Baisse des impôts et création d'emplois : Laurent Wauquiez annonce la couleur

, Mise à jour le 26/11/2020 à 18:34

Après Laurent Johanny jeudi dernier (lire), c'est au tour de Laurent Wauquiez de dévoiler son programme à la presse pour les élections municipales. Un programme "pour rassembler tous les Ponots" qui s'appuie, en partie, sur le bilan de la mandature écoulée : "les Ponots nous connaissent, ils peuvent nous juger sur les actes", explique-t-il en introduction, citant pêle-mêle la réalisation du centre aqualudique, l'implantation de la maroquinerie, l'embellissement de la ville ou encore les progrès réalisés en terme d'accessibilité, la ville du Puy étant passé de la 78ème place (sur 96 villes) en 2005 à la 9ème place en 2012.
Mais c'est le candidat, et non le maire du Puy, qui se présentait à la presse lundi matin et de nouvelles idées devaient être amenées sur la table : la création de deux maisons de santé, des Tudip au quart d'heure, une synchronisation des feux pour fluidifier la circulation, un parcours d'accrobranche dans le bois de Roche-Arnaud ou encore la création de 400 nouvelles places de stationnement sont autant de propositions évoquées.

La "bonne gestion" financière mise en exergue
Le principale priorité de la liste "Ensemble, gardons le bon cap" sera de baisser le taux de la taxe d'habitation. Le colistier Michel Chapuis a insisté : "nous avons aujourd'hui une capacité d'investissement de trois millions d'euros par an alors qu'elle était de moins de 300 000 euros lorsque nous sommes arrivés à la tête de la municipalité".
Comment ont-ils procéder ? "Laurent Wauquiez a la capacité de ramener des financements, nous avons procédé à une bonne gestion avec une baisse des dépenses et la mutualisation avec la communauté d'agglomération, ce qui nous permet de continuer à investir sans en faire supporter la charge aux Ponots", répond-il.

Comment réaliser ces économies ?
L'objectif sera donc de baisser les impôts, de l'ordre de 300 000 euros annuels (ce qui correspond environ à deux points au Puy même si cette estimation est très variable), grâce aux économies réalisées par le renforcement des achats groupés (goudrons, fournitures, trottoirs, etc.) : l'économie est évaluée à 80 000 euros par an. L'amélioration de l'isolation des bâtiments communaux (dont les écoles des Fraisses, de Michelet et de Jeanne d'Arc) permettrait d'économiser 50 000 euros annuels, la bascule vers des énergies renouvelables pourraient rapporter 70 000 euros par an, la mutualisation avec l'agglo 60 000 euros annuels et l'amélioration des contrats de maintenance 40 000 euros par an.
Concernant la baisse des dotations de l'Etat et la charge qui découle de la réforme des rythmes scolaires, la municipalité sortante assure les avoir "prises en compte" dans son calcul et être prête à "encaisser le choc". Laurent Wauquiez s'engage à baisser les impôts pour les Ponots s'il est de nouveau élu, à hauteur de 300 000 euros par an, et explique comment il compte absorber cette perte de recettes pour la municipalité tout en justifiant son choix politique. Ecouter. {{audio1}}

Une entreprise du CAC 40 sur l'agglo du Puy
La seconde priorité de la liste de droite concerne l'emploi, avec l'engagement de faire venir une entreprise du CAC 40 sur l'agglo pour proposer "des emplois durables". Encore une fois, le bilan a été évoqué, de la maroquinerie au centre Satel, sans oublier les Tanneries ou le centre Paje. Laurent Wauquiez en a profité pour glisser : "nous sommes présents sur le front de l'emploi, en cas de coups durs, nous sommes là, comme ça a été le cas avec les salariés de Fontanille et nous avons de très bons espoirs pour MSD". Toujours pour l'emploi, les colistiers veulent "garder les emplois administratifs sur la ville" et refusent que "l'administration soit concentrée à Clermont-Ferrand".
Une politique de lutte contre les pas-de-porte vides est également à l'étude : la ville pourrait les acquérir et les proposer à des prix intéressants pour ceux qui désirent s'installer. Enfin, concernant les marchés publics, la priorité sera donnée aux entreprises locales en fixant une règle simple : "pas de travailleurs détachés d'Europe centrale sur nos chantiers".
Le maire sortant rappelle qu'il a déjà favorisé l'implantation d'une nouvelle entreprise avec la maroquinerie du Puy lors de son précédent mandat et il s'engage à faire de nouveau venir un grand groupe français sur le bassin du Puy. {{audio2}}

----Du point de vue de la sécurité, Laurent Wauquiez envisage le recrutement d'un ou deux policiers municipaux supplémentaires et se dit favorable au renforcement de la vidéo-protection "sur les points sensibles" : centre-ville, zones d'activité et entrées de ville "pour surveiller les trafiquants de stupéfiants arrivant de la RN 88. On ne regardera pas la vitesse des automobilistes mais on s'intéressera aux BMW aux vitres teintées, immatriculées 42 ou 69 et qui arrivent au Puy à 22h"...-----Rénovations de quartiers et 400 nouvelles places de stationnement
La troisième priorité traverse diverses thématiques : il s'agit de l'amélioration de la qualité de vie. Pour la propreté, un appel à la responsabilité des Ponots est lancé : de nouvelles campagnes de sensibilisation devraient être organisées, des poubelles et sacs chien installés. Concernant l'embellissement de la ville, ce sont surtout des enfouissements de réseaux, des ravalements de façades et des éclairages rénovés qui sont ciblés. Les quartiers de Gambetta, Foch, République, Roche Arnaud et Taulahc devraient en bénéficier. Les églises de Saint-Laurent et des Carmes devraient être rénovées, notamment grâce à du mécénat. Le projet de nouveau rond-point à St-Laurent fait aussi partie du programme.
Pour la circulation et le stationnement, Laurent Wauquiez souhaite développer des Tudip au quart d'heure sur un nombre nouveau de lignes, et créer 400 places de stationnement supplémentaires, sous l'esplanade du Pensio, à côté de la gare et à Massot (de l'autre côté de la Borne). Le parking de la gare est gratuit depuis que la liste de gauche l'a suggéré. Le maire sortant s'en défend : "le stationnement était déjà gratuit dans le quartier donc ça n'avait pas de sens qu'il soit payant à la gare mais d'ici un an et demi, lorsque les travaux seront finis, il redeviendra payant mais avec des tarifs préférentiels pour tous les employés administratifs (ndlr : SNCF, Paje, UDAF, etc.) afin de désengorger le quartier".

Faire du Puy une référence à Paris
Sur le champ de l'éducation, la liste "Ensemble, gardons le bon cap" s'engage à poursuivre et amplifier le développement du programme Parler (lire), jugeant que "les résultats sont excellents avec – 30 % d'élèves en difficulté en CP". Le vice-président de l'UMP entend même "devenir l'un des territoires de France où l'on apprend le mieux à lire, écrire et compter". L'acquisition et la rénovation des équipements numérique est aussi au programme, ainsi qu'un crèche à l'hôpital ouverte à tous les parents de l'agglo qui travaillent à des heures atypiques.
Concernant le handicap, l'objectif est de rester dans le Top 10 du palmarès des villes de France les plus accessibles. Enfin, grâce au projet Altriom, "nous pouvons nous fixer l'objectif ambitieux de 80 % e valorisation de nos déchets. Si on y parvient, nous serons le meilleur territoire de France dans le domaine", se félicité le maire sortant. Et la redevance incitative ? "Nous ne le ferons pas, il y a assez de taxes, on préfère investir sur l'amélioration du tri, qui permet ensuite d'importantes économies sur les matières premières. Altriom pourrait même amortir l'investissement réalisé sur l'outil industriel, c'est en tout cas leur engagement".

Pas une mais deux maisons de santé au Puy
Sur le champ de la santé, il semble y avoir un réel consensus entre les listes qui souhaitent la création d'une maison de santé. Mais Laurent Wauquiez, lui, en veut deux : une à la Chapelle du Pensio et l'autre Bd de la République. "Il ne suffit pas de promettre des locaux, il faut d'abord trouver des professionnels à installer", a-t-il martelé, "grâce aux professionnels de santé présents sur notre liste, nous engagerons une campagne de prospection active afin d'installer de nouveaux professionnles sur notre ville, avec notamment la création d'une cellule de prospection dédiée à l'agglo", qui devrait concerner un emploi.
Alors que certains projets ont déjà été énoncés par ses adversaires, comme c'est le cas pour la maison de santé, le député-maire du Puy assure qu'il est favorable au consensus et reconnaît qu'il y a des propositions de bon sens dans les autres listes. Ecouter. {{audio3}}

Un été de bénévolat, 75 % du permis financé
Une autre innovation de la liste "Ensemble, gardons le bon cap" réside dans le financement du permis de conduire : "il est devenu trop cher pour nos jeunes, de 1 200 à 2 000 euros, voire plus, c'est un véritable obstacle quand on a 18 ans", déplore le candidat, "mais en échange d'un engagement pour les autres au cours d'un été (ndlr : caserne pompiers, maison de retraite, association caritative, services municipaux), la Mairie financera 75 % du permis".
Cette proposition repose sur le bénévolat du jeune aidant, il doit réaliser un volume horaire défini et n'est pas soumis à des conditions de ressources, "pour ne pas encore une fois léser les classes moyennes". Ce principe a déjà été mis en place à Beauvais (Picardie) et plus récemment sur la communauté de communes d'Yssingeaux.

Accrobranche, crématorium, synchronisation des feux, containers enterrés...
Enfin, d'autres idées ont été avancées en vrac : la réduction du nombre de pigeons en ville, avec la création de pigeonniers (processus validé par la Ligue de Protection des Oiseaux), des containers enterrés en vieille-ville pour éviter que les poubelles restent dans les rues, le développement de logements adaptés pour permettre aux séniors de rester à domicile ou encore "la valorisation de nos bois en ville" avec la création de chemins de randonnées et d'un parcours accrobranche dans le bois de Roche-Arnaud, ce qui permettrait de "compléter notre offre touristique et d'offrir un poumon vert de pleine nature en coeur de ville", ajoute le colistier Eric Raveyre.
Pour le crématorium du Puy, "le projet est maintenant sur les rails puisqu'un appel d'offre vient d'être lancé pour une réalisation des travaux prévue pour 2015". La création d'une "onde verte", grâce à la synchronisation des feux, est envisagée. Il s'agit cependant d'un investissement de 500 000 euros environ pour le logiciel et la mise en réseau. Outre la fluidité qu'il doit apporter au trafic ponot, cet équipement viserait aussi à limiter les excès de vitesse : lorsqu'un véhicule circule trop vite, le feux passe automatiquement au rouge.

Maxime Pitavy

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