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Tour de France : un volcan en éruption
Pour ses retrouvailles avec le Tour de France, le puy de Dôme avait enclenché le mode canicule. Des températures qui ont approché les 40 degrés ce dimanche, sans pour autant faire baisser l'engouement populaire autour de l'événement.
Ils ont été des milliers. Enfants, adultes, retraités, Auvergnats, Gallois, Australiens, Canadiens et bien d'autres à s'agglutiner au pied du volcan géant, en ce dimanche 9 juillet. Si certains, notamment les étrangers, ont été là pour admirer les champions du cyclisme, les locaux eux, ont été surtout là pour représenter un territoire et faire la fête.
Une ambiance festive
"Une étape du Tour de France, cela se prépare", clame Mathilde, bien installée avant le rond-point d'Orcines. Il est 13 heures, les barbecues tournent à plein régime, alors que les coureurs ne sont attendus qu'aux alentours de 17 heures. Ils sont déjà des centaines, la plupart arborant des maillots de l'ASM, du Clermont Foot, ou de l'inévitable maillot à pois. Un peu plus loin, un groupe d'amis entonne La Goffa Lolita, chanson devenue populaire dans les moments festifs. Une bière à la main, les amis d'Adrien ont l'air plus fatigués que ceux qui pratiquent le barbecue. "On est là, depuis 9 heures du matin, alors on s'occupe", s'amuse le jeune homme.
Entre copains, ils sont venus nombreux. Là, une équipe de rugby, plus loin un groupe de copines en école d'infirmières, des syndicats aussi comme la CGT Michelin qui avait choisi de faire le parcours à vélo. Pourtant, le soleil est écrasant en ce dimanche après-midi. On frôle les 40 degrés, et les coins à l'ombre se font trop rares sur la route des cimes. Heureusement, les marques partenaires du Tour, comme Krys ou Cochonou, passent rapidement pour distribuer des bobs et des boissons fraîches.
Pour les retardataires (qui ont quand même plusieurs heures d'avance sur les coureurs), il est trop tard. Ce sera l'attente, en musique ou en regardant la course sur le smartphone, debout, sous le soleil. On ne le discerne pas encore, mais des fumigènes sont bien là, prêts à attendre les coureurs. Maintenant, ne reste que l'attente, le partage, les rires, les musiques, mais surtout, en toile de fond, l'attente. Il faut aussi écrire sur les routes, les noms des chouchous locaux. Bardet, Cavagna et Alaphillipe.
Une fierté régionale
Mais alors, pourquoi tant de milliers d'Auvergnats se sont infligés pareilles souffrances, un beau dimanche d'après-midi de juillet ? Par passion du vélo et du Tour de France ? C'est vrai pour nombre d'entre eux, mais pas que.
"C'est important d'être ici, c'est chez nous, c'est notre symbole", avance un jeune homme avec le maillot de l'ASM sur les épaules. "C'est une fierté, de montrer que notre coin est dynamique, passionné et magnifique", explique sa voisine. "C'est diffusé dans combien de pays dans le monde déjà ?", demande un jeune garçon. 190 pays ont observé les paysages d'Auvergne en réalité. "J'étais déjà là, la dernière fois qu'ils étaient venus, en 1988. Je n'allais pas rater leur retour, si longtemps après", explique Jacques, sur sa chaise dépliante.
L'accès au puy de Dôme interdit
Ce qui change par rapport à la dernière venue du peloton. C'est qu'en 2023, plus question de monter sur les pentes du volcan. Le public a dû se contenter du rond-point d'Orcines. Interdiction de dépasser les 4 kilomètres avant l'arrivée. Certains avancent que la route, trop étroite, empêcherait le passage des coureurs en plus d'un public chauffé à blanc.
Mais, dans certains monts des Alpes, la route n'est pas beaucoup plus large, et le public y est autorisé. Non, ce qui bloque, c'est que désormais, le puy de Dôme, et ses voisins, sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco. On ne peut donc plus y faire n'importe quoi. C'est cette donnée qui a empêchée l'accès à la foule au sommet.
Ils sont tout de même nombreux à avoir tenté leur chance. En passant par les bois, en grimpant à flanc de colline. Mais les forces de l'ordre était présentes en nombre. Et plutôt sereine sur l'efficacité de leur barrage. Aucun drame, ni intrusion intempestive à déclarer.
Une fois que le Canadien Michael Woods eut levé les bras au pied de la flèche du puy de Dôme, un sentiment régnait chez les spectateurs. La fierté. "On a rien fait de spécial, mais nous sommes sacrément fier. C'est comme si le monde venait nous rendre visite. C'est beaucoup d'émotions de revoir notre volcan dans un Tour de France", conclut Corentin.
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