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Fièvre catarrhale : Pour les agriculteurs, « le compte n'y est pas »

Par Clara Serrano , Mise à jour le 11/10/2024 à 16:50

À l'occasion d'une sixième réunion de crise, une cinquantaine d'agriculteurs a manifesté ce 11 octobre devant la préfecture, pour signifier leur mécontentement face aux dernières annonces du gouvernement, face à la crise sanitaire qui touche les ruminants. 

Tout juste une semaine après la tenue du Sommet de l'élevage, à Cournon d'Auvergne, une part des agriculteurs de Haute-Loire s'est réunie devant les grilles de la préfecture, recouvertes des panneaux de communes retournés. 

Un clin d'œil aux mobilisations qui ont déjà mobilisé un grand nombre d'agriculteurs au début de cette année 2024, pour « montrer qu'on est toujours là, et qu'on ne nous écoute toujours pas », explique Nicolas Merle, président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) de Haute-Loire. 

Juste à côté, se trouvent, une cinquantaine de manifestants, pour la plupart syndiqués FDSEA ou Jeunes agriculteurs (JA), mais aussi deux brebis, et un tas de près de 3,5 tonnes de laine.

Jusqu'à 40 % du cheptel perdu

Anthony Aurelle, agriculteur installé en Haute-Loire depuis 2021, est le propriétaire de cette laine, qui d'ailleurs « ne se vend pas », selon ses propres mots amers.

Pour lui, les derniers mois sont loin d'avoir été les plus simples depuis qu'il s'est lancé. Dès la fin du mois d'aout, ses premières bêtes ont été touchées par la très virulente Fièvre catarrhale ovine sérotype 8 (FCO8). 

Au total, il perdu 50 brebis d'un cheptel de 400 bêtes.

« Ça va très vite. Entre le moment où l'on remarque les premiers symptômes et celui où la bête décède, il n'y a qu'un à trois jours. Et les antibiotiques prescrits par le vétérinaire sont totalement inefficaces », détaille-t-il. 

La FCO3 a touché près de 8000 brebis en Haute-Loire. Photo par Clara Serrano

Il ajoute d'ailleurs qu'il existe « 24 variants de ce virus » et s'interroge quel vaccin faire.

Car les conséquences des pertes, qui peuvent atteindre près de 40 % du cheptel chez certains agriculteurs, sont doubles, puisque l'agriculteur perd à la fois la bête décédée, mais aussi l'agneau qu'elle portait.

Alors pour tenter de trouver des solutions, des cellules de crise comme celle de ce 11 octobre se tiennent chaque semaine, avec des représentants de la préfectures, de la DSPP, de la DSV, de la Chambre d'agriculture, des syndicats agricoles, et des vétérinaires. 

Elles sont l'occasion de faire le point hebdomadaire sur la situation sanitaire, et de faire remonter aux ministères concernés les revendications des agriculteurs. 

Des pertes estimées à 300 € par brebis perdue

Devant la préfecture, Nicolas Merle estime les pertes subies par les éleveurs à 300 € par brebis. 

Un manque à gagner important qui explique pour lui la demande de création d'un fonds spécialement dédié à la FCO8, à l'image de celui créé pour la FCO3, annoncée lors du Sommet de l'élevage.  

Pour ceux qui étaient présents ce jour au Puy, l'importance est dans un premier temps de financer ces dédommagements, mais aussi d'assurer la prise en charge des vaccins contre ce virus transmis par des moucherons piqueurs, qui coûtent en moyenne une dizaine d'euros par dose.

Avec des "si"...

Dans son discours, le gouvernement reproche aux agriculteurs de ne pas avoir vacciné leurs bêtes plus tôt pour contrer la propagations du virus. 

Des accusations auxquelles les agriculteurs, dont Julien Duplomb, président des Jeunes agriculteurs de Haute-Loire, répond : « On aurait pu vacciner, c'est vrai. Et bien sûr que si on avait su que le virus allait muter et devenir si virulent, nous l'aurions fait. »

Et le président de la FDSEA d'ajouter : « Mais là, on est plus dans le "si", il faut désormais penser à ce que l'on doit faire maintenant. »

Il précise d'ailleurs que malgré une stabilisation de la courbe de surmortalité, celle-ci est toujours importante, et surtout, « il est difficile d'identifier les raisons qui font que certains élevages sont plus touchés que d'autres ».

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