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Apiculture : l'espoir de bonnes récoltes en Haute-Loire
"Tant que le miel n'est pas en fût, il faut rester prudents et on ne peut pas encore dire que la saison va être bonne", explique Maximilien Lebuy, apiculteur des ruches de Max dans le secteur de Laussonne, "il faut attendre les Saints de Glaces avant de se prononcer".
Et c'est globalement le même son de cloche chez les divers apiculteurs contactés, même si en fonction des secteurs et de la production de miel (de printemps ou de montagne), on se montre plus ou moins optimistes... avec un constat partagé : ça ne pourra pas être pire que l'an dernier.
Environ 5 kg par ruche... alors qu'il en faut le triple pour être à l'équilibre
Car l'année 2019 est à marquer d'une pierre noire pour les producteurs de miel. "Je suis professionnel depuis 45 ans mais jamais je n'avais vu une année aussi catastrophique que l'an dernier", témoigne Gaston Faure, apiculteur aux Ruchers du Gerbier de Jonc, sur le secteur de Fay-sur-Lignon. "Rien n'a voulu marcher, c'était une véritable catastrophe", ajoute-t-il, alors qu'il a récolté en moyenne 5 kg de miel par ruche... très loin des 15 à 20 kg nécessaires pour "vivre de ce métier".
Même constat pour Bruno Izoulet-Meulé, apiculteur au Rucher du Meygal à Saint-Julien-Chapteuil : "l'an dernier, on ne s'est pas payé. Personnellement, il me faudrait une très très grosse production pour rattrapper l'an dernier, de l'ordre de 45 kg par ruche". En revanche, Maximilien Lebuy s'en est mieux sorti car "il y a quelques secteurs qui ont bien fonctionné pour le miel de montagne", mais il se garde évidemment de les dévoiler.
----Un effet COVID ?
"Une baisse ponctuelle de la pollution, , même pendant quelques semaines, ça fait forcément du bien à la nature", estime l'apiculteur de Saint-Julien-Chapteuil et celui de Fay-sur-Lignon ajoute : "on ne peut que s'en réjouir mais on ne constate pas d'impact concret. Les avions qui ne volent plus dans le ciel, ça ne change pas radicalement la vie des abeilles. Le pire, pour elles, c'est la pollution générée par l'agriculture et il faudrait vraiment s'orienter vers une pratique moins polluante".-----"Une très très belle floraison en montagne sur les pissenlits et les fleurs de prairie"
S'il ne faut pas crier victoire, la saison 2020 s'annonce sous de bien meilleurs auspices. "On a une très très belle floraison en montagne sur les pissenlits et les fleurs de prairie", observe Bruno Izoulet-Meulé, ce qui devrait permettre de démarrer plus tôt avec certains professionnels qui ont commencé à récolter (il pense pour sa part débuter en fin de semaine), mais le problème, c'est que les agriculteurs ne vont certainement pas tarder à faucher, réduisant ainsi drastiquement la possibilité de butiner pour les abeilles. "La floraison est bonne", complète Maximilien Lebuy, "le pissenlit est joli, les aubépines en train de donner mais dès que les paysans auront commencé à faucher, tout sera fini".
Il faut dire que la météo a été plutôt favorable, avec un printemps très peu froid qui n'a engendré aucune rupture de floraison, ni de gel pour casser les fruitiers, et "la pluie de la semaine dernière a été un pis-aller, mais ce ne sera sans doute pas suffisant", estime Gaston Faure, alors que l'apiculteur de Saint-Julien-Chapteuil pense que ça devrait permettre de ne pas rencontrer de sécheresse jusqu'à mi-juin. Rappelons que l'eau est essentielle pour le miel : "pas d'eau, pas de nectar", résume-t-il.
"Quelques orages, un peu de grêle, et on n'a plus rien"
Il faut bien sûr rester prudent car la production est fortement tributaire des aléas météorologiques. "Les ruches sont en bon état à la sortie de l'hiver mais s'il y a des gelées ou un fort vent de montagne, ça peut tout remettre en cause", analyse l'apiculteur de Fay-sur-Lignon. Plusieurs miellées peuvent se succéder (acacia, sapin, châtaignier) mais les aléas climatiques peuvent restreindre leur nombre. "Quelques orages et un peu de grêle, et on n'a plus rien", déplore l'apiculteur du Rucher du Meygal, qui espère 20 à 30 kg par ruche cette année, à condition de ne pas manquer d'eau d'ici juillet.
"Oui, ça miele plus tôt car les conditions sont bonnes", répond l'apiculteur des Ruches de Max, "on a l'espoir de bonnes récoltes mais on reste prudents". Tout comme Gaston Faure, qui ajoute un ingrédient, la patience : "il faut laisser aux abeilles le temps de mûrir le nectar, de l'operculer et alors seulement, on peut le récolter et le conserver".
Maxime Pitavy
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