Face à "la mort annoncée des communes", les maires endossent l'écharpe noire
Moisson [2/2] : Les cultures anciennes comme solution ?
Pour les agriculteurs de France, et donc de Haute-Loire, la période de la moisson des blés a débuté, et le moins que l'on puisse dire, c'est que la récolte n'est pas bonne. Après les sécheresses à répétition, le surplus d'eau est un nouveau coup de massue pour certains. Mais pas pour d'autres. Cultivateur de céréales anciennes à Blesle, Pascal Lemaire prévoit une moisson plutôt favorable.
(Partie 1 à retrouver sur Zoomdici.fr)
« En blé tendre, les premiers retours d’agriculteurs laissent craindre une récolte nationale catastrophique, si ce n’est la plus faible de ces 40 dernières années : la production est attendue autour de 26,5 millions de tonnes seulement (contre 35,6 Mt en 2023), avec un rendement moyen de 6,2 t/ha (contre plus de 7 t/ha en moyenne, Ndlr). »
Ainsi la plateforme participative moissonlive.com qualifie la nouvelle moisson qui vient tout juste de débuter, selon les informations qu'elle a récoltées auprès des agriculteurs eux-mêmes.
Une situation alarmante, confirmée, mais nuancée par les agriculteurs altiligériens contactés par Zoomdici.
« Tous les indicateurs indiquent une moisson plutôt favorable », Pascal Lemaire
À 53 ans, Pascal Lemaire est exploitant à Blesle, non loin de la frontière du Cantal et du Puy-de-Dôme. Ancien responsable des essais sur le blé tendre de l'Inrae (institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement) et fils de paysan, il cultive des céréales de variétés parfois oubliées.
Cette année, alors que les agriculteurs en "blé conventionnel" subissent les aléas climatiques et le temps maussade des derniers mois, lui, anticipe une plutôt bonne moisson.
« Tous les indicateurs sont au vert, se contente-t-il. Les blés rustiques que je cultive sont plus tardifs et robustes, ce qui leur procure une meilleure adaptabilité. »
Puis il poursuit : « Pour moi, il a plu au bon moment pour le remplissage des épis et la taille du grain. Il n'y aura pas d'échaudage. Ça laisse présager un rendement très correct, avec des paramètres de qualité intéressants. »
Des plantes plus résistantes
Lorsqu'il s'est installé, le paysan a choisi de travailler avec des céréales anciennes et surtout, auvergnates. Sur ses 36 hectares (il en aura bientôt une cinquantaine), il cultive du blé, de l'orge, de l'avoine, du seigle.
Malgré une quantité produite parfois plus faible, Pascal Lemaire revendique une meilleure qualité, et un entretien bien moins difficile, aléatoire et chronophage : « Comme tout le monde, je vis le changement. Il faut s'adapter, car c'est vrai que cette pluie et cette grisaille depuis le 15 avril sont perturbantes. Cette pluie favorise effectivement les problèmes d'abord sur les terrains, mais aussi sur les céréales, en particulier sur les grains modernes. »
« Les variétés modernes sont très précoces et poussent quoiqu'il arrive. Donc il y a davantage de problèmes de maladies, qui entraînent à multiplier les traitements, parfois même en prévention. Les statistiques et les résultats des moissons sont issus d'une agriculture conventionnelle intensive, y compris en Haute-Loire malheureusement », conclut-il.
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