Pour l'ensemble des quelques 800 élus et conseillers présents ce jour, ce salon des maires et présidents d'intercommunalités de Haute-Loire était surtout l'occasion de se rencontrer et d'échanger sur des sujets d'actualité.
Bernard Souvignet, président de l'Association des Maires de France (AMF) de Haute-Loire revient sur cette journée, et les principaux sujets qui préoccupent les élus.
« Le dispositif ZAN est notre principale préoccupation actuelle », Bernard Souvignet
À commencer par ce qui est pour Bernard Souvignet « la principale préoccupation, c'est-à-dire le dispositif Zéro artificialisation nette (ZAN) ». Il souligne en effet que « c'est vraiment le gros problème de nos petites communes. Cela pose deux soucis, d'abord parce qu'il faut savoir que la Haute-Loire est déjà un des départements les moins artificialisés. Or on nous demande de consommer moitié moins que ce qui l'a été entre 2010 et 2020. Cela signifie que les communes qui ont été plutôt vertueuses, qui n'ont pas trop consommé durant cette période, auront encore moins de possibilités ces dix prochaines années (2020-2030, Ndlr). À l'inverse, ceux qui ont beaucoup utilisé de terrain entre 2017 et 2020 par exemple, bénéficieront par définition d'une moitié plus importante. »
Il complète d'ailleurs à ce sujet : « Le second problème, c'est que l'on nous dit d'utiliser nos friches et de les réhabiliter. Mais en Haute-Loire, il n'y en a quasiment pas. À Firminy, au Chambon-Feugerolles etc, il y en a par dizaines d'hectares, mais ce n'est pas du tout le cas dans notre département. »
Puis, il ajoute un mot sur la nouvelle compétence des communautés de communes sur l'eau et l'assainissement, précisant que leur budget dédié leur serait dessaisi, au profit des communautés de communes, qui pourront à leur tour donner cette responsabilité aux syndicats.
« Il y a toujours eu des petites altercations, mais maintenant ça devient physique », Bernard Souvignet
Par ailleurs, la sphère des élus municipaux a également été marquée par les incivilités envers les élus, et notamment les dernières, survenues il y a quelques jours à peine, et dont nous vous parlions sur Zoomdici.
À ce sujet, Bernard Souvignet confie : « Récemment, l'AMF 43 a dû se porter partie civile pour le dossier de Boisset au tribunal. Pour l'affaire de Saint-Germain-Laprade, il semble que les élus aient reçu des œufs sur la tête, et ça a été assez violent verbalement. On ne veut pas que ça dégénère. »
Et il nuance par ailleurs : « On comprend que les gens ne soient pas forcément d'accord, qu'ils aient des idées différentes, etc. C'est tout à fait respectable, mais il ne faut pas en arriver à des violences. Ça a tendance à se multiplier, y compris dans le département, alors souvent, jusqu'à présent, les maires n'en parlaient pas. Mais à présent, on leur demande de déposer plainte, quitte à ce que l'AMF les soutienne aussi au tribunal. »
Selon lui, la multiplication des incivilités commises envers les élus représente un danger, notamment en vue des prochaines élections, prévues pour 2026. Il craint ainsi que les potentiels candidats au poste de maire ne renoncent à se présenter, voyant que les maires et conseillers municipaux se font insulter, menacer, voire taper dessus, etc.
Trois élections en un mois... débrouille-toi
Enfin, le président de l'AMF 43 termine par l'actualité qui touche l'ensemble des mairies de France, et particulièrement les plus petites : l'organisation très rapprochée des élections européennes et législatives, tout cela en seulement un mois.
« Pour beaucoup de conseillers municipaux, qui participent à l'organisation des élections dans chaque bureau de vote, le 30 juin et le 7 juillet (dates des élections, Ndlr) sont des dates difficiles, puisqu'ils ont des fêtes de famille, des congés, et d'autres choses déjà prévues. C'est déjà un souci, et puis je ne veux pas parler au nom de tous les maires, mais je trouve que c'est un peu précipité, à la veille des Jeux Olympiques. Je sais notamment que les services préfectoraux et de gendarmerie s'en inquiètent. »
En effet, il souligne un calendrier très court, notamment pour la mise sous pli des candidatures et leur organisation.
« On respecte bien le choix qui a été fait, mais ils ne se rendent pas compte sur le terrain, ce n'est pas aussi évident à régler justement. Trois semaines, c'est très, très court. »