Valéo, Michelin… Manifestation pour l’emploi et l’industrie en Haute-Loire

Par EMa , Mise à jour le 12/12/2024 à 15:30

Une mobilisation s’est organisée pour l'emploi et l'industrie ce jeudi 12 décembre au Puy-en-Velay, après une vague de licenciements ces dernières semaines. Devant la préfecture, la manifestation a réuni près de 60 personnes. Sur place, les manifestants dénoncent la stratégie financière de certaines directions d’entreprises qui selon eux « est en train de détruire l’industrie ».

Ces dernières semaines, la Haute-Loire n’a pas été épargnée par les réajustements de certaines entreprises, à l’instar de Valéo à Saint-Florine où 80 emplois sont menacés. Au total, l'équipementier automobile prévoit la suppression de 868 postes répartis sur huit sites en France, selon une déclaration de la direction du groupe le 27 novembre dernier, sans préciser d’échéance. Un « ajustement impératif » pour redresser la barre selon les propos d'un porte-parole de la direction recueillis par nos confrères de l'AFP : « La production a beaucoup baissé ces dix dernières années ».

Aussi, beaucoup de salariés subissent l’activité partielle, comme chez Michelin à Blavozy notamment. Pour rappel, le 5 novembre dernier, Michelin avait annoncé la fermeture de ses usines de Cholet (Maine-et-Loire) et de Vannes (Morbihan), affectant environ 1 250 salariés. À Blavozy, bien qu'il n'y ait pas de fermeture définitive, 500 employés sont actuellement concernés par un arrêt temporaire de production en cette fin d’année 2024. Michelin justifie ces décisions par la chute des ventes de pneus pour camions et camionnettes et par la concurrence asiatique dans ce secteur.

« On ne peut pas mettre des gens en activité partielle tout en réalisant des milliards d'euros de bénéfices. »

« Ce jeudi, nous venons manifester pour dire aux politiques et à nos industriels qu'il faut maintenir l'emploi en France et préserver nos bassins industriels sur le territoire. Quand on ferme des usines, on détruit des territoires et la vie de ces territoires, et cela, ce n'est pas possible. La plupart du temps, cela se fait au bénéfice des actionnaires et non des salariés. Aujourd'hui, nos usines ferment alors qu'elles sont viables. Elles ferment parce que les dirigeants veulent surtout aller chercher des bénéfices supplémentaires sur d'autres territoires. Et ainsi, ils sont en train de dépouiller nos territoires et la France entière », a lancé Hervé Bancel, délégué CGT de l'usine Michelin de Blavozy pour Zoomdici.

Hervé Bancel, délégué CGT de l'usine Michelin de Blavozy (à droite de la photo). Photo par Zoomdici

« Quant à l’argument de Michelin sur la concurrence asiatique, je le comprends mal. Michelin ferme des usines en France pour en ouvrir d'autres ailleurs, et c'est cela qui n'est pas concevable. En fait, c'est Michelin contre Michelin. Ils vont chercher de la main-d'œuvre moins chère et surtout la marge opérationnelle, c'est-à-dire que le pneu doit rapporter un maximum et être le plus rentable possible. Aujourd'hui, on fabrique de moins en moins de pneus chez Michelin, mais ils font de plus en plus de bénéfices. On ne peut pas mettre des gens en activité partielle tout en réalisant des milliards d'euros de bénéfices », a-t-il poursuivi.

« L'industrie évolue constamment, il faut qu'on s'adapte, mais pas toujours en licenciant. Il faut transformer les savoir-faire. »

« Je veux que Valeo Sainte-Florine conserve ses emplois. Je ne comprends pas pourquoi un site qui génère des bénéfices licencie du personnel », déplore notamment Chantal Jouve, déléguée syndicale CGT pour le site Valéo de Sainte-Florine.

Chantal Jouve, déléguée syndicale CGT pour le site Valéo de Sainte-Florine. Photo par Zoomdici

« Le service Recherche et Développement de Valeo à Saint-Florine, qui est menacé par 80 licenciements, va en fait être transféré en Hongrie. Donc l'entreprise a besoin de ce service, tout comme du travail qu'il génère. Mais au lieu de les garder en France, on les envoie en Hongrie. Ils vont sûrement nous dire que c'est parce que c'est moins cher... On se crée nous-mêmes de la concurrence avec des pays étrangers... Tout cela est de la foutaise », dénonce Pierre Marsein, secrétaire général CGT Haute-Loire.

Et de poursuivre : « Et puis, l'argument du carnet de commandes qui se vide, il faut qu'on s'adapte, mais pas toujours en licenciant. Il faut qu'on continue à conserver les emplois et les savoir-faire, et qu'on transforme ces savoir-faire. L'industrie évolue constamment, il faut s'adapter en permanence. Nous, on veut qu'on arrête de ramasser l'argent public et de dire que ce sont toujours les gens qui coûtent cher, alors que ce sont les entreprises qui coûtent cher », termine le représentant syndical. 

Une délégation du syndicat CGT 43 a été reçue par les services de la Préfecture de la Haute-Loire à 13h pour évoquer les différentes problématiques.

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2 commentaires

jeu 12/12/2024 - 17:44

Fort Malheureusement il faut égal se rendre à l'évidençe de trop nombreuses entreprises et artisans s'avèrent en trés grande difficulté sur le département à cause en partie des difficultés de circulation et de livraisons de marchandises les divers accés routiers n'étant pas optimisés auquel s'ajoute l'opposition de certaines personnes sur le contournement routier de St Hostien et du Pertuis qui réduit trés Majoritairement la sécurité des riverains de ses villages traversés qui expriment leurs trés vives inquiétudes au quotidien, qui accroît égal les difficultés de nos entreprises dans le transport.

jeu 12/12/2024 - 17:08

L ; De bien belles paroles dans  ce compte rendu de la part de syndicalistes.  Alors montrer nous, notamment CGT puisque on voit beaucoup de vos maillots,  créer une entreprise et lors de difficultés  notamment d'activité ou rentabilité si vous pouvez passer outre licenciements. Les belles paroles c'est facile

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