Déserts médicaux, démographie en berne... Le Département réagit
RN 102, ou la renaissance de l'ouest ?
Ce vendredi 17 janvier, l'inauguration de la déviation de la RN 102 a (enfin) eu lieu. Des dizaines d'années après la genèse du projet, une grande partie de la voirie est accessible. La totalité devrait l'être d'ici la fin du mois de mars.
« Je me souviens que mes grands-parents parlaient déjà de ce projet lorsque j'étais enfant », se souvient Marie-Christine Egly, maire de Bournoncle-Saint-Pierre.
Entre fierté et émotion, la maire de la commune de Bournoncle-Saint-Pierre, accueillait ce vendredi 17 janvier toute une délégation d'élus, de représentants de l'État, de la Région, du Département, de la direction départementale des territoires, de la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement, d'entreprises de travaux publics, etc.
Un calendrier sur près de 20 ans
Alors que les travaux de la déviation de la RN 102 à Arvant sont achevés (ou presque), après de nombreuses années de réflexion, puis de travaux administratifs puis routiers, tous poussent un souffle de soulagement.
Pour rappel, les premières concertations publiques avaient eu lieu en 2007, donnant lieu jusqu'en 2013 à des études préalables, puis en 2015, à une enquête publique, aboutissant à la déclaration d'utilité publique en 2016.
« Certains ouvrages étaient très complexes à réaliser », Éric Septaubre, responsable du pôle maîtrise d’ouvrage à la Dreal Aura
Côté construction, cette déviation, c'est notamment un total de huit kilomètres de 2x2 voies, 13 ouvrages d'art dont un viaduc de 100 mètres de long, 5 bassins de rétention et surtout, un calendrier respecté avec, un début en 2020 par la construction des ouvrages.
Financés à parts variables par l'État, la Région, le Département et le Sidec, les travaux ont coûté un total de 86,5 millions d'euros.
Un investissement important, selon le représentant de la DREAL, mais primordial, pour les usagers de la route, les riverains, mais aussi pour le développement du territoire.
Un état de nécessité reconnu pour tous
Après de nombreuses années de réflexion donc, notamment autour du tracé de la déviation, puis quatre années de travaux, que la maire de Bournoncle-Saint-Pierre peut enfin se montrer soulagée, et se réjouir des impacts qu'elle et ses administrés constatent déjà : « Jusqu'à présent, 14 000 véhicules, dont des poids lourds, traversaient Arvant. Cela posait des nuisances sonores évidemment, de la pollution, mais aussi des risques pour la sécurité des piétons. Aujourd'hui, il n'y en a plus que 2 000. »
Elle voit d'ailleurs en cette déviation un opportunité d'améliorer la qualité de vie des riverains, mais aussi d'améliorer l'attractivité du territoire pour de nouveaux foyers, mais aussi de nouvelles entreprises.
Pour cela, elle réfléchit déjà à des projets, pour « donner au bourg une nouvelle image, une nouvelle attractivité ».
La fin de l'enclavement de l'ouest ?
En effet, le désenclavement de la partie ouest du département a été évoqué comme l'un des enjeux majeurs de la construction de cette déviation, la reliant directement aux zones voisines les plus développées : Clermont-Ferrand, Brioude, Saint-Flour.
Dans son discours, Laurent Wauquiez lance : « C'est historique, parce que ce qu'on vient de faire, c'est tenir la promesse faite par Giscard d'Estaing en 1973. »
Et de poursuivre sans modestie : « Nous on sait en Haute-Loire, que sans la route, il n'y a pas de développement. Chirac a désenclavé la Corrèze, Giscard nous a amené l'A75, et moi j'ai toujours eu cette ambition de désenclaver les territoires comme le notre, qui en ont besoin. »
La 88 en arrière pensée
Dans la continuité de son discours, Laurent Wauquiez a évidemment remercié les entreprises de travaux publique qui ont travaillé sur le chantier, et n'a bien sur pas oublié de faire quelques remarques qui font parfois "tilt" alors que le combat se poursuit dans le cadre de la déviation du Pertuis entre Région et défenseurs de l'environnement.
« J'aimerais que l'on ai, globalement, de la reconnaissance pour ceux qui croient en la route, en l'ingénierie, et de ceux qui croient encore dans notre pays qu'on peut sortir des ouvrages d'art et de belles réalisations qui améliorent la vie quotidienne des gens, et pas simplement dépenser de l'argent sans fin dans des déficits qui restent souvent des dépenses sans lendemains et avec lesquels on ne construit pas l'avenir », déclare-t-il.
« Ce ne sont pas des dépenses sociales qui partent dans tous les sens et dont on ne sais plus où elles arrivent, ce sont des dépenses qui préparent l'avenir de nos enfants. À une époque où on parle de développement durable, la meilleure façon de ce faire, ce n'est pas de laisser des dettes à nos enfants, c'est de construire des infrastructures comme celle-ci. »
Et de poursuivre : « Ça dit deux choses sur lesquelles je voulais revenir. D'abord, ça montre le sens de l'action publique : prendre des engagements et les tenir. 50 ans de paroles manquées... comment voulez-vous encore croire en la politique après tant d'années ? Ici, on s'est engagés en 2017, et le chantier est livré en 2025. »
« Pour moi, c'était la même chose pour le contournement du Puy, et c'est la même chose pour celui du Pertuis. On parle de chantiers qui ont été annoncés et réannoncés, promis et repromis. Il faut les tenir, sans quoi on ouvre une crise de la démocratie. »
Il lance d'ailleurs un pic aux opposants : « La seconde chose, c'est qu'il ne faut pas écouter ceux qui crient le plus fort, qui sont souvent des opposants minoritaires, qui parfois n'habitent même pas le territoire, et viennent nous expliquer ce que nous avons le droit de faire ou non. Je me permets de l'ajouter, un des problèmes dans notre pays est que tout est devenu trop compliqué, et qu'on laisse la parole à des gens qui ne représentent qu'eux-mêmes, qui n'ont pour seule obsession que de bloquer les projets et les rendre plus couteux. »
Le message est clair.
La route vs le rail ?
Enfin, il termine son discours, évoquant la polémique concernant la politique ferroviaire régionale : « Je tiens aussi à dire à tous ceux qui ont une vision totalement stupide, que nous n'avons pas à choisir entre le chemin de fer et la route. Lors de mon élection à la Région, j'ai refusé le projet de la SNCF de supprimer la ligne Le Puy-Brioude ou celle du Puy-Firminy. On peut dire à nos habitants qu'il ont le droit de choisir entre les deux. »
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