Let's Dance 63 a fait rugir Animatis

Installé à Paris, Hugo Livet navigue entre les médiums : sculpture, vidéo, musique, installations numériques ou physiques. Depuis 2012, il développe une pratique artistique protéiforme, marquée par un goût pour l’ambiguïté, l’illusion, et le lien entre nature et artifice. Son travail sera visible cet été au Puy de Pertuyzat, non loin du Lac Pavin et du village de Besse.
« J’ai imaginé un ruban argenté traversant la montagne, comme une cicatrice, un éclair figé. Quelque chose qui semble avoir fendu le paysage. On pense à un phénomène surnaturel. Puis, en s’approchant, on découvre qu’il ne s’agit que d’un leurre. »
Une œuvre trompe-l’œil, entre nature et artifice
La structure qu’il installera est volontairement simple : des piquets de bois, plantés dans un sol sec, soutiennent un ruban argenté réfléchissant – matériau souvent utilisé pour signaler un danger. À la fois discret et saisissant, ce dispositif cherche à créer une illusion d’optique à grande échelle.
« J’aime jouer avec la perception, avec ces choses qui semblent naturelles mais qui sont entièrement construites. Je conçois mes œuvres comme des leurres visibles, presque naïfs. »
Nature, technologie et processus
Pour Hugo Livet, l’art ne doit pas forcément dénoncer : il doit proposer. Sa démarche repose sur l’observation, la projection, l’expérimentation. Il évoque la nature, non pas comme décor ou sujet, mais comme système. Un système qu’il relie à ses travaux en art génératif : simulations d’algorithmes imitant des flux d’oiseaux ou de poissons, ou encore sculptures faites de strates de résine, versées patiemment à la main.
« J’aime retrouver du naturel dans ce qui ne l’est pas du tout. Même dans des procédés très artificiels, des formes naturelles émergent. C’est dans les hasards du geste, dans la matière qui résiste, que quelque chose d’organique apparaît. »
Hugo Livet se montre humble face au lieu. L’incendie récent dans la zone du Sancy ne l’a pas inquiété outre mesure – la nature y est résiliente, dit-il. Et son œuvre se veut en dialogue, non en opposition.
« Ce lieu ne m’appartient pas. Je veux m’y inscrire sans l’imposer. Je propose une présence, un regard. C’est aux visiteurs de faire le reste. »
Hugo Livet répond essentiellement à des appels à projets publics ou associatifs. L’un de ses projets les plus marquants reste "Mirage", exposé à Rouen dans le cadre du Prix Matmut. Une sculpture monumentale en inox de 2,60 mètres de haut capable de se transformer selon la lumière, la distance ou la météo.
« Ce projet était à la fois stressant et enthousiasmant. C’était mon plus gros budget. Le résultat m’a beaucoup plu : un nuage métallique qui se dérobe à mesure qu’on s’approche. Monumental et discret. »
Après le récent incendie dans la zone de Chastreix, Horizons Sancy n'aura jamais eu autant de sens. En dépit de sa simplicité, le travail d'Hugo offre un regard intelligent et fin sur la situation climatique actuelle
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