"C'est une histoire d'homme et d'amitié puisque, Fabrice, Jacques, Pierre et moi, on a, une ou deux fois par an, l'occasion de se retrouver autour d'une passion commune qui nous anime, c'est la convivialité, la bonne bouffe, et les bons vins, voilà donc ça a commencé comme ça", raconte Pierre Desprat, directeur de Desprat Saint-Verny, entreprise familiale auvergnate (Maison Desprat) fondée en 1885.
Ce quatrième du nom, dans la famille Desprat, était fier d'accueillir ce jeudi 5 septembre, à la cave Desprat Saint-Verny de Veyre-Monton, son collègue et ami le vigneron Pierre Goigoux, vigneron du domaine de la Croix d’Arpin, à Chateaugay, ainsi que Fabrice Berthon, commissaire général du Sommet de l'élevage, et la presse locale pour une dégustation... au sommet.
Mais c'est quoi, la Cuvée du Sommet ?
Les deux s'appellent Pierre, les deux sont vignerons auvergnats et ils ont décidé il y a cinq ans d'unir leur travail pour mettre en valeur leur terroir et leurs vins bien d'ici, en proposant à Fabrice Berthon, de créer une Cuvée spéciale chaque année, à l'occasion du Sommet de l'élevage.
"C'est un mariage qui s'est fait assez facilement parce qu'une des finalités du Sommet était de faire la promotion de l'élevage local, des races auvergnates, et quand on fait un événement qui a de la convivialité, il y a aussi du vin. Et c'est tout naturel de faire la promotion des produits de notre région" Fabrice Berthon, Commissaire général du Sommet de l'élevage.
Ce sont quelques 2.000 bouteilles de vin, du rouge principalement, 100% Gamay, et Pinot Gamay, mais également du blanc, Chardonnay, et du rosé, qui sont mis en valeur lors du salon. Des vins finement sélectionnés chaque année par les deux vignerons, étiquetés à l'occasion, disponibles à la dégustation et à la vente durant le salon, mais également proposés à la carte dans les restaurants du Sommet. "C'est une vitrine exceptionnelle le Sommet de l'élevage pour nous", reconnait Pierre Desprat.
L'histoire d'un sol volcanique se raconte en bouche
Ce qui anime Pierre Desprat et Pierre Goigoux, c'est de faire découvrir ce vin d'Auvergne, sa signature, si atypique, aux notes fumées, pour les rouges, propres aux vignes des sols volcaniques, et la salinité du vin blanc à l'image des vins de Santorin, de Lanzarote. "On avait toujours imaginé que ce côté salin venait de l'influence maritime autour, mais pas du tout en fait, cela provient des territoires volcaniques", explique Pierre Desprat.
Et ce millésime 2023 alors ?
La cuvée s'annonce "solaire", selon les vignerons, qui précisent qu'au-delà de la patte du producteur, c'est principalement la météo, finalement, qui signe le goût du vin, chaque année.
"C'est un vin qui est structuré, avec une couleur encore très jeune, un reflet violacé. C'est un vin, je pense, de garde, dans trois ou quatre ans, il sera encore sur pied et il va se bonifier. On retrouve des notes épicées, au nez", décrit Pierre Goigoux.
À chaque vin sa roche volcanique
Les deux amis engagés pour la reconnaissance et la valorisation des vins d'Auvergne espèrent voir émerger d'ici à quelques années une réelle cartographie de ce terroir, avec des vins différenciés selon leurs sols d'origine. "On est le seul vignoble au monde où l'on a les quatre géologies, le basalte, la pépérite, la pouzzolane et la pierre ponce."
La pépérite est une roche volcanique pyroclastique de teinte marron ou grise, qu'on trouve en bloc ou en inclusion dans des laves ou des roches de type tuf volcanique. Ces noms dérivent du latin piper (« poivre »), en référence aux granules brunâtres de verre basaltique, à l'aspect de grains de poivre.
Ces quatre roches volcaniques majeures présentes dans le terroir sont une richesse et une aubaine, selon Pierre Desprat, de différencier les vins d'Auvergne et leur rendre leurs lettres de noblesse.
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