Carte scolaire : forte mobilisation devant l'Inspection académique

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 01/02/2025 à 04:00

Ce vendredi 31 janvier, ce sont environ 200 personnes regroupées devant le bâtiment de l'Inspection académique, à Vals-près-le-Puy. La cause de cette manifestation : la perte de plusieurs postes d'enseignants, entraînant par conséquent la fermeture de classes dans les écoles de Haute-Loire.

Des parents d'élèves, des enfants, des enseignants, des syndicats... tous bravant le froid matinal de ce dernier jour de janvier pour manifester leur exaspération à l'Inspection académique. Devant eux, des panneaux par dizaines sont brandis, évoquant la même crainte et la même consternation. "Touche pas à mon école !". "Liberté, Égalité, Ruralité". "École bloquée, Famille en colère". "Nos enfants ne sont pas des moutons, arrêtez de les compter !"

Les plus petits, directement concernés par la fermeture annoncée des classes.
Les plus petits, directement concernés par la fermeture annoncée des classes. Photo par Nicolas Defay

"Ce sont quinze classes de Haute-Loire dans le primaire qui sont sous la menace d'une fermeture et dix postes d'enseignants"

Louise Pommeret, Co-secrétaire de la FSU 43, explique les raisons de la colère : "Aujourd'hui se tient l'instance de préparation de la rentrée 2025, caractérisée par une carte scolaire très problématique pour nous".
 

 

Elle précise en ce sens : "Malgré toutes les promesses du gouvernement et l'annulation des 4 000 suppressions de postes, ce sont quinze classes de Haute-Loire dans le primaire qui sont sous la menace d'une fermeture et dix postes d'enseignants du premier degré en sursis".

Elle ajoute encore : "Pour le second degré, sept classes sont également inquiétées par une fermeture".

Thomas Decoeur (FSU), Louise Pommeret (FSU) et Muriel Vignaud (FSU-SNUipp43)
Thomas Decoeur (FSU), Louise Pommeret (FSU) et Muriel Vignaud (FSU-SNUipp43) Photo par Nicolas Defay

"Sous prétexte d'un suivi comptable, nous allons sacrifier des postes d'enseignants et des écoles rurales !"

Son camarade militant à la FSU, Thomas Decoeur, ajoute de son côté : "Effectivement, il y a une baisse démographique générale en Haute-Loire et partout ailleurs. D'après l'administration, on perdrait environ 300 élèves dans le département. Mais au lieu de profiter de cette baisse démographique et faire en sorte qu'il y ait moins d'élèves par classe à l'instar des autres pays européens, nous, nous allons supprimer des classes. C'est totalement contre-productif et illogique".

Il déplore : "En fait, sous prétexte d'un suivi comptable, nous allons sacrifier des postes d'enseignants et des écoles rurales !"

Environ 200 personnes sur le parvis de l'Inspection Académique de la Haute-Loire.
Environ 200 personnes sur le parvis de l'Inspection Académique de la Haute-Loire. Photo par Nicolas Defay

Des enfants qui n'existent pas

Muriel Vignaud, Secrétaire départementale FSU-SNUipp43, évoque, quant à elle, le problème de la prise en compte des plus jeunes enfants dans les effectifs : "Ce n'est pas normal que les élèves des Petites sections ne soient pas considérés comme des élèves ! D'autre part, une bonne partie de la Haute-Loire est soumise à la Loi Montagne. Cette dernière spécule bien que les enfants dès deux ans doivent être pris en compte".

Elle souligne alors : "Si les enfants de deux ans étaient comptés, la perte comptable des 300 élèves manquants serait à zéro !"

Photo par Nicolas Defay

"Maintenant que ça tombe chez lui, [Laurent Wauquiez] joue au sauveur !"

À la question de savoir ce que les syndicats pensent de l'intervention du député de la Haute-Loire, Laurent Wauquiez, ce dernier promettant de sauver au moins cinq classes. "Alors là, il est sacrément gonflé !, s'indigne Thomas Decoeur. Il faut sûrement lui rappeler qu'il avait voté pour la suppression des 4 000 postes d'enseignants !"

Il ajoute aussi : "Maintenant que ça tombe chez lui, il joue au sauveur ! Tant mieux s'il arrive à épargner des classes. Mais franchement, qui n'a pas vu sa casquette d'élu politique prêt à être totalement incohérent avec ses propres votes, simplement pour charmer son électorat d'ici !"

Photo par Nicolas Defay

"Le combat vient de commencer"

D'après les trois syndicats, le combat vient de commencer. "Ce premier CSA (Comité Social d'Administration) se tient aujourd'hui. Les organisations syndicales vont s'opposer forcément à cette carte scolaire. Il y aura alors un CSA de repli et des actions revendicatives sous toutes ses formes".

Ils répètent : "Le combat vient de commencer. Et nous ferons tout pour que cette casse de l'école et de l’Éducation nationale s'arrête enfin !"

Photo par Nicolas Defay
Photo par Nicolas Defay
Photo par Nicolas Defay
Photo par Nicolas Defay

 

 

 

 

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8 commentaires

mar 04/02/2025 - 03:47

Pour certains élus et décideurs conservateurs, un foetus aurait plus de droits qu'un enfant de 2 ans. Quant il s'agit de lutter contre l'avortement ils l'ouvrent, mais quand il s'agit de compter les TPS dans les écoles, y'a plus personne...

Donc avant de faire un calcul mathématique inhumain pour fermer des classes, il faut faire une simple addition, c'est du niveau CP.

sam 01/02/2025 - 22:03

30% de personnel non enseignant dans l'éducation nationale en France, 22% en Allemagne!

Peut être là une piste d'économies...

sam 01/02/2025 - 14:49

Chaque année, on voit les les mêmes réactions : familles et syndicats défendent leur école bec et ongle quand la démographie pourrait engendrer une fermeture. D'un côté, c'est bon signe, chacun tient à son école mais, cela occulte aussi le vrai fond du débat : qu'est-ce qui fait que des classes de 25 voire 20 élèves ne sont plus tenables pour un enseignement correct en 2024 ? Le déclin éducatif dans les familles, notre politique d'allocations familiales qui donne de l'argent pour avoir des enfants sans contrepartie éducative, la perte d'autorité institutionnelle et des pédagogies "ésotériques" que certains "influenceurs" de la DSDEN ont propagé (classe dehors, classe yoga etc ...) ont rendu impossible le travail des enseignants en grand groupe. 

sam 01/02/2025 - 09:14

Autant la création de classes se justifie quand il y a plus d’élèves, autant la diminution de classes se justifie quand il y a moins d’élèves, c’est juste logique et normal et 300 élèves en moins dans les écoles de Haute-Loire, c’est énorme !

Profiter de cette baisse démographique et faire en sorte qu’il y ait moins d’élèves par classe : notre pays n’en a pas les moyens, la France vit déjà à crédit et ce sont ces enfants qui devront rembourser.

Le nombre d’élèves dans les classes de mes enfants n’a pas d’incidence sur leur travail d’école. Par ailleurs, cela me gêne de voir des enfants porter ces pancartes d’adultes ; à la prochaine rentrée, chacun d’eux sera en classe avec une maîtresse et ses copains. C'est une grande chance !

ven 31/01/2025 - 19:18

Le sauvetage de quelques classes est d'avance prévu par le Ministère!

Il suffira pour les parlementaires de puiser dans la réserve de 200 postes.

Réserve qui existe car le Ministère a prévu 200 fermetures de plus que les ouvertures envisagées! C'est tout simple en fait.

ven 31/01/2025 - 17:47

L ; Ok pour les parents qui sont concernés mais ces drapeaux de  syndicats ne me semblent pas les bien venus. Syndicats restés en dehors

ven 31/01/2025 - 17:11

Des faits: le gouvernement Barnier avait prévu 3 155 suppressions de postes dans les écoles.

Suppressions annulées!

Mais, il y a quand même des académies où la démographie progresse  avec des écoles en sur-effectif d'où ces transferts de postes et donc les 470 fermetures envisagées.

Pas facile pour les parlementaires d'être pour les suppressions de postes à l'Assemblée et contre les fermetures de classes dans leur circonscription?

 

ven 31/01/2025 - 14:37

Le temps passe rien ne change,mais la mémoire reste. De 2000 à 2010, au CDEN 43 siège alors la FCPE. Une de ses priorités est de reconnaître la spécificité rurale et donc de gérer, au mieux l’éducation de nos chérubins. Pour cela nous n’avons eu de cesse de revendiquer la prise en compte des enfants de 2 ans (CF tous les PV). Même le Conseil Général 43 a voté un vœu dans ce sens à notre demande. On a obligé un Préfet et l’Inspecteur d’Académie (IA)à recevoir avant de commencer la séance les écoles manifestant devant la préfecture.Suite à une déclaration sur les 2 ans, un IA répond que dans le 42 la taux est de 18 et ici est de 60%!Réponse en matière d’E,N, il faut avoir un minimum d’ambition. L'enseignement pour tous est la porte vers la Liberté.

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