Des centaines de personnes au Puy pour défendre la fonction publique

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 05/12/2024 à 17:45

Ce jeudi 5 décembre, une mobilisation s’est déroulée entre l’hôpital Émile-Roux et la Préfecture du Puy-en-Velay. Les causes de la manifestation sont issues, notamment, de la crainte de suppressions d’emplois en masse dans les services publics. À noter que les étudiants de l’IUT sont apparus comme l’énergique fer de lance du cortège.

Ce sont environ 400 personnes, au Puy, qui ont battu le pavé en cet après-midi du 5 décembre, à l’occasion de la manifestation nationale pour défendre le service public dans son ensemble. Le regroupement a eu lieu devant l’accueil du Centre Hospitalier Émile-Roux à 14 heures. Le cortège a débuté sa marche quelques minutes après, en direction du siège de la Communauté d’Agglomération du Puy-en-Velay.

Le flot des personnes, composé de différents syndicats, d’institutions, de collectifs et d’électrons libres, ont terminé leur mobilisation face à la Préfecture ponote, aux alentours de 15 h 30. Des discours ont alors ponctué la manifestation, rappelant qu’en dépit de la chute du gouvernement Barnier, l’action revendicative était nécessaire.

Le cortège qui part de l'hôpital Emile-Roux.
Le cortège qui part de l'hôpital Emile-Roux. Photo par Nicolas Defay

« Sans grande mobilisation, les choses ne changeront jamais »

« C’est vrai, des choses sont tombées hier avec la motion de censure, reconnaît Amandine Rabeyrin de la CGT hospitalière Émile-Roux. Le projet de loi de finances de la Sécurité sociale prévu durant l’ère Barnier est en sursis. Mais il est évident qu’il ne faut pas baisser la garde. Car, quoi qu'il en soit, la situation est grave dans les hôpitaux depuis des années. Sans grande mobilisation, les choses ne changeront jamais ».

« Au final, c’est la population qui est pénalisée »

Au niveau local, Amandine Rabeyrin annonce le chiffre de 250 équivalents temps plein qui manqueraient à l’hôpital public du Puy pour qu’il puisse tourner correctement. « Nous sommes confrontés depuis trop longtemps à une restriction du service des urgences sans perspective de réouverture, poursuit-elle. Et récemment, c’est celui des soins palliatifs qui a lâché. Au final, c’est la population qui est pénalisée, son accès aux soins et sa prise en charge ».

Photo par Nicolas Defay

« Des gens vont forcément renoncer à se soigner pour ne pas perdre leurs trois jours de salaires ! »

En dehors de la sphère hospitalière, Amandine Rabeyrin soulève, en exemple, l’un des points de crispations qui concerne toutes les fonctions publiques. « La réduction de la rémunération en cas d’arrêt maladie ! On ne choisit pas d’être malade. Ce n’est pas normal d’être pénalisé là-dessus. Ces mesures sont quand même relativement graves, car des gens vont forcément renoncer à se soigner pour ne pas perdre leurs trois jours de salaires ! »

« Nous sommes là pour rappeler la menace qui pèse sur notre site »

Parmi les manifestants, les étudiants de l’IUT du Puy-en-Velay sont venus en force avec quelques-uns de leurs professeurs. « Nous sommes à peu près 70 jeunes à être ici, aujourd’hui, décompte Kilian, élève en 3ᵉ année à l’Institut universitaire de technologie. Nous sommes là pour rappeler la menace qui pèse sur notre site, à cause de la restriction budgétaire de 13 millions d’euros décidée par le gouvernement sur les universités ».

Devant le siège de la CAPEV, au Puy-en-Velay.
Devant le siège de la CAPEV, au Puy-en-Velay. Photo par Nicolas Defay

« Si l’IUT ferme, les les effets néfastes toucheront ainsi de plein fouet la vitalité du Puy-en-Velay »

D’après lui et son camarade Julien, les IUT du Puy, de Montluçon, de Moulins, de Vichy et d'Aurillac seraient inquiétés. « Ce manque financier va forcément avoir des conséquences sur les sites territoriaux comme le nôtre, ajoute Julien. Les solutions qui vont alors s’engager seront de faire payer la formation aux étudiants à hauteur de 2 500 euros, chose impossible pour beaucoup ».

Kylian termine en soulignant : « Actuellement, on est environ 600 élèves à l’IUT du Puy. C’est une vraie richesse économique pour la commune et les commerces de proximité. Si l’IUT ferme, les effets néfastes toucheront ainsi de plein fouet la vitalité du Puy-en-Velay ».

Quelques-uns des 600 élèves de l'IUT du Puy-en-Velay.
Quelques-uns des 600 élèves de l'IUT du Puy-en-Velay. Photo par Nicolas Defay
Photo par Nicolas Defay
Photo par Nicolas Defay
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Photo par Nicolas Defay

 

 

 

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5 commentaires

sam 07/12/2024 - 09:03

Plus aucun métier de la fonction publique n'attire et pour cause : les fonctionnaires encaissent tous les maux et le laxisme ambiant (violences verbales, dislocation des familles et colères diverses), c'est mal payé et (quand on enseigne, qu'on soigne ou qu'on sécurise) il n'y a aucun télétravail possible. De plus le statut de fonctionnaire, où l'on garde un poste quoi qu'il arrive, fait que les "sérieux au  boulot" passent leur journée à compenser le travail des absents ou de ceux qui n'ont pas beaucoup de fougue professionnelle. La gauche appelle ça "solidarité" et "entraide" mais ce n'est en fait qu'exploitation des uns par les autres. La hiérarchie sait très bien que l'on peut toujours refiler le travail de ceux qui ne l'on pas fait à ceux qui ont la foi et le feront.

ven 06/12/2024 - 21:20

Un problème de taille: de plus en plus de postes vacants dans la fonction publique: les concours enseignants ne font plus le plein, des hopitaux n'arrivent plus à recruter d'infirmières, les derniers concours de la police avec un niveau en baisse inquiétante (article de La Croix du 7/03/21 qui indique des recrutement à 7/20!).

ven 06/12/2024 - 20:03

Le commentaire précédent est drôle. J'espère qu'il ne vient pas d'un syndicaliste d'extrême gauche. Ironiquement, il y est évoqué que le déclin de la fonction publique pourrait nous rendre aussi "décivilisés" que la bande de Gaza. Mélenchon et ses sbires pensent pourtant que la bande de Gaza est l'une des plus grandes démocraties du monde, tellement laïque et juste, attaquée sans vergogne par l'abomination d'Israël. Plus clairement, oui il faut des services publics forts qui fonctionnent et qui servent les gens mais pour ceux faire il faut exiger des agents qu'ils soient présents à leur poste et qu'ils y soient efficaces. Il faut aussi, outre bien les payer, leur donner le pouvoir de sanctionner fermement les profiteurs quand c'est nécessaire !

jeu 05/12/2024 - 21:15

Supprimons les services publics, l'Etat de droit, créons la société de la Loi du plus fort.

Inspirons nous de la Syrie, de la bande de Gaza...

Fini les impots, fini l'hopital, fini l'école, fini la police, fini l'armée, fini les infrastructures routières, l'eau courante...

Critiquons ceux qui nous servent, promouvons l'anarchie!

Ou bien retroussons nous les manches pour investir la sphère publique et tenter de résoudre les problèmes par l'intelligence, le respect, la coopération...

 

jeu 05/12/2024 - 21:06

Les infirmières qui craquent dans les services hospitaliers, les policiers qui se font agresser, les enseignants qui doivent gérer des classes de 30 gamins, des pompiers qui risquent leur vie...

Je ne suis pas sur qu'ils soient manipulés. Ils vivent juste le renforcement d'un système libéral qui profite aux nantis, au CAC40, et aux grands partons. Et les syndicats sont largement anti-macronistes et des derniers contre-pouvoirs dans ce système.

Quand aux agriculteurs, je distinguerais, le paysans qui travaille en cohérence avec des valeurs, de l'agroindustriel de la FNSEA ou de la CR qui veut toujours plus en détruisant le sol, l'eau, l'air...

Je renseigne ma commune de préférence :

  • Accès prioritaire à du contenu en lien avec cette commune
  • Peut être différente de votre lieu de travail
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