Projet RN 88 : les opposants interpellent le préfet

À la sortie de l’entretien avec le préfet de la Haute-Loire, Yvan Cordier, une trentaine de personnes s’étaient rassemblées pour accueillir Renaud Daumas, vice-président de France Nature Environnement 43, Nathalie Collet, membre de la lutte des Sucs, ainsi que deux représentants de Greenpeace Clermont-Ferrand.

Une école oubliée des plans

« Ces documents sont erronés »

Parmi les points majeurs évoqués, l’emplacement d’une école pourtant inaugurée le 2 octobre 2017 est absent des plans du projet routier. « Les parents sont estomaqués », explique Nathalie Collet. Certains, initialement favorables à la construction de la route, ont été surpris de découvrir que le rond-point prévu passerait à quelques mètres de l’établissement, avec un trafic estimé à près de 3 000 véhicules par jour. « Ces documents sont erronés » et interpellent les parents d'élèves sur la fiabilité de l’ensemble du projet.

« Envisager d’autres alternatives, notamment de petites déviations à 2 x 1 voie autour de Saint-Hostien... »

Grégoire, membre de Greenpeace Clermont-Ferrand, rappelle que leur collectif suit ce projet depuis quatre ans. « Il n’est pas trop tard pour agir. » avant d’ajouter qu’il travaille à l’élaboration de documents pour « envisager d’autres alternatives, notamment de petites déviations à 2 x 1 voie autour de Saint-Hostien, ou encore la sécurisation des équipements dans le bourg du Pertuis.» 

Avec l’arrêté préfectoral modificatif, suite au jugement du 17 décembre incluant les recommandations du tribunal à un nouvel arrêté, la Région doit tenir compte des mesures compensatoires : « chaque site doit faire l’objet d’un plan de gestion pour prendre en compte les premiers aménagements en faveur de la biodiversité pour permettre la possibilité du retour des travaux » déclare Renaud Daumas.

"Manque d’informations"

Aujourd'hui, les opposants demandent plus de clarté et de transparence, notamment sur l’état d’avancement des mesures compensatoires imposées par la justice et désormais sous la responsabilité de la Région. Ces mesures sont censées atténuer les impacts du chantier sur l’environnement, mais aussi pour les habitants du secteur.

Les opposants soulignent un manque d’informations, en particulier sur les données d’accidentologie. « Les accidents les plus graves se produisent surtout sur les 2 x 2 voies  », explique Renaud Daumas.

Pour l’instant, seul le viaduc de Roudesse a été validé. Le reste du chantier dépend encore de plusieurs appels d’offres non finalisés, et surtout de l’expropriation de petites parcelles représentant environ 4 hectares selon Nathalie Collet, des parcelles indispensables pour la bonne marche du projet de contournement.

«  Rien n’est irréversible  », conclut Renaud Daumas, le projet d'autoroute entre Toulouse et Castres en est l’exemple, il a récemment été remis en cause par des mobilisations citoyennes et des recours juridiques.