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Haute-Loire : les forêts menacées par les sécheresses... et les ravageurs
Ce 28 février, l'Office National des Forêts, associé à la ville d'Yssingeaux, tenaient une réunion d'information préalable à la coupe d'une partie des arbres de la forêt communale de Montbarnier. L'ONF précise pour Zoomdici, l'enjeu de cette intervention.
« Le réchauffement climatique s'est accéléré ces 15 dernières années, entrainant évidemment un manque d'eau, mais permettant également la prolifération de ravageurs. » Ainsi, l'Office National des Forêts (ONF) amorce le sujet épineux de cette coupe qui sera effectuée dans les prochaines semaines sur la forêt de Montbarnier, forêt communale Yssingelaise.
La pissode pour le sapin ainsi que le scolyte typographe pour l'épicéa commun sont deux espèces de ravageurs qui se sont largement développées ces dernières années. Avec des larves qu'ils pondent entre le bois et l'écorce, ces deux insectes empêchent alors la sève de circuler dans l'arbre, ce qui le tue petit à petit.
Comme l'un des techniciens de l'ONF, leur développement est en effet lié au réchauffement climatique, puisque « l'été étant plus précoce, et l'hiver et l'automne étant plus doux, la période de nidification est plus large. Il y a donc 5 ou 6 générations pondues en une année, contre 2 ou 3 précédemment. Et c'est exponentiel ! »
« Une coupe essentielle et raisonnée »
Évidemment, la suppression d'autant d'arbres au sein d'une forêt ne ravit ni la commune d'Yssingeaux, ni l'ONF et ses techniciens. Mais selon l'un d'eux, elle est essentielle pour son avenir. En effet, il précise que : « Cette prolifération d'insectes tue une très grande partie des arbres, qui deviennent dangereux pour les promeneurs, et qui n'assurent plus leurs rôles de puits de carbone et d'habitat pour les oiseaux. »
Et d'ajouter que malgré un dérangement inévitable pour la faune, le nécessaire sera fait pour les épargner d'un maximum de nuisances, et « les arbres porteurs ou identifiés comme pouvant abriter des nids ne seront pas concernés par la coupe. Par ailleurs, l'ONF, grâce à sa surveillance permanente, s'est assuré qu'aucun spécimen de faucon (protégé), n'ait établi son nid à proximité. »
« Nous faisons tout pour que cette forêt fasse partie des forêts de demain. »
Alors pour que les fonctions principales de la forêt soient bel et bien assurées, la coupe de la forêt de Montbarnier a été étudiée, et fera l'objet d'une réimplantation. « Cette coupe va être assez impressionnante parce qu'assez importante en termes de nombre d'arbres coupés. Mais les gens ne doivent pas s'inquiéter, puisque nous faisons tout pour que cette forêt fasse partie des forêts de demain », précise le technicien.
Cette fois donc, ce sont des espèces différentes qui seront plantées, issues de climats un peu plus chauds, et donc plus adaptées aux nouvelles conditions climatiques. Le changement pourra également être impressionnant pour les riverains puisque des arbres adultes, parfois hauts d'une vingtaine ou trentaine de mètres, seront remplacés par d'autres d'à peine une vingtaine ou trentaine de centimètres. Il ne restera plus qu'à laisser le temps à la nature de renaître et grandir, en continuant d'en prendre soin.
Et le technicien rappelle : « Cette coupe a lieu aujourd'hui à Montbarnier. Mais il y en a beaucoup, partout en France et ailleurs et il continuera d'y en avoir tant que le climat évoluera de cette manière. C'est la seule solution que nous avons pour aider la nature à s'adapter, puisque nous menons une politique écartant tout usage de pesticides. »
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6 commentaires
A voir la photo on peut penser que cette forêt n' est composée que d' une ou deux espèces , ce qui fut longtemps la règle , dénoncée par les écologistes . On paye aujourd'hui la recherche du gain aux dépens de la vie de la forêt . Espérons que l'ONF a vraiment compris la nécessité de diversifier les essences .
Si le technicien, expert de l'ONF nous dit de pas nous inquiéter, alors tout va bien!
L'ONF a du trouver une planète de rechange.
On constate bien là qu une augmentation de seulement 1 à 2 degrés à des conséquences exponentielles.
Et qu en parlant de 2 degrés de plus à la fin du 21 ème siècle, on a été mauvais en pédagogie.
Bref, y a urgence à tout changer, commençons par nous même.
Le Bio n' est pas rentable pour les agriculteurs qui s' y sont risqués, la preuve : le gouvernement porte de 50 à 90 millions d'euros l' aide pour les maintenir à flot !
Pour l'heure, absolument rien ne nous dit que la nature saura s'adapter à des sécheresses bibliques à répétition (le réchauffement en cours est fulgurant à l'échelle de l'histoire de cette planète). Imaginez que l'on vous prive d'eau pendant une semaine, puis que l'on vous administre tout en une fois au terme de la semaine : dans les deux cas, vous êtes mort. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de solution qu'il n'y a pas de problème... ce qui n'empêche pas d'agir, c'est-à-dire d'écraser la pédale de frein dans tous les domaines (manger bio & local, boycotter les grandes surfaces, etc.) et de tout faire pour restaurer un maximum de biodiversité (zéro pesticide, zéro tondeuse, créer des mares, planter des arbres et des haies partout etc.)...
Avec la coupe de ses résineux par quels espèces devons nous les remplacer pour s’adapter au changement de climat
merci de votre réponse , tout au moins par celle d’un expert de l’ONF