(1 sur 2) L’évêque du Puy : "Je suis pour le port du voile comme celui de la croix"

En toute transparence, trait de caractère qui le définit totalement, Yves Baumgarten a partagé à la presse les inquiétudes et les espoirs de l'année passée et des instants présents. L’évêque de la cité mariale a ouvert plusieurs chapitres, allant de l'état des finances du diocèse aux turpitudes qui traversent l’Église en général, en passant par les conséquences négatives de la laïcité sur la liberté d'exposer sa propre religion...

"Afficher sa religion, discrètement, n'a rien d'agressif. Au contraire, c'est un message d'amour"

"Oui, je suis pour le port du voile comme je suis pour le port d'une croix du Christ autour du cou, insiste Yves Baumgarten. Tant que ces signes distinctifs religieux ne sont pas ostentatoires, je ne vois pas pourquoi il faudrait cacher sa religion au nom de la laïcité".

Il ajoute sur le sujet : "Ce n'est pas parce qu'on doit mettre des limites nécessaires qu'on doit mettre des interdits absolus. Afficher sa religion, discrètement, n'a rien d'agressif. Au contraire, c'est un message d'amour."

Avant de souligner : "Pourquoi un jeune aurait-il le droit de venir avec un t-shirt comportant une effigie violente, et proscrire, dans le même même temps, le port d'un symbole religieux d'amour ?"

"La mort, il faut la vivre"

Le très sensible sujet de la fin de vie a également été soulevé par Yves Baumgarten. "Je suis favorable aux soins palliatifs afin d'apaiser doucement le malade et l'accompagner jusqu'à ce que son corps ait décidé de s'éteindre par lui-même. Mais, je suis contre l'euthanasie ou toute forme de suicide assisté".

Il précise en ce sens, puisant pleinement dans la spiritualité : "La vie n'est pas une chose qui nous appartient. Nous ne sommes pas propriétaire de la vie. Elle nous a été donnée comme un don, avec un début et une fin naturelle. Il faut respecter cette fin naturelle". Il résume avec ces mots : "Il faut aller au-delà de l'affectif. La mort est un moment qu'il faut respecter. La mort, il faut la vivre."

"Nous n'avons pas eu d'ordination de prêtres depuis 2013"

Yves Baumgarten admet un déficit des forces vives au sein de l’Église. "Oui, nous sommes inquiets, il faut le reconnaître, confie-t-il. Actuellement, il n'y a que deux séminariste en formation ce qui est très peu. Et nous n'avons pas eu d'ordination de prêtres depuis 2013".

Selon l’évêque, la moyenne d'âge des prêtres en Haute-Loire est de 72 ans. Pour compléter les équipes, faute d'avoir des prêtres en France, le département a fait appel à sept prêtres malgaches et deux provenant du continent africain.

Il nuance tout de même le constat : "En Haute-Loire, il y a pour le moment 80 prêtres. C'est autant d'effectifs que dans le Puy-de-Dôme qui est un département bien plus grand que le nôtre."