Le Puy : premier rendez-vous d'une longue mobilisation

Une commune de plus perd un service de proximité d'importance. Loudes et l'ensemble de son conseil municipal se dressent contre la suppression annoncée du bureau bancaire et de son distributeur, bureau qui déménage... dans la commune voisine.
En Haute-Loire, il est à présent commun d'entendre le son des cigales tant la chaleur drape lourdement le département depuis plusieurs années. Mais une autre musique s'élève depuis peu entre les murs de certains conseils municipaux. Celle des grincements de dents.
Après la belle Saint-Germain-Laprade qui a appris la perte de sa dernière banque (Crédit Agricole) le 3 juillet dernier, c'est au tour de la commune altiligérienne la plus aérienne de Haute-Loire de subir le même sort.
La Haute-Loire va perdre un quart de ses agences Crédit Agricole en 2025
Le 30 juillet, durant les questions diverses du conseil municipal de Loudes, le maire Laurent Barbalat a expliqué à l'auditoire avoir rencontré les responsables du Crédit Agricole. Les banquiers lui ont alors signifié que le bureaux de Loudes et son distributeur bancaire allaient tout bonnement disparaître.
"Nous avons été particulièrement secoués par la décision unilatérale des instances de la banque, explique l'élu. De plus, il y a deux ans, le projet qui était à l’étude était plutôt celui d'aménager le bâtiment de Loudes et d’y centraliser tous les services".
"Une décision qui ne peut être motivée que par des considérations politiques"
Comble de cette action qui s'avère très handicapante pour les habitants d'une commune, un nouveau bâtiment sera construit à deux kilomètres de là, mais dans la zone artisanale qui appartient à la commune de Chaspuzac. "Une drôle de façon de faire des économies", s'est étonné Laurent Barbalat.
D'après le directeur local de la banque agricole, cette décision est le ressort d'un plan régional et non pas dans l'objectif de réaliser des économies.
Cet argument a terminé d'échauffer les esprits, les élus se sentant totalement humiliés. "Que le Crédit Agricole ferme des bureaux par soucis d’économies, soit. Mais qu’il engage de nouveaux coûts dans une commune voisine semble être une décision qui ne peut être motivée que par des considérations politiques".
La municipalité déplore, d'après les termes employés par les conseillers municipaux, une politique désuète de centraliser tous les services hors du centre des bourgs, dans des zones qui n’attirent plus et qui ne répondent plus aux attentes des habitants
L'art de vouloir de faire des économies, mais sans le dire vraiment
À noter que le Crédit Agricole s'est engagé dans un processus de (très) grand ménage. Précisément, ce sont 12 agences sur les 49 que compte le département de la Haute-Loire qui vont fermer leur porte, cette année 2025. Soit un quart des agences altiligériennes.
Selon Pierre-André Massias, directeur général adjoint du Crédit Agricole Loire/Haute-Loire : "environ la moitié d’entre elles fonctionnaient avec moins de trois collaborateurs, en n’étant pas ouvertes tous les jours, ce qui nuisait à la qualité du service".
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5 commentaires
Mais où est le problème ?
Les gens votent pour des partis prônant l ultra libéralisme économique. Or ici les acteurs économique privés jouent leur partition et ils en ont raison. L enjeu est la rentabilité et la rémunération de l actionnariat, c est le sens même du statut de ma plupart des entreprises. Et qui siège au crédit agricole ? Des représentants de la FNSEA... les mêmes qui veulent la loi Duplomb. Les amis des wauquiez... ça fait bien rire ce système qui va droit dans le.mur !
On nous pousse à tout faire par internet : que ce soit les banques ou d'autres services. Maintenant en téléphonant à son agence bancaire on tombe sur un robot à qui il faut dire ce qu'on veut ; souvent il ne comprend pas, donc on répète. Ensuite on est dirigé vers une plate-forme à qui il faut re-raconter son histoire. Pour le Crédit Agricole le pire est atteint par la fermeture des guichets où les personnes plus très jeunes trouvaient des conseils, un accueil et la disparition des D.A.B. Dans les zones rurales la clientèle du crédit agricole aura vite pris les bonnes décisions, aidée en cela par les enfants et petits-enfants.
A Lantriac , agence et distributeur subitement fermés aussi fin juillet ....certains commerçants locaux ne prennent pas la carte bancaire - parce que au fond c'est aussi vers cela qu'on veut nous pousser....- donc ca va être bien galére pour les habitants ne se déplaçant pas sur les communes encore dotées ( pour l'instant) d'un distributeur....Franchement on voudrait rendre encore plus complexe la vie rurale , on ne s'y prendrait pas autrement... Pas de transport en commun, plus de banque ni distributeur, une poste en pointillés, des commerces qui ferment, sans parler du désert médical qui s'installe. Tout cela pousse la population à prendre sa voiture ( qd on en a une! ) à tout va., Quel non sens !
Les banques réorganisent, les agences ferment, et les distributeurs disparaissent des centres-bourgs. Loudes en fait les frais, comme d'autres. Le Crédit Agricole n'est pas seul : toute la profession suit cette logique. Mais une question s'impose désormais à tous : sommes-nous vraiment prêts à payer le prix de cette modernisation en kilomètres, en temps, et parfois en renoncements ? la question reste posée.
lamentable ! cependant, nous avons un grand pouvoir d'action puisque c'est, en partie, notre argent qui fait vivre les banques : Si la banque quitte le village, quittons le credit agricole ! pour ma part, je vais aller au credit coopératif, plus éthique.