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Tout un plateau "vent debout" contre les éoliennes
Un fort vent de colère a soufflé, ce samedi 07 janvier, devant l’esplanade de la mairie de Fay-sur-Lignon. Près de 150 opposants s’étaient ainsi donné rendez-vous pour protester, une nouvelle fois, contre le projet d’implantation d’un parc éolien sur le plateau des Vastres.
Un retournement judiciaire qui remet le projet sur la table
Un projet éolien qui prend de la hauteur...
Le projet éolien des Vastres est apparu en 2006.
Il prévoit 5 éoliennes de 150 mètres de haut (soit plus de deux fois la hauteur des éoliennes de Saint-Clément en Ardèche).
2 sont prévues à proximité de Fay-sur-Lignon et 3 autres sur les hauteurs des Vastres.
C’est un projet éolien que les opposants imaginaient enterré définitivement depuis la fin de l’année 2018. A l’époque, le tribunal administratif de Clermont-Ferrand avait donné raison à celles et ceux qui refusaient l’implantation de 5 éoliennes sur la commune des Vastres. Venant à la suite d’un avis préfectoral défavorable et d’une enquête publique presque unanimement hostile au projet, cette décision de justice semblait alors mettre un terme aux ambitions de BayWa r.e du Groupe Quénéa’ch sur les terres du haut plateau.
C’était sans compter le récent jugement du 20 octobre 2022 du tribunal administratif de Lyon qui, en procédure d’appel, a fait table rase des précédentes décisions et a finalement donné raison au groupe industriel.
Une opposition menée par les habitants du plateau
A l’appel de l’Association de préservation des paysages exceptionnels du Mézenc (APPEM) et du Collectif des habitants du plateau riverains du projet éolien des Vastres, près de 150 personnes se sont réunies, ce samedi matin 7 janvier, devant l’esplanade de la mairie de Fay-sur-Lignon. Habitants du plateau, riverains, responsables politiques locaux… tous entendaient protester contre cette nouvelle décision de justice « qui fait tache… dans le paysage ».
S’appuyant sur les résultats de l’enquête publique menée sur le projet, et qui a recueilli près de 87% d’avis défavorables au sein même de la population locale, nombre de manifestants regrettent « une grave remise en cause de la démocratie ». Nathalie, présidente du Collectif des habitants du plateau, symbolise bien le combat de ces altiligériens farouchement enracinés à leur terre :
« Ces cupides promoteurs pensent pouvoir nous acheter. Ils se trompent. Notre passé est teinté de résistance et notre pays n’est pas à brader. Nous disons « Non » à ce projet insensé ».
Un parterre d’élus locaux en mission pour défendre « nos paysages et notre cadre de vie »
Les élus locaux des communes avoisinantes sont également présents en nombre pour défendre « le patrimoine paysager exceptionnel du plateau et le cadre de vie de ses habitants ». Venus des communes ardéchoises et altiligériennes de Mars, de Saint-Julien-d’Intres, de Fay-sur-Lignon, des Estables et de Saint-Julien-Chapteuil, les différents responsables et mandatés se suivent à la tribune pour réclamer l’abandon pur et simple du projet.
Pour Christian Chorliet, maire de Fay-sur-Lignon, si « la communauté de communes n’est pas opposée au développement des énergies renouvelables, notamment par le biais du photovoltaïque », il est néanmoins inconcevable d’accepter « un projet éolien qui fout en l’air nos paysages ». Du côté ardéchois, certains édiles, venus en solidarité, soulignent également « la richesse des paysages du plateau » et l’intérêt à la fois touristique et économique de ces dits paysages. Philippe Brun, maire des Estables, relève notamment le paradoxe entre d’un côté « le travail mené pour constituer un Grand Site de France autour du pôle Mézenc-Gerbier » et de l’autre « le saccage industriel de notre cadre de vie rural ».
La peur d’une dangereuse jurisprudence
Dans la foule compacte réunie en ce frais matin d’hiver, certains, comme Éric, craignent également que la récente décision du tribunal administratif de Lyon crée une « dangereuse jurisprudence » : « si cette décision est maintenue et que le projet voit le jour, il y a fort à parier que cela va créer une dangereuse jurisprudence. Elle permettrait alors à n’importe quel promoteur privé de s’asseoir sur les avis des services de l’Etat et des enquêtes publiques pour mener à bien son projet industriel ».
Une inquiétude qui n’est pas encore une réalité car avant cela il faudra vaincre la détermination des habitants et des élus du plateau qui comptent bien passer une « belle année 2023 sans éoliennes ».
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6 commentaires
Il est urgent d’accélérer le rythme d’installation des éoliennes pour rattraper notre retard dans le recours aux énergies renouvelables. Les éoliennes font partie de la solution. La loi va, heureusement empêcher les recours systématiques d’opposants passéistes
Au vu de l'état de la planète et des ressources en gaz et pétrole (sans parler de leur coût et de leur impact sur le climat), je ne comprends pas que l'on puisse être contre des éoliennes en 2023. Il est temps de passer la vitesse supérieure et d'en installer partout où cela est possible. sauf erreur, une éolienne n'a jamais tué personne (contrairement au nucléaire). Je suis écolo, je me balade tous les week-ends dans la nature à pied ou en vtt, j'habite face à une montagne et je n'attends qu'une chose : l'installation d'éoliennes. ce ne sera pas plus moche que les deux grandes antennes en face de chez moi et les 6 immenses pylônes électriques. On veut de l'énergie pas cher et toujours dispo mais pas les moyens de production "presque" propres.
Comment un Tribunal administratif (qui n' a rien d'une véritable institution judiciaire )peut prendre une décision allant contre les avis des personnes consultées, de l' Architecte des bâtiments de France, du Commissaire enquêteur , du préfet ? Quelle légitimité revêt son avis ? Est-il plus compétent que tous ? Quelle est sa véritable motivation ?La réponse n'est pas évidente .
Non, les décideurs ne sont pas tous en ville. Par contre, certaines personnes (heureusement minoritaires) voudraient bien décider pour les ruraux ou néo ruraux qui font vivre la campagne, apprécient la qualité de leur vie, ne sont pas anti-tout, réfléchissent, sont assez intelligents pour faire évoluer leur environnement sans critique permanente des actions menées par les collectivités.
Bravo,il faut se battre pour garder notre environnement intacte .A quoi pensent nos décideurs, c'est vrai ils habitent en ville. notre département attire les touristes par sa beauté sauvage, c'est pour cela que certains veulent mettre des éoliennes, des panneaux solaires, des retenues d'eau (bassines), des antennes. on est pas obligé de faire les erreurs des autres régions. Battons nous contre ses dérives en pleine nature
Néanmoins tous les élus de la communauté de communes n'affiche pas la même détermination contre le projet il est certain que les porteurs de projets éoliens savent diviser!