Issoire : Centre d'art Nicolas-Pomel, nouveau nom et nouvelles ambitions

Par Nathalie Piendel , Mise à jour le 12/12/2024 à 17:00

A Issoire, le Centre Pomel, ce grand bâtiment historique, construit courant 18e siècle, aux côtés de l'abbatiale Saint-Austremoine, avait brulé un mois de janvier 2019 dont tout Issoire se souvient. Il a depuis été restauré, et semble voué à un destin ambitieux, selon le projet de la Ville, présenté en conseil municipal ce mardi 10 décembre.

Peu avant l’incendie de Notre-Dame de Paris, c'est le centre Pomel issoirien qui avait subit le jugement des flammes, en janvier 2019. Un événement traumatique pour la commune et ses habitants, attachés à ce lieu emblématique, qui abritait notamment des expositions temporaires dans ses salles Jean Hélion. "L'abbatiale a eu très chaud ce jour-là", rappelle Bertrand Barraud. 

La rénovation a permis une reconstruction de la charpente et de la toiture, des planchers, et la création d'un nouvel étage dans les combles, et la commission culture bûche depuis sur le devenir du bâtiment, selon quatre objectifs.

Modularité, réalisme financier, travail collectif et attractivité

D'abord, opter pour un fonctionnement modulable, avec un plateau par étage modifiable selon les activités, et accessible à tous (un accès via ascenseur notamment). Mais également proposer un programme réaliste financièrement, qui puisse se faire par étapes et s'étaler dans le temps. 

Autre objectif, travailler en collaboration avec l'agglomération pays d'Issoire, qui va investir sur un CIAP (Centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine) et un nouvel office de tourisme.  

Et dernière exigence, selon le maire, faire de ce projet "Un phare pour Issoire, un lieu de vie et d'attraction pour les habitants du territoire et les touristes" et attirer notamment les scolaires, étudiants, les jeunes, à l'image de la tour de l'horloge, et de la micro-folie, ainsi que, novices curieux ou plus férus, les amoureux d'art. 

"Renaissance d'un lieu dédié à l'art"

Le centre d'art Nicolas-Pomel. Voilà son nouveau nom officiel. La société spécialisée dans la programmation architecturale Le Champ du Possible, a présenté le programme au préalable proposé à la commission culture, afin que les élus du conseil en prennent connaissance et échangent à propos de cette "renaissance d'un lieu dédié à l'art", qui comprend la rénovation intégrale des bâtiments et de ses abords immédiats (à savoir la terrasse côté place de Verdun et la partie haute du parvis Raoul-Ollier, actuellement fermée par une grille.)

Micro-folie, centre d'art roman, expos temporaires et semi-permanentes

Le bâtiment accueillera l'ensemble du personnel culturel de la Ville dans un espace administratif dédié, ainsi qu'une salle de médiation culturelle, pour l'accueil du public, des classes... Il abritera en rez-de-chaussée bas, la micro-folie, qui déménagera depuis son fief actuel, la tour de l'horloge, ainsi qu'un centre d'art roman. 

Un espace sera consacré comme auparavant, aux expositions temporaires d'art contemporain, en rez-de-chaussée haut, au niveau de la terrasse (ex-salles Jean-Hélion). Un plateau lui sera dédié à des expositions semi-permanentes avec les oeuvres de trois artistes Tinayre, Muratore et Kim En Joong, avec pour axe : "L’univers des artistes : entre exploration, spiritualité et guérison." 

Un sas d'accueil permettra d'orienter les visiteurs dans les différents espaces, et l'aménagement des salles d'exposition sera réfléchi pour permettre d'organiser des événements, vernissages, réceptions. 

Combien ça coûte ?

Le budget travaux présenté en conseil est de 6 855 000 euros HT dont :

  • 4 875 000 euros de travaux bâtiments
  • 35 000 de conservation et restauration des peintures murales salle capitulaire
  • 1 305 000 euros pour la scénographie des expo et le mobilier
  • 640 000 euros pour les proches abords

Quel avenir pour les abords de Pomel et de l'abbatiale ?

La municipalité est en réflexion sur la réhabilitation des extérieurs, pas les abords immédiats comme cités plus haut dans le programme, mais les places à proximité de ces édifices. 

A savoir notamment, la place Saint-Paul, avec un traitement du revêtement de sol, et la plantation d'arbres supplémentaires.

Bertrand Barraud souhaite travailler sur la perspective dès l'entrée de ville via l'avenue de la gare.
L'idée est de végétaliser devant l'abbatiale, mais avec des plantations suffisamment basses, pour ne pas gâcher la vue sur l'édifice, et d'installer des miroirs d'eau. "Je souhaite qu'il y ait un peu d'eau, parce que je crois que c'est important à l'heure actuelle d'amener la notion de refroidissement par par l'eau à la population jeune."

Revoir les contours du square René Cassin, sur le boulevard Triozon Bayle, en cheminement piéton, est également en discussion. Quant au parvis de la médiathèque, Bertrand Barraud l'imagine bien comme "un lieu de repos et de contemplation de l'abbatiale" avec de la verdure. 

Le programme de rénovation présenté pour le bâtiment Pomel a été largement salué en conseil, tout comme les idées, hors programme, de la majorité, quant à la réhabilitation des places et abords de cette zone.

L'opposition a néanmoins souligné que les issoiriens n'avaient pas été suffisamment consultés pour ce projet.

"Nous étions d'accord sur l'urgence à agir pour préserver le bâtiment après l'incendie qui l'avait détruit. A présent hors d'eau et hors d'air, nous pouvons prendre le temps de cette concertation et de l'échange avec les habitants d'Issoire. Nous pouvons pour cette fois au moins tenter de faire avec eux, et non pas penser pour eux l'avenir de Pomel." Philippe Laville, conseiller municipal d'opposition. 

Les travaux ne devraient démarrer que courant 2027 au plus tôt, laissant imaginer une ouverture du lieu, autour de 2029 2030. 

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