Colère agricole : actions coup de poing de la Coordination Rurale
Stupeur et tremblements des agriculteurs altiligériens
Ce vendredi 17 février, le syndicat des Jeunes agriculteurs et la Fédération départementales d'exploitants se sont mobilisés à plusieurs endroits du département. Leur volonté : alerter les pouvoirs publics sur les difficultés qu'ils rencontrent aujourd'hui.
"Comment maintenir notre souveraineté alimentaire et assurer le renouvellement des générations d'Agriculteurs quand nos producteurs sont sabordés ?" C'est la question que posent les deux organismes dans un communiqué envoyé ce vendredi 17 février. A l'occasion de cette journée d'action, plusieurs agriculteurs se sont rendus dans des grandes et moyennes surfaces (GMS) de Brioude, le Puy et Yssingeaux afin d'échanger avec les responsables de magasins sur l'importance des négociations en cours.
" En effet, si les prix payés aux producteurs de lait et de viande en 2022 ont augmenté, il en est de même pour les charges. Il est donc important que la loi Egalim s'applique dans son intégralité afin que les prix rémunèrent les agriculteurs en tenant compte des coûts de production", précisent les agriculteurs dans leur communiqué.
Comment les industriels font-ils des économies sur la matière première ?
" Il est anormal de trouver aujourd'hui dans la plupart des grandes et moyennes surfaces du lait à moins d'un euro qui ne peut pas payer le producteur à hauteur du prix de revient", alertent les deux syndicats dans leur communiqué.
Selon eux, côté viande, afin de faire des économies sur la matière première, les industriels mettent en place des stratégies mensongères. Ils font la promotion, par exemple, de barquettes de viande non nommée "Steak" pour ne pas être hors la loi mais à grand renfort de photos de steak trompeuses pour le consommateur. "Ils y intègrent de l'eau, des fibres végétales et d'autres colorants dans leurs produits, ces produits ne comportant au final que 80% de viande de bœuf".
"De la viande étiquetée Charolaise a également été trouvée alors que les animaux étaient de race laitière"
Les deux syndicats indiquent également dans leur communiqué que "des écarts d'étiquetage trompant le consommateur sur la qualité et l'origine des viandes ont été également constatés ! Les manifestants ont fait retirer des barquettes dont les animaux sont nés élevés et abattus au Royaume-Uni et en Irlande avec utilisation abusive et frauduleuse du logo interprofessionnel "Viande Bovine Française". De la viande étiquetée Charolaise a également été trouvée alors que les animaux étaient de race laitière".
Les agriculteurs de Haute-Loire promettent qu'ils reviendront dans les semaines à venir au sein de certaines Grandes et Moyennes Surfaces du département pour y effectuer de nouvelles vérifications
De nouvelles vérifications prévues dans les semaines à venir
Pour ces agriculteurs altiligériens, ces écarts de prix sont inacceptables. "Si dans l'ensemble les grandes et moyennes surfaces de Haute-Loire font un travail important avec les filières locales et valorisent le travail des éleveurs du département, les écarts constatés sont inacceptables et nous font nous interroger sur la loyauté des pratiques commerciales", écrivent les agriculteurs altiligériens.
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2 commentaires
L : Certes de difficultés mais pas complétement d'accord avec le prix. pour acheter de la viande directement venant du producteur on la paie aussi cher sinon légerement plus cher que dans les boucheries du secteur (et souvent viande de haute loire), alors qu'il n'y a aucun intermédiaire entre l'agriculteur et le consommateur.
Pour une fois, je suis d'accord avec leur action, car au final c'est le consommateur qui paie le prix fort et qui ne sait pas ce qui mange. Vive le circuit court, moins cher et très bon.