« Les arnaques ne touchent plus uniquement les personnes âgées ! » alarme Yves Jouve, président de l'Union fédérale des consommateurs (UFC) Que Choisir de Haute-Loire.
Étonné et surtout concerné par la précision des arnaques pouvant être perpétrées, et par la difficulté de les déceler, Yves Jouve souligne en effet qu'elles peuvent principalement aboutir à un vol d'argent, ou de données personnelles. Il précise ainsi : « Une fois les données personnelles diffusées ou vendues sur le "dark web", on ne peut quasiment plus rien faire. Alors la maxime prend tout son sens : mieux vaut prévenir que guérir. »
En Haute-Loire, il énumère : « Les arnaques peuvent concerner presque tous les secteurs, l'investissement, l'énergie, le bâtiment, le commerce en ligne, et récemment, des faux conseillers bancaires ont été signalés. Dans ce cas, il ne faut dans un premier temps par répondre. Et au moins ne donnez aucune information. »
Éviter les risques
Alors justement pour prévenir, l'association s'efforce de sensibiliser population et services de police et de gendarmerie. L'important, selon le président, c'est surtout de repérer les pièges pour pouvoir les éviter.
Pour cela, quelques indices : se méfier des offres un peu "trop" alléchantes,
Dans le domaine de la rénovation énergétique, particulièrement d'actualité, Yves Jouve préconise de « se renseigner sur les entreprises et faire appel à elles localement. Vérifier qu'elles soient viables et qu'il n'ya pas de risque qu'elle mette la clé sous la porte avant même la fin des travaux. »
Il remarque en effet une pratique qui se répand en même temps que le marché grandit, des entreprises qui signent un devis, encaissent le paiement des travaux, puis sont contraintes d'abandonner les travaux, parfois même avant de les avoir débutés. D'autres installent du matériel qui ne fonctionne qu'un court instant.
Tout le monde est une cible potentielle
Il rappelle d'ailleurs en ce sens l'affaire jugée par le tribunal du Puy-en-Velay il y a quelques semaines : « Récemment, un couple d'altiligériens a été jugé escroquerie, pratique commerciale trompeuse et blanchiment. Ensemble, ils avaient ouvert un site de vente d'imprimantes 3D avant de se concentrer sur City cocos, de petits véhicules électriques à deux roues, malgré qu'ils ne soient pas homologués en France. Les matériels devraient être importés de Chine, du moins le temps qu'un atelier soit créé à Bas-en-Basset. En 2018 et jusqu'à la crise covid, les véhicules étaient livrés en toute conformité, mais la crise du marché des exportations a eu raison des commandes de ces 87 personnes. » Les victimes étaient en effet de tous âges, et ont été remboursés à hauteur de 500 000 euros.
Traquer et condamner efficacement
Outre la sensibilisation aux dangers des arnaques, qu'elles soient en ligne, par téléphone ou directement en personne, l'association s'associe aux forces de l'ordre pour traquer et condamner efficacement les fraudeurs. Ainsi, chacun peut signaler à l'autre l'existence de telle ou telle arnaque en Haute-Loire, bien qu'Yves Jouve regrette que « quand on retrouve l'auteur des faits, il arrive souvent qu'ils exercent leur activité depuis un autre continent. À ce moment-là, on ne peut quasiment rien faire. »
Si l'affaire reste française, UFC que choisir se porte généralement partie civile.