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Printemps difficile pour les abeilles en Haute-Loire
On a beaucoup évoqué les dégâts du gel, début avril, dans les vignobles et les vergers. Mais la météo printanière de 2021 a aussi été désastreuse pour les ruches, avec une récolte de miel sérieusement compromise. Le point sur la situation avec un jeune apiculteur en cours d'installation, Anthony Eymard.
Sale temps pour les abeilles ! Pour bien saisir pourquoi ce printemps 2021 a été désastreux dans les ruches, il faut comprendre le fonctionnement d'une colonie d'abeilles. L'abeille est un animal solaire, la reine pond de plus en plus à partir de mars jusqu'au solstice d'été : " Dès le printemps, les abeilles ont un grand besoin de se nourrir, explique Anthony Eymard, donc elles sortent pour aller au ravitaillement et ramener pollen et nectar, les deux ingrédients qui nourrissent la ruche".
De fortes gelées en avril
Les apiculteurs abordaient la saison avec enthousiasme, au vu de l'excellente récolte de 2020 et d'un mois de mars clément. Mais le gel du début du mois d'avril a brulé les jeunes pousses, les bourgeons et les fleurs.
Sans oublier qu'en période de froid, les abeilles ne partent plus au ravitaillement, elles vivent sur les réserves. Pour le couvain, les oeufs, larves et nymphes, la température doit être maintenue autour de 36°. Si les abeilles ne sont plus assez nombreuses, elles finissent par manger les larves, détruire les oeufs et la colonie ne peut plus se développer. C'est pourquoi il faut les aider à se nourrir : "Généralement, je passe 10 kg de sucre par ruche sur une année afin d'aider les abeilles à survivre, depuis avril, j'ai passé ces 10 kg en deux mois, ajoute l'apiculteur, il m'arrive encore d'en nourrir certaines".
*Propriétaire de près de 300 ruches, Anthony Eymard les consulte chaque semaine afin de les nourrir juste ce qu'il faut afin de ne pas avoir de sucre dans le miel.
Un manque à gagner pour les apiculteurs altiligériens
Cette situation provoque une récolte nulle pour le miel de printemps et le miel d'acacias : une catastrophe pour les apiculteurs. "On espère avoir du miel de montagne et du miel de châtaigner mais également du miel de sapin dès juillet", annonce Anthony Eymard, pour qui le souvenir de l'année noire de 2019 reste dans les mémoires : "Je ne sais pas de quelle couleur on pourra qualifier l'année 2021".
Malgré ces difficultés Anthony Eymard garde le moral et travaille d'arrache-pied à maintenir le bien-être de ses ruches disséminées entre la Haute Loire, la Corrèze, l'Isère et l'Ardèche.
La météo n'est pas le seul fléau
Mais au-delà des caprices de la météo, les apiculteurs sont confrontés à d'autres problématiques : "En Haute Loire, nous sommes relativement préservés des pesticides. Par contre, le vrai fléau est le varroa", explique l'apiculteur.
Originaire de l'Asie du sud-est, cette espèce particulière d'acariens vit aux dépens de l'abeille asiatique qui résiste à ses attaques, contrairement à l'abeille domestique européenne :
"90% de nos ruches meurent à cause de lui [le varroa]". Anthony Eymard.
Il arrête donc les miellées dès la fin du mois de juillet afin de combattre cet acarien par des traitements autorisés en bio d'août à décembre : "Toutes les ruches sont infestées, c'est bien plus catastrophique que le frelon asiatique.", constate-t-il.
La production de miel d'Anthony Eymard sera compliquée pour son année d'installation. Il a choisi de mettre en pots et de développer les produits transformés tels que le pain d'épices, le nougat, ou la pâte à tartiner. Un choix qui demande plus de travail, mais qui indique sa manière de mener son cheptel et d'orienter sa production en bio.
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