J'ai testé pour vous : une immersion dans une eau à 4 degrés
Une union qui prend de la hauteur entre la Haute-Loire et l'Ardèche
Marie-Agnès Petit et Olivier Amrane, les présidents des deux départements, ont signé, jeudi 15 juin, entre vent et soleil, un partenariat dans le cadre de l'opération Grand Site Gerbier Mézenc.
C'est sur le col de la Croix de Boutières, sur les communes des Estables et Borée, au carrefour des deux départements, à 1.502 m d'altitude, que l'union a eu lieu. D'abord, par des discours des représentants des départements, puis la signature du partenariat et enfin par une photo, avec une vue imprenable sur l'Ardèche réunissant les deux logos respectifs.
Un « contrat de mariage »
C'est sous cette image, bien que fictive, que les deux présidents des Départements ont côte à côte signé le contrat de partenariat. "Ensemble, nous aurons plus de poids", exprimait la présidente du département de la Haute-Loire.
Et bien que le "contrat de mariage" soit symbolique, la volonté de faire sens commun, elle, est bien réelle. "Ce territoire du Mézenc cultive cette culture, ces valeurs, alors quoi de mieux que de regarder comment la Haute-Loire et l'Ardèche peuvent travailler ensemble", détaille la Présidente.
"Il n'y a pas de frontière géographique, ce n'est qu'administratif"
Du côté de l'Ardèche aussi, la même volonté : "Il faut travailler main dans la main", commence Olivier Amrane, "Il n'y a pas de frontière géographique, ce n'est qu'administratif".
Agriculture, tourisme et santé au programme
Un sujet d'actualité a parfaitement illustré cette volonté commune : la défense des agriculteurs. L'Ardèche comme la Haute-Loire sont des départements où la place des agriculteurs est essentielle. Les deux départements travaillent donc ensemble sur l'élaboration de leurs dispositifs d'aides à l'agriculture, "loin de l'ineptie du rapport scandaleux de la Cour des comptes qui préconise la diminution du cheptel bovin français."
Autre sujet d'avenir évoqué dans ce partenariat : la gestion de l'eau. Ce sujet complexe, qui concerne de nombreux acteurs autour de ce partage de l'eau, fait l'objet de nombreuses discussions. Les départements ont convenu d'élaborer ensemble une vision partagée afin d'optimiser la gestion des ressources en eau.
Enfin, la question de la santé a été abordée avec une volonté de ramener plus de médecins sur le territoire et de les faire rester.
Un tourisme responsable et durable
Certes, la labellisation promet donc un attrait touristique supplémentaire, mais pas question pour les deux départements d'avoir un tourisme de masse. C'est d'ailleurs un des points sur lesquels ont insisté les deux Présidents lors de la signature. "On veut un tourisme responsable", exprime le président Ardéchois, "Il faut mettre en évidence notre ADN, notre nature sans lui nuire, avec des voies vertes, des cheminements durables, respectueuses de la faune et de la flore".
"On travaille sur un développement touristique des quatre saisons pour éviter que les touristes s'agglutinent du 15 juillet au 15 août", annonce également Marie-Agnès Petit, tout en évoquant l'énorme budget alloué pour remettre à neuf d'ici 2026 le village vacances des Estables.
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Alors la volonté, c'est de proposer une expérience avant tout et de laisser un souvenir au visiteur. "Le tourisme durable, c'est d'abord le touriste qui est accueilli. On n'est pas juste là à vouloir faire du business, c'est d'abord l'accueil avec un grand A, l'accueil de l'âme, l'accueil du cœur. Ce qui fait que celui qui vient nous voir ne repart pas anonyme, il a juste envie de revenir", Marie-Agnès Petit.
"On a de l'or entre les mains"
Des propos poétiques, soutenus par le Président du département voisin, citant le Mézenc, le Gerbier, le vignoble de la vallée du Rhône. "On a de l'or entre les mains. Et ça, il faut le valoriser, ensemble."
Le Gerbier-Mézenc bientôt labellisé
QU'EST-CE QU'UN GRAND SITE ?
L’appellation Grand Site est un label décerné par arrêté du ministre chargé de l'Environnement. Il désigne alors un site naturel de grande notoriété et de très forte fréquentation.
Il est la reconnaissance d'une gestion conforme aux principes du développement durable, conciliant préservation du paysage et de "l'esprit des lieux", qualité de l'accueil du public, participation des habitants et des partenaires à la vie du Grand Site.
Il est attribué pour une durée de 6 ans.
Exemple phare de cette collaboration, l'Opération Grand Site (OGS) pour le territoire Gerbier-Mézenc symbolise le travail et les objectifs communs partagés par l'Ardèche et la Haute-Loire. Les deux départements partagent une histoire et une géographie commune, naturellement concrétisées par deux sucs : le Mont Mézenc et le Mont Gerbier de Jonc.
Le premier s'étend sur plus de 4 000 hectares et sept communes entre Ardèche et Haute-Loire. Il est à vol d'oiseau à huit kilomètres seulement du Mont Gerbier de Jonc, qui s'étend sur 45 hectares et deux communes. C'est ce périmètre qui est concerné par le potentiel label.
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Des Iles sanguinaires de la Corse du Sud aux caps Blanc-Nez et Gris-Nez dans le Pas-de-Calais, en passant par la Sainte-Victoire (Bouches-du-Rhône) ou le Pont du Gard, pas moins de 18 sites sont déjà labellisés, pour un total estimé à 33 millions de visiteurs environ. Le Mont Gerbier de Jonc constitue le deuxième site touristique le plus fréquenté d’Ardèche, après les Gorges de l’Ardèche.
Prochaine étape pour obtenir le label en septembre, où un comité pilotage devrait officiellement être lancé par les deux départements.
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