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Arrêt de la France. Économie au pilori. Institutions boycottées. Les appels du mouvement "Bloquons tout" inondent les réseaux sociaux et les pages des médias français. Certitude d'un volcan populaire pour les uns, garantie d'un coup d'épée dans l'eau pour les autres, nous avons demandé aux altiligériens leurs sentiments sur la question.
Temps de lecture : 10 minutes
Le mercredi 10 septembre. "Le jour où la France s'arrête". Telle est la promesse inscrite dans les tracts papiers et pixelisés concernant l'action générale à venir dans quelques jours, au sein de l'Hexagone. L'appel de cette mobilisation, dont l'origine prend sa source dans diverses rivières politiques et apolitiques, occupe densément les esprits et les discussions.
Les dernières annonces du 1ᵉʳ ministre, François Bayrou, notamment celle de "demander un effort aux français" pour économiser "40 milliards d'euros", ont fait l'effet d'un bidon d'essence jeté dans un foyer incandescent et populaire déjà bien surchauffé.
Volcan ou soufflé au fromage ?
Logiquement, il est aisé de penser à un "revival" du mouvement des Gilets jaunes, fort mouvement du peuple à la fin de l'année 2018. Malgré l'expérience du passé, personne, aujourd'hui, ne peut certifier le visage et la force que prendra le mouvement "Bloquons tout".
Sera-t-il un volcan furieux qui mettra à genoux l'économie française et les responsables politiques à la barre du navire ? Sera-t-il une fragile parenthèse économique et sociale sans effet à long terme ? Ou sera-t-il comme un soufflé au fromage gonflé à bloc pendant la cuisson pour s'effondrer aussitôt le jour de la dégustation ?
"Il est temps de bouger les choses !"
Par le biais d'une sollicitation sur un réseau social et d'un micro-trottoir dans les rues du Puy-en-Velay, la rédaction de Zoomdici a recueilli une trentaine de ressentis. En voici quelques-uns qui, certes, s'opposent, mais qui prouvent que le sujet préoccupe.
"Je ne sais pas du tout comment cela va se présenter, confie Alexis, habitant dans la cité ponote. Mais je suis pour toutes les actions qui seront choisies. Honnêtement, comment peut-on continuer comme ça ? Il est temps de bouger les choses !"
D'après l’historien Stéphane Sirot, les actions prévues prendront la forme de "type grève", et moins classiques comme ne plus se servir de la carte bancaire à partir du 10 septembre, ne plus faire les courses dans les supermarchés ou encore retirer toute son épargne dans les banques.
"A quoi bon faire une énième manifestation ? Le gouvernement s'en fou totalement. Nous sommes toujours dans une monarchie. Il y a les aristocrates et leurs privilèges, et le peuple qui survit juste assez pour les nourrir. Mais nous n'avons pas encore assez faim pour être véritablement en colère". Marianne, du Puy-en-Velay
"Quelle ouverture constructive peut-elle offrir pour l’avenir ?"
"Le slogan “Bloquons tout !” peut sembler brutal et peu porteur de rêve, partage, quant à elle, la ponote Dolorès. Quel en est l’objectif réel ? Paralyser le pays (les entreprises… les petits artisans…) ou bien provoquer une prise de conscience collective déjà bien installée ?"
Elle pose alors la question : "Dans quelle mesure une telle action s’inscrit-elle dans un véritable esprit de dialogue sincère, et quelle ouverture constructive peut-elle offrir pour l’avenir ?"
"Oui, bloquons tout ! Le peuple islandais y est arrivé en 2011 ! Et on n'est pas plus cons qu'eux, il me semble ! Alors pourquoi, nous, les français, on s’obstine à être si timide en matière de révolution ! Prenons exemple sur ce qu'ils ont réussi à faire et faisons le !" Christian, à Polignac
La fable de la grenouille ébouillantée à feux doux
"Bien entendu qu'il faut participer, avec ses moyens, à cette journée du 10 septembre et les journées qui suivront, lance Bastien, un trentenaire Brivois. Connaissez-vous la fable de la grenouille placée dans de l'eau chaude ? Et bien, c'est exactement ce que nous sommes, nous, tous les gens qui travaillent ! Cela suffit à présent ! Il faut sortir de la casserole du gouvernement !"
Pour explication sur l'histoire évoquée par Bastien, si l'on plonge subitement une grenouille dans de l'eau chaude, elle s'échappe d'un bond. Alors que si on la plonge dans l'eau froide et qu'on porte très progressivement l'eau à ébullition, la grenouille s'engourdit ou s'habitue à la température pour finir ébouillantée. Elle vise à mettre en garde contre une habituation conduisant à ne pas réagir à une situation grave.
"J'ai été un fervent Gilet jaune en 2018 et 2019. Je pensais vraiment que nous allions faire trembler le gouvernement ! Mais j'ai été frustré et très déçu par la finalité du mouvement. Le 10 septembre, je participerai. Et j'espère, cette fois, que nous serons des millions à se rebeller". Bruno, au Puy-en-Velay
"Voir l'extrême droite et l'extrême gauche s'allier.....on aura tout vu"
Isabelle, habitante au Monteil, souffle de son côté : "Le 10 septembre ne sera pas "une journée de confinement" et je serai fidèle à mon poste. Je travaille dans une association et non dans une grande entreprise et il me semble important d'aller travailler".
"La France va très mal et personnellement, je ne vois pas comment nous allons nous en sortir. Ce n'est pas en supprimant des jours fériés gagnés au combat que nous sauverons le pays". Isabelle
Elle ajoute aussi : "Je reste malheureusement persuadée de toute façon qu'avec le gouvernement en place, nous n'obtiendrons jamais rien. Voir l'extrême droite et l'extrême gauche s'allier.....on aura tout vu. LFI veut boycotter le 1ᵉʳ ministre, mais comment le pays peut-il s'en sortir à coup de boycotte et de dissolution ?"
"Le 10 septembre, c'est de la communication. En aucun cas, ce mouvement a pu être lancé par des citoyens lambda. La révolution ne se dit pas, elle se fait et s'organise en secret. Je pense que nous sommes très loin d'une marche forte et unanime. Pour mon cas, j'attends dans l'ombre". Thomas de la Séauve-sur-Semène
"Elle se fera quand l'humain sera fraternel et pas nombriliste"
"Cet appel est trop médiatisé pour avoir un impact, pense Adeline, de Brives-Charensac. La seule chose a mon sens qui va se créer, c'est une surconsommation les jours précédents. Ce qui, au final, n'apportera aucun manque pour le gouvernement, au contraire. Je ne suis pas défaitiste, mais je pense qu'une révolution est bien née, et cela, même avant les Gilets jaunes. Elle se fera quand l'humain sera fraternel et pas nombriliste".
Elle continue : "Mai 68, la Révolution française... ne se sont pas faites en une seule opération. Les citoyens qui se réveillent aujourd'hui étaient les endormis de l'époque des Gilets jaunes. Chaque année, de plus en plus de personnes des classes moyennes s'enfoncent un peu plus dans la précarité. Quand celle-ci aura touché les plus riches, alors peut-être que nous arriverons à faire quelque chose tous ensemble".
"Si on ne veut pas que notre pays soit géré de manière plus autoritaire encore pas le FMI, on a le choix entre le pire et le "moins pire". Sinon, la banqueroute est inéluctable. On s'en relèvera avec la gueule de bois, mais pas sous tutelle. J'aime autant". Isabelle
"Pour moi, il est vital que nous nous fédérions et que nous "reinitialisions le programme". Sylvie
Le témoignage de Sylvie est éclairant sur les moyens d'actions possible en restant à son poste de travail. "Mon métier ne me permet pas de me mettre en grève, mais je suivrai d'autres modes de luttes, moins visibles, mais potentiellement efficaces".
Elle énumère ainsi : "Boycott des supermarchés, consommation réduite au minimum et uniquement chez les producteurs, etc. Je débrayerai quand ce sera possible et irai aux manifs quand elles auront lieu sur mes temps de repos".
Avant de conclure avec une citation du penseur indien, Jiddu Krishnamurti : "Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade".
"Si seulement nous pouvions créer une unité comme certains pays le font parfois ! Je ne sais pas si bloquer le pays un jour suffira à faire réagir nos politiques, mais je rêve de voir une france forte et soudée même un seul jour dans l'année. Mais j'y crois moyen à cette réunion qui devrait être : solidarité avant tout". Lætitia
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12 commentaires
Enfin de la veritable politique incarnée par les citoyens, avec son énergie propre, parfois ses excès, souvent sa créativité. Je trouve cela intéressant. Une société est vivante et coeur battant doit savoir bousculer des élites qui perdent le sens de l'intéret général (ex: les repas à 1000 balles de Wauquiez, les produits chimiques de Duplomb, les magouilles d'emplois fictifs du RN, et j'en passe). Alors par principe, je pense soutenir ce mouvement polyforme. Il y a tellement d'urgence (climat, hôpital public, famine à Gaza, régulation du web, déontologie en politique...) qu'il ne faut pas laisser la politique aux politiciens!
Le seul point sur lequel je suis d'accord est qu'il faut prendre l'argent ailleurs que dans la poche de ceux qui travaillent. Il y a de multiples sources à laquelle on peut puiser pour combler le déficit abyssal dans lequel se trouve la France : les fraudes de toutes sortes, les structures nationales en mille feuilles qui ne servent à rien, etc. Quand aux 2 jours fériés, quand nous avons bénéficié des 35 heures sans diminution de salaire , nous n'avons rien dit, au contraire. Alors si, au vu de la situation grave, on nous demande de travailler 39 heures (4 heures par semaine) au lieu de 35 ce n'est qu'un retour des choses. Je crains la récupération politique.
LFI et ses alliés se sont enfermés dans un populisme stérile qui ne propose rien d’autre que la division et la colère. Leur radicalité, loin d’être constructive, est un poison pour la démocratie, nourrissant le chaos et la défiance envers les institutions. Sous couvert de défense du peuple, ils trahissent en réalité la responsabilité politique, préférant l’agitation permanente au travail sérieux. Cette posture extrémiste fait le jeu des extrêmes et empêche toute avancée réelle pour la France.
La contestation sociale est légitime, mais elle doit s’exprimer dans le cadre républicain. Des mouvements comme les Gilets jaunes ont été dévoyés par la radicalisation et la récupération politique. La France Insoumise, en entretenant la colère et le rejet des institutions, joue un jeu dangereux pour la démocratie. Elle ne propose pas des solutions, mais alimente les tensions et la division. Il est temps de recentrer le débat politique autour de projets responsables, loin des dérives populistes et des appels au chaos.
Nous revoilà en GiletJaunie. La parade des "YakaFautqu'on" adeptes du non-travail rémunéré, des bières partagées aux ronds-points et de l'illettrisme comme religion va reprendre. Anarchistes, LFI, écolos, RN et autres grands théoriciens seront de sortie et toujours avec leur vision très ouverte du vivre ensemble considérant que ceux qui pensent comme eux ont raison alors que les "sachants" qui sont allés à l'école ont tort. La foire non conventionnelle à tous les mélanges non documentés et à tous les clichés révolutionnaires : syndicalistes, free Palestine, anti-vax, vegan, black blocks ... Vous vous sentez différents et êtes sûrs d'avoir pourtant raison, sortez donc c'est la fête à neuneu !
Triples peines pour les retraités
Au retraités qui ont travaillés , cotisés largement ( débutaient même avec la semaine à 39 h, pas de RTT , de télétravail ...etc ) le gouvernement ne peut plus demander de travailler plus et plus longtemps , aussi ils bénéficieront d'un triple rasage gratis :
- plus d'indexation des retraites sur l'inflation
- une année blanche pour l'indexation des retraites
- suppression de l'abattement fiscal de 10 % (qui a l'origine ne correspond pas à des frais professionnels mais accordé pour compenser la perte de revenu au passage de l'activité à la retraite)
Sans parler du désengagement sur les frais de maladies des affections de longue durée qui majoritairement sont des personnes âgées
S'attaquer aux plus vulnérables ?
On est ds la M ... et on y sera encore davantage.
La solution : le bulletin de vote. Mais pour qui ? Intégrité, déontologie ont disparu du vocabulaire politique
26 millions d'€ au complexe de Guitard , 17 millions d'€ au village de vacances des Estables , 2 millions d'€ pour reconstruire la Halle de Pradelles, quelques millions d'€ pour le Zenith de Vals .... , les élus nous présentent de pharaoniques projets en nous expliquant qu'ils sont subventionnés et vont apporter un plus sur notre territoire et dans notre quotidien.
Un 1er Ministre qui nous demande de travailler plus pour économiser 40 milliards d'€ et réduire le déficit public notamment de sacrifier 2 jours fériés supplémentaires.
Quelle incohérence , comment la classe politique peut rester crédible ?
Lorsque vous n'avez plus rien à mettre dans votre assiette , achetez vous une voiture grosse cylindrée , une montre Rolex ou du High-Tech dernier cri ?
un mouvement organisé un mercredi? combien de travailleurs vont accepté de perdre une journée de salaire pour aller faire les pimpins au profit de ceux qui soit s'en mettent plein les poches sur le dos des travailleurs ou bien de ceux qui cherchent du boulot en priant le bon dieu de pas en trouver et qui vont regarder les guignols défiler attablés aux terrasses des bistrots
super MELENCHON et sa bande vont pouvoir en faire des caisses et continuer a cracher sur un systeme dont ils vivent bien
Des Français solidaires quel rêve.... D'où vient ce mouvement ? Car la manipulation on connaît !!!
les reves de revolution ressurgissent et de manif en manif rien ne change on est tous d'accord pour tout chambouler a condition que rien ne vienne perturber nos propres avantages la source de nos malheurs ce sont les autres les précaires, les vrais, n'attendent pas grand chose et continuent à courber l'échine les autres composent toujours plus exigeants tout doit être aidé, gratuit bien sur il y a des inégalités de revenus de race de sexe renverser le gouvernement va changer tout cà comme un coup de baguette magique on peut toujousr rêver