L’Aide à domicile de Haute-Loire se renforce
« Qui va remplacer les 26 500 agriculteurs qui vont partir à la retraite ? »
Les paysans et paysannes de l'ARDEAR et de la Confédération paysanne poussent un cri d'alerte. Alors qu'elles accompagnent chaque année 7 à 800 porteurs de projet agricole chaque année, la région a choisi de ne plus les subventionner, « pour raisons politiques », dénonce t-ils. Quelle sont les enjeux concernés ?
Ils étaient environ 200 à répondre à l'appel de l'ADEAR (association pour le développement de l'emploi agricole et rural) et de la Confédération paysanne.
Bien qu'ils aient invité l'ensemble des élus du conseil régional à se joindre à leur banquet paysan, Lucas Rumpus, co-porte-parole ARDEAR AuRA soulignait que seuls certains élus de l'opposition ont répondu présent.
« Nous faisons les frais d'un blocage politique » Lucas Rumpus
Depuis sa création et jusqu'en 2016, l'association était financée par le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), géré par la Région. Cette année là, un nouveau Conseil Régional est élu, et propose à l'association de s'orienter vers le Fonds social européen (FSE), au titre de « soutien aux actions d'accompagnement à la création et à la reprise d'entreprises ».
L'association reçoit alors environ 500 000 euros par an, jusqu'en 2022, où le Conseil annonce à l'association la fin de son éligibilité, suite à un ajustement du programme par la Commission Européenne. S'en suivent alors de nombreuses demandes de rendez-vous avec Jean-Pierre Taite, Vice-Président de la Région en charge de l'Agriculture, ou encore avec les services du FSE.
« Cela représente un manque à gagner de 600 000 euros par an. Pourtant nos accompagnements ont un impact significatif sur l'agriculture régionale. Nous accompagnons 800 porteurs de projet par an, dont 45 % en moyenne s'installent. »
Qu'est-ce que l'ADEAR ?
L'association de développement de l'emploi agricole et rural se donne pour mission d'accompagner les porteurs de projets agricole dans leur parcours d'installation.
Membre du réseau national FADEAR, elle défend une agriculture « paysanne », c'est-à-dire « qui s'inscrit dans les critères de durabilité, de respect de l'environnement et de conservation du tissu social. »
« On ne représente pas la bonne agriculture »
« Lorsque nous avons confronté le conseil régional, on nous a répondu que nous n'aurions pas de subventions, "pour raisons politiques". »
Dénonce le porte-parole de l'association, qui souligne pourtant que pour répondre aux besoins de la population, et à sa demande d'une alimentation plus saine, « cette agriculture est indispensable », et ajoute : « Aujourd'hui, si on compte uniquement sur les enfants d'agriculteurs pour reprendre les fermes et assurer l'avenir de l'agriculture Française, on va droit au mur. »
« On veut plus de paysans pour plus de qualité »
En effet, la Chambre d'agriculture confirme les chiffres communiqués par l'association : chaque année en moyenne, plus de trois quarts des nouveaux installés n'avaient jusque là rien à voir avec le milieu agricole. Un secteur qui attire donc une nouvelle population, mais qui peut parfois se montrer difficile d'accès.
C'est pourquoi ils sont chaque année plus de 3 000 à pousser la porte de Points d'accueil installation dans la région. L'ARDEAR tente ainsi d'accompagner un maximum de porteurs de projet, avec, selon le porte-parole, un objectif : « Plus de paysans pour plus de qualité. »
Une situation alarmante
Pourtant, l'association alerte toujours : « En 2020, nous avons vu dans la région 2567 arrêts d’exploitation et 1673 installations agricoles (dont environ 80 en Haute-Loire, NDLR). Dans les 10 années à venir, 26 500 agricultrices et agriculteurs d'Auvergne-Rhône-Alpes seront en âge de partir à la retraite. Qui va les remplacer ? »
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1 commentaire
A la question "qui va remplacer les agriculteurs partis à la retraite" ?
La réponse est "au train où on va, ne serai-ce pas l'intelligence artificielle" ?