Au mois de juin 2021, une antenne de couverture 4G par Orange a été implantée sur les hauteurs de Mazeyrat-d’Allier, au lieu-dit Pressat, à proximité de la ferme du Coupet. « Avant cette date-là, notre troupeau était fort de 230 têtes […] En quelques mois, nous avons perdu plus de 30 animaux dans des circonstances que personne n’explique encore. Par contre, ce qui est certain, c’est que cette hécatombe a commencé dès le fonctionnement de l’antenne placée à environ 250 mètres du bâtiment », avait indiqué Nathan Salgues, 17 ans, fils de Frédéric en février dernier.
« Travailler à l’extérieur et voir des bâtiments quasi-vide, c’est compliqué mentalement. »
Aujourd’hui, la situation s’aggrave : « Ils nous restent une quarantaine de vaches, dont une quinzaine gestantes, que l’on essaie d’emmener à la montagne le plus possible. Elles deviennent alors méconnaissables et reprennent du poil de la bête, c’est flagrant ! La trentaine qui reste, on ne sait pas ce qu’on va en faire », a expliqué Frédéric Salgues désespéré.
Des antennes à l’origine du désastre en cours ?
Une première audience s’est déroulée le 20 janvier 2022 dans le Palais de justice du Puy-en-Velay. Le juge avait alors décidé son renvoi au 3 février. Ce jour-là, une nouvelle fois, un nouveau renvoi au 17 février. En cause ? Des pièces de justice que l’avocat d’Orange n’aurait pas reçu à temps.
Ensuite depuis le 17 février et au fil des audiences en justice, la décision d’une expertise avait été mandatée le 23 mai 2022. Pour cela, le relais devait être coupé au plus tard le 23 août pendant deux mois afin de constater un changement ou non du comportement des bêtes.
« On commence à perdre espoir. »
Mais au mercredi 17 août, soit 6 jours avant la date prévue, le Conseil d’État casse l’ordonnance du 23 mai du tribunal administratif de Clermont-Ferrand concernant l’arrêt de l’antenne et l’expertise se fera avec des captations des ondes et dans six mois.
Malgré le désarroi et depuis cette décision, l’exploitant continue d’agir. « Notre avocat continue de demander un arrêt de l’antenne. La dernière demande en date est celle du 10 novembre 2022, mais nous n’avons pas de réponses. Ça fait la 4e ou la 5e fois que le dossier arrive sur le bureau du préfet et que rien ne se passe. On commence à perdre espoir », a livré Frédéric Salgues.
« On n’arrive plus à se projeter dans l’avenir.»
« La banque nous suit pour le moment, mais on va essayer de ne pas partir en redressement judiciaire. On a encore des emprunts à rembourser. Il faut aussi rajouter les charges. On va essayer de s’en sortir avec les récoltes de céréales », a précisé Frédéric qui accumule les frais d’expertise et les frais d’avocat. « L’expert nous demande 7000 €, c’est pas une petite somme ! Plus ça dure, plus on va devoir sortir d’argent, et ça, c’est un problème », a conclu Frédéric Salgues.