Des parents d'élèves, des enfants, des enseignants, des syndicats... tous bravant le froid matinal de ce dernier jour de janvier pour manifester leur exaspération à l'Inspection académique. Devant eux, des panneaux par dizaines sont brandis, évoquant la même crainte et la même consternation. "Touche pas à mon école !". "Liberté, Égalité, Ruralité". "École bloquée, Famille en colère". "Nos enfants ne sont pas des moutons, arrêtez de les compter !"
"Ce sont quinze classes de Haute-Loire dans le primaire qui sont sous la menace d'une fermeture et dix postes d'enseignants"
Louise Pommeret, Co-secrétaire de la FSU 43, explique les raisons de la colère : "Aujourd'hui se tient l'instance de préparation de la rentrée 2025, caractérisée par une carte scolaire très problématique pour nous".
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Elle précise en ce sens : "Malgré toutes les promesses du gouvernement et l'annulation des 4 000 suppressions de postes, ce sont quinze classes de Haute-Loire dans le primaire qui sont sous la menace d'une fermeture et dix postes d'enseignants du premier degré en sursis".
Elle ajoute encore : "Pour le second degré, sept classes sont également inquiétées par une fermeture".
"Sous prétexte d'un suivi comptable, nous allons sacrifier des postes d'enseignants et des écoles rurales !"
Son camarade militant à la FSU, Thomas Decoeur, ajoute de son côté : "Effectivement, il y a une baisse démographique générale en Haute-Loire et partout ailleurs. D'après l'administration, on perdrait environ 300 élèves dans le département. Mais au lieu de profiter de cette baisse démographique et faire en sorte qu'il y ait moins d'élèves par classe à l'instar des autres pays européens, nous, nous allons supprimer des classes. C'est totalement contre-productif et illogique".
Il déplore : "En fait, sous prétexte d'un suivi comptable, nous allons sacrifier des postes d'enseignants et des écoles rurales !"
Des enfants qui n'existent pas
Muriel Vignaud, Secrétaire départementale FSU-SNUipp43, évoque, quant à elle, le problème de la prise en compte des plus jeunes enfants dans les effectifs : "Ce n'est pas normal que les élèves des Petites sections ne soient pas considérés comme des élèves ! D'autre part, une bonne partie de la Haute-Loire est soumise à la Loi Montagne. Cette dernière spécule bien que les enfants dès deux ans doivent être pris en compte".
Elle souligne alors : "Si les enfants de deux ans étaient comptés, la perte comptable des 300 élèves manquants serait à zéro !"
"Maintenant que ça tombe chez lui, [Laurent Wauquiez] joue au sauveur !"
À la question de savoir ce que les syndicats pensent de l'intervention du député de la Haute-Loire, Laurent Wauquiez, ce dernier promettant de sauver au moins cinq classes. "Alors là, il est sacrément gonflé !, s'indigne Thomas Decoeur. Il faut sûrement lui rappeler qu'il avait voté pour la suppression des 4 000 postes d'enseignants !"
L'intervention de Laurent Wauquiez pour sauver les classes du département
Il ajoute aussi : "Maintenant que ça tombe chez lui, il joue au sauveur ! Tant mieux s'il arrive à épargner des classes. Mais franchement, qui n'a pas vu sa casquette d'élu politique prêt à être totalement incohérent avec ses propres votes, simplement pour charmer son électorat d'ici !"
"Le combat vient de commencer"
D'après les trois syndicats, le combat vient de commencer. "Ce premier CSA (Comité Social d'Administration) se tient aujourd'hui. Les organisations syndicales vont s'opposer forcément à cette carte scolaire. Il y aura alors un CSA de repli et des actions revendicatives sous toutes ses formes".
Ils répètent : "Le combat vient de commencer. Et nous ferons tout pour que cette casse de l'école et de l’Éducation nationale s'arrête enfin !"