Coût de la vie en février : les bonnes nouvelles… et les moins bonnes
Les apiculteurs vs Duplomb : « Ils ne pourront pas dire qu'on ne savait pas »
Après que Laurent Duplomb a déposé, en novembre dernier, une proposition de loi visant à alléger les restrictions imposées aux agriculteurs, en leur autorisant notamment l'usage des néonicotinoïdes, puis à l'adoption, ce lundi 27 janvier, de cette même loi, les apiculteurs et défenseurs de la biodiversité altiligériens se sont rassemblés, au Puy, devant la permanence du député.
Ils étaient une centaine ce samedi 1ᵉʳ février, à manifester leur colère, rue Vibert, devant la permanence de Laurent Duplomb. Pour cause, une loi, proposée par le sénateur et adoptée par le Sénat lundi 27 janvier, autorisant les agriculteurs à faire usage de néonicotinoïdes.
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Alors ce jour, apiculteurs et autres agriculteurs, pour la plupart membres du syndicat La Coordination rurale, mais aussi simples défenseurs de la biodiversité se sont postés devant les locaux ponots du sénateur.
À 13 heures, ils avaient "emmuré" le bâtiment avec des ruches, et posté un camion benne devant la porte. Les pancartes revendicatives brandis par quelques-uns des apiculteurs en colère et les abeilles déjà mortes brancardées par les autres.
Hervé Braud, apiculteur à Siaugues-Sainte-Marie et syndiqué confédération paysanne Haute-Loire.
Hervé Braud, membre de la confédération paysanne de Haute-Loire, candidat aux dernières élections consulaires, et apiculteur à Siaugues-Sainte-Marie fait partie des organisateurs de la mobilisation du jour, en marge du marché hebdomadaire. Il revient sur le contexte de celle-ci.
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"Ils sont connus pour avoir un effet dévastateur sur tous les pollinisateurs, mais aussi sur les invertébrés du sol comme les vers de terre et c'est le cas pour l’acétamipride. il y avait une dérogation pour pouvoir utiliser 2 néonicotinoïdes sur les betteraves sucrières qui s'est arrêtée et après l'arrêt en 2023 et 2024 les rendements ont été de 80 Tonnes/ha, ce qui est excellent. Ce sont les cours qui sont en cause, on cherche à compenser cette baisse par plus de rendement. La biodiversité devient la variable d'ajustement.
« En 2018, on avait réussi à faire interdire les néonicotinoïdes. En 2020, déjà des soucis apparaissaient, puisqu'une dérogation avait du être mise en place, et puis je vois que ça ne leur a pas suffi puisqu'on est en 2025 et ils reviennent sur cette loi. Pourquoi ? On ne sait pas. C'est des intérêts qu'on a du mal à comprendre. Les filières ne sont pas en danger, par contre la biodiversité l'est »
Ces intérêts, qu'il indique d'abord ignorer, seraient finalement, selon lui, des intérêts économiques. Il poursuit : « La betterave, c'est 70 % du sucre exporté. La France est le deuxième pays exportateur de pommes. Évidemment, ça les intéresse d'un point de vue économique. Mais nous, ce qu'on veut, c'est d'abord vivre. Plutôt que de considérer nos normes comme des contraintes pour notre pays, il faut que l'on limite les produits importés qui ne répondent pas à nos conditions de production. »
« Demain, ils ne pourront pas dire qu'on ne savait pas »
Aux arguments de Laurent Duplomb, affirmant que les néonicotinoïdes ne sont pas "si" néfastes pour la biodiversité, le manifestant répond : « C'est faux. Les néonicotinoïdes sont néfastes pour la biodiversité et pour les abeilles puisqu'on s'en sert comme insecticide. Ils sont faits pour détruire. Quand ils disent qu'ils ne vont pas les utiliser au moment des floraisons, ça peut marcher sur certaines cultures, mais il y a quand même une rémanence dans le sol et l'eau, dont il faut tenir compte. »
Et de terminer: « Ça ne va pas forcément impacter nos abeilles à nous, apiculteurs, par contre, c'est toute la faune qu'il faut considérer. Tous les insectes sont concernés. 70 % d'entre eux ont disparu lors de la dernière dizaine d'années. C'est énorme. Si on détruit le vivant, c'est tout l'équilibre qu'on est en train de détruire. C'est une course en avant, mais ça doit finir. Si on ne connaissait pas les impacts dans les années, 1970, aujourd'hui, on les connait. Demain, ils ne pourront pas dire qu'on ne savait pas. »
Au fait de la mobilisation, Laurent Duplomb n'était pas présent rue Vibert. Mais il avait fait valoir un droit de réponse, suite à la parution de notre article annonçant la mobilisation.
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1 commentaire
Une manif sans casse sans déversement de fumier çà change mais bon le résultat est connu L DUPLOMB sait tout sur tout donc !!!