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Le maïs : levée de bouclier de la chambre d’agriculture Haute-Loire
Suite à l’article de Zoomdici intitulé, « Le maïs, vampire de la rivière Allier et de la retenue de Naussac ? », le président de la Chambre d’agriculture 43 a souhaité s’exprimer sur ce sujet majeur. Aux côtés de Landry Marsaud, conseiller environnement, Yannick Fialip liste en ce sens toute une série d’arguments pour démontrer, selon lui, que le maïs est une culture d’avenir.
« L’article nous avait choqué notamment par cet aspect qu’il semblait mettre les cultivateurs de maïs au rang de principaux responsables de la pénurie d’eau en France », explique le Président de la Chambre d’agriculture de la Haute-Loire, Yannick Fialip.
En dépit de cette piquante introduction, la rencontre avec Yannick Fialip et Landry Marsaud a été courtoise et fournie. L’article de presse évoqué par les deux personnages tourne autour de la dense culture du maïs dans la plaine de la Limagne au Puy-de-Dôme. La particularité de ce secteur est la rivière Allier qui traverse sur des centaines de kilomètres toute cette région naturelle.
Le maïs, avide d’eau au mauvais moment
Si le cours d’eau permet de fournir près de 2 millions d’habitants en eau potable et de contribuer au refroidissement des centrales nucléaires en aval, d’innombrables agriculteurs se branchent sur son lit pour irriguer leurs cultures.
Appuyé sur des études officielles, il est démontré que le maïs très exploité en Limagne n’est certes pas la céréale la plus assoiffée des plants. Mais la problématique réside dans son calendrier d’irrigation.
Dans un article du Monde par exemple, Marc Dufumier, agronome et professeur honoraire à AgroParisTech, souligne : « Le vrai problème du maïs, c’est d’exiger de l’eau en été. C’est une plante tropicale. Et sous les tropiques, les saisons chaudes c’est la saison des pluies. Chez nous, les saisons chaudes sont les saisons où il pleut le moins ».
« Nous avons les mêmes quantités de précipitations d’année en année en Haute-Loire »
Yannick Fialip et Landry Marsaud apparaissent conscients du changement climatique à l’œuvre mais tiennent à nuancer certains faits. « Il faut savoir que nous avons les mêmes quantités de précipitations d’année en année en Haute-Loire mais de façon moins diffuse, tient à soulever Yannik Fialip. Néanmoins, il faut reconnaître que notre département n’est pas très sujet aux pluies car nous sommes protégés par les montagnes du Cantal et que les phénomènes cévenols s’arrêtent en limite de l’Ardèche et de la Lozère ».
Il ajoute : « Les constatations les plus marquantes sont plutôt les hausses de températures et un vent de plus en plus violent ».
« Nos agriculteurs en Haute-Loire utilisent 1.8 millions de m³ pour leur irrigation. C’est seulement 1 % de la quantité d’eau de Naussac ! C’est extrêmement faible ! » Yannick Fialip
Près d’un million de m³ d’eau dans les retenues collinaires de Haute-Loire
À la question cœur du sujet, c’est à dire l’irrigation des cultures en Haute-Loire et surtout celle du maïs, Yannick Fialip assure « qu’elle est maîtrisée et qu’elle est faible. 75 % des cultures altiligériennes sont des surfaces en herbes et donc pas irriguées. Pour les autres surfaces agricoles qui nécessitent une irrigation, nous avons la chance d’avoir cette énorme retenue d’eau qui est Naussac ».
Il met alors en surbrillance : « La retenue contient environ 185 millions de m³ d’eau. Nos agriculteurs en Haute-Loire utilisent 1.8 millions de m³ pour leur irrigation. C’est seulement 1 % de la quantité d’eau de Naussac ! C’est extrêmement faible ! »
Yannick Fialip ajoute encore : « Le second point, c’est que nous avons en Haute-Loire un nombre considérable de retenues collinaires. Sur les 110 comptabilisées, 80 sont utilisées. Au total, cela représente environ 800 000 m³ d’eau stockés ».
« On a essayé d'autres cultures à la place du maïs comme le sorgho par exemple. Mais en cas de grosse température, la plante meurt. Et idem lors des coups de gel ». Landry Marsaud
« Les champs de maïs rafraîchissent l’atmosphère »
Landry Marsaud rappelle de son côté que le maïs est la plante qui produit le plus de biomasse de toutes les cultures en France. « Déjà, c’est une plante exotique qui s’adapte par nature au changement climatique en cours. D’autre part, quand il est arrosé l’été, le phénomène de photosynthèse lui permet de capter du carbone. Enfin, les champs de maïs rafraîchissent l’atmosphère ».
Il précise sur ce point : « Quand vous lui mettez 20 millimètres d’eau, 10 seront évaporés par transpiration de la plante. Ces 10 là repartent dans le ciel et retombent en pluie plus tard ».
« Plus les zones sont arrosées et vertes, plus il y a de précipitations. C’est une logique que nous voulons défendre. Si on laisse un sol nu, on aura forcément de la sécheresse. Comme dans un désert ». Yannik Fialip
Une irrigation qui fait tâche
Un écueil que soulignent les deux intervenants sur le maïs est le coté visuel de l’irrigation. « Au milieu des champs de maïs, il y a un gros canon qui balance de l’eau sur de larges surfaces, décrit Yannick Fialip. Pour ça, il y a beaucoup de pression, ce qui donne l’illusion aux gens que des quantités d’eau effroyables sont usées pour nourrir les plants de maïs. Pourtant, c’est seulement 20 m³ qui sont projetés à l’heure par ce même canon. Ce qui est peu ».
« On estime que sur l’ensemble du bassin Haute-Loire, Puy-de-Dôme et Allier, seulement 10 % de ce qui est stocké en Naussac est utilisé pour l’irrigation des cultures ». Landry Marsaud
« Les hommes politiques n’ont pas pris conscience qu’il fallait eux aussi qu’ils adaptent leur politique »
Le second regret est la déconnexion des pouvoirs publics sur la question. « Je pense sincèrement que les hommes politiques n’ont pas pris conscience qu’il fallait eux aussi qu’ils adaptent leur politique au changement climatique, s’alarme Yannick Fialip. Ils sont encore sur des références normatives qui ne sont plus à l’ordre du jour. C’est grave et irrespectueux pour les agriculteurs et la société tout entière ».
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8 commentaires
Au vu des chiffres avancés sur l'irrigation, il y a de quoi être perplexe ! Car, si l'on veut être crédible, les chiffres doivent être basés sur des relevés...Or, rien sur la méthode de comptage de la consommation; rien, sur le prix payé pour ces prélèvements. En se baladant le long de l'Allier, combien de pompage se font sans compteur ? Enfin, il faudra bien en cas de pénurie, et pour éviter tout problème, définir un ordre de priorité pour l'accès à l'eau: potable ou irrigation ?
1, 8 million de m3, c est la part moyenne prélevé en 43, et combien dans le 63?
Chiffre moyen ( et combien en 2023 avec un réservoir à moitié plein en avril)
La part prélevée par le maïs est donc sûrement nettement plus élevé e.
Les vrais chiffres s il vous plaît et sans présentation trompeuse!
A l’entrée de chaque village, les agriculteurs nous alertent avec les panneaux à l’envers que nous marchons sur la tête.Eux aussi sont contraints de marcher sur la tête avec leurs dirigeants, leurs syndicats et tous ceux qui nous gouvernent !!!
Mais le maïs ? lui pousse le pied dans l’eau !!!
Soyons réalistes!
Le maïs demande le plus d'eau en été.
Depuis quelques années Naussac n'est jamais rempli à 100% à la fin du printemps mais aux alentours de 75%. Cet automne il était rempli à moins de 25%!
Les précipitations deviennent irrégulières ne rechargeant plus assez les nappes phréatiques, posant des problèmes de ravitaillement en eau, comme au Bouchet st Nicolas.
L'augmentation de la température accroît l'évapo-transpiration ( +1° -> + 7%)
Alors il faut CHOISIR: arroser le maïs au risque d'assoiffer les animaux et les humains; ou faire des cultures peu gourmandes en eau en été comme le trèfle, la luzerne, le sorgho, le millet et assurer l'alimentation en eau des humains et des animaux.
Tous les paysans ne sont pas à mettre dans le même sac, certains sont vertueux, mais leurs représentants (FNSEA, JA, Chambre d'agri) pronent une agro-industrie qui détruit la nature, la biodiversité et le climat avec la complicité de la plupart des gouvernements. Ce modèle détruit aussi l'emploi agricole. Regardez qui dirige la FNSEA ( M Rousseau: président du conseil d’administration d’avril groupe industriel et financier de la filière française des huiles et protéines végétales... avec 7 milliard de CA!!!)
Vouloir cultiver une plante tropicale qui a besoin d'eau quand il n'y en a pas... vaste programme.
Pour cela la ressource "eau" est accaparée et privatisée dans des bassins, aux dépends des nappes phréatiques, cours d'eau, zones humides .
Tout ça en majeure partie pour faire de l'ensilage ( pour la production intensive de viande) et bioéthanol (mobiliser les ressources vitales terre & eau pour faire du carburant)
Personne n'a le sentiment que l'on porte à bout de bras et contre toute logique un modèle moribond ?
Il faut que les agriculteurs s'adaptent au changement climatique : question de survie , trouver d'autres plantes Comme la population : luxe des piscines privées , terrain de sport ,de golf , récupération des eaux de pluie pour le jardin les wc
Continuons, ce n' est pas que le maïs qui aura soif !
Pire que de nous empoisonner , les agriculteurs veulent nous assoiffer !