Ce sont environ 400 personnes, au Puy, qui ont battu le pavé en cet après-midi du 5 décembre, à l’occasion de la manifestation nationale pour défendre le service public dans son ensemble. Le regroupement a eu lieu devant l’accueil du Centre Hospitalier Émile-Roux à 14 heures. Le cortège a débuté sa marche quelques minutes après, en direction du siège de la Communauté d’Agglomération du Puy-en-Velay.
Le flot des personnes, composé de différents syndicats, d’institutions, de collectifs et d’électrons libres, ont terminé leur mobilisation face à la Préfecture ponote, aux alentours de 15 h 30. Des discours ont alors ponctué la manifestation, rappelant qu’en dépit de la chute du gouvernement Barnier, l’action revendicative était nécessaire.
« Sans grande mobilisation, les choses ne changeront jamais »
« C’est vrai, des choses sont tombées hier avec la motion de censure, reconnaît Amandine Rabeyrin de la CGT hospitalière Émile-Roux. Le projet de loi de finances de la Sécurité sociale prévu durant l’ère Barnier est en sursis. Mais il est évident qu’il ne faut pas baisser la garde. Car, quoi qu'il en soit, la situation est grave dans les hôpitaux depuis des années. Sans grande mobilisation, les choses ne changeront jamais ».
« Au final, c’est la population qui est pénalisée »
Au niveau local, Amandine Rabeyrin annonce le chiffre de 250 équivalents temps plein qui manqueraient à l’hôpital public du Puy pour qu’il puisse tourner correctement. « Nous sommes confrontés depuis trop longtemps à une restriction du service des urgences sans perspective de réouverture, poursuit-elle. Et récemment, c’est celui des soins palliatifs qui a lâché. Au final, c’est la population qui est pénalisée, son accès aux soins et sa prise en charge ».
« Des gens vont forcément renoncer à se soigner pour ne pas perdre leurs trois jours de salaires ! »
En dehors de la sphère hospitalière, Amandine Rabeyrin soulève, en exemple, l’un des points de crispations qui concerne toutes les fonctions publiques. « La réduction de la rémunération en cas d’arrêt maladie ! On ne choisit pas d’être malade. Ce n’est pas normal d’être pénalisé là-dessus. Ces mesures sont quand même relativement graves, car des gens vont forcément renoncer à se soigner pour ne pas perdre leurs trois jours de salaires ! »
« Nous sommes là pour rappeler la menace qui pèse sur notre site »
Parmi les manifestants, les étudiants de l’IUT du Puy-en-Velay sont venus en force avec quelques-uns de leurs professeurs. « Nous sommes à peu près 70 jeunes à être ici, aujourd’hui, décompte Kilian, élève en 3ᵉ année à l’Institut universitaire de technologie. Nous sommes là pour rappeler la menace qui pèse sur notre site, à cause de la restriction budgétaire de 13 millions d’euros décidée par le gouvernement sur les universités ».
« Si l’IUT ferme, les les effets néfastes toucheront ainsi de plein fouet la vitalité du Puy-en-Velay »
D’après lui et son camarade Julien, les IUT du Puy, de Montluçon, de Moulins, de Vichy et d'Aurillac seraient inquiétés. « Ce manque financier va forcément avoir des conséquences sur les sites territoriaux comme le nôtre, ajoute Julien. Les solutions qui vont alors s’engager seront de faire payer la formation aux étudiants à hauteur de 2 500 euros, chose impossible pour beaucoup ».
Kylian termine en soulignant : « Actuellement, on est environ 600 élèves à l’IUT du Puy. C’est une vraie richesse économique pour la commune et les commerces de proximité. Si l’IUT ferme, les effets néfastes toucheront ainsi de plein fouet la vitalité du Puy-en-Velay ».