Ils se sont donné rendez-vous ce soir là à 20h30, sur le parking de Cluny, à Aiguilhe. Une dizaine d'agriculteurs, tous des hommes, tous membres de la coordination rurale (CR), se sont retrouvés pour ensuite manifester leur mécontentement.
La raison ? Elles sont en fait multiples. On fait le point avec Jérôme Batret, président du syndicat agricole en Haute-Loire et en Auvergne Rhône-Alpes.
Des élections hors les règles ?
Alors qu'elles n'ont débuté qu'en début de semaine, les élections syndicales de la chambre d'agriculture posent déjà souci. Selon le représentant du groupe, leur profession de foi aurait "disparue" du site dédié aux élections.
Un mail a ainsi été adressé à la préfecture, en charge de la publication. En réponse, la représentation de l'État a répondu : « Effectivement, nous avons constaté que le document que vous nous avez adressé n'a pas été mis en ligne pour une raison que nous ne pouvons expliquer. La publication a été faite mais un dysfonctionnement d'origine informatique ou une mauvaise manipulation involontaire pourraient être à l'origine d'un défaut de changement de profession de foi dans le système de vote électronique. »
Malgré son signalement, la coordination rurale devra donc faire sans, puisque les votes ayant déjà débuté, il n'est, selon la préfecture, plus possible « d'intervenir pour corriger le dysfonctionnement ».
Des pressions
Devant la presse locale, Jérôme Batret dénonce par ailleurs « des pressions » subies par les représentants et syndiqués de la CR. « Certains ont même renoncé à se présenter aux élections », rapporte-t-il.
Un des membres présents sur les lieux ajoute d'ailleurs que des proches d'agriculteurs auraient eux-mêmes été soumis à des pressions.
Une chambre pour tous
En bref, ils déplorent une chambre d'agriculture acquise à la cause de la FDSEA (fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles), qui favorise ses membres dans l'attribution des enveloppes d'aides, mais aussi dans la prise de rendez-vous.
« Lorsqu'on crée un dossier pour l'attribution d'une aide, normalement accessible à tous ceux qui répondent aux critères, on nous répond systématiquement qu'il n'y a plus de crédit », raconte l'un des agriculteurs présents, après dont la demande d'aide a une nouvelle fois été refusée, représentant un manque à gagner de plus de 1500 euros.
Et le président du syndicat de compléter : « Ce qu'on veut, c'est une chambre d'agriculture pour tous les agriculteurs. Qu'on ait une véritable liberté syndicale. »
« OFB tueur d'agriculteurs »
Enfin, les agriculteurs présents expriment leur grande colère fasse à l'Office français de la biodiversité (OFB).
Jérôme Batret en détaille les raisons : « Ce sont eux qui nous font ch*er. Qu'ils aillent contrôler les produits importés. Que l'on soit en bio ou non, on sait ce qu'on fait. On a besoin de liberté pour travailler. »
Dans un climat tendu donc, ces élections consulaires devraient durer jusqu'au 31 janvier, alors que les enjeux sont nombreux.
! Âmes sensibles s'abstenir !