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Un rassemblement contre la proposition de loi ''sécurité globale'' assez inédit
Réuni à l’appel d’un collectif issu d’une intersyndicale de plusieurs partis et mouvements politiques clairement identifiés, le rassemblement très composite a réuni entre 270 et 500 personnes sur la place du Breuil face à la préfecture ce samedi 21 Novembre 2020 au Puy en Velay. A l’issue des prises de parole “traditionnelles”, un cortège spontané, constitué d’une partie des personnes présentes s’est organisé et mis en route jusqu’à l’hôtel de police.
Alors qu’en France, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées contre la proposition de loi « sécurité globale », spécialement à Paris à l’appel de syndicats de journalistes, d’Amnesty international et de nombreuses associations comme la ligue des droits de l'homme, au Puy, ce sont 270 personnes selon la préfecture, 500 selon les organisateurs, qui ont répondu à l’appel du collectif contre la loi dite de sécurité globale votée vendredi soir en première lecture à l’assemblée nationale.
Jérémie, 40 ans, indique « qu’il est important de s’opposer à ces lois de plus en plus liberticides et à un gouvernement qui profite de l’état d’urgence sanitaire et du confinement pour passer des lois de plus en plus autoritaires”.
Affluence correcte selon les participants mais très diverse
Il arbore un drapeau syndical car il est là pour représenter son organisation mais aussi en son propre nom, pour revendiquer sa liberté et celle de ses enfants. De ce point de vue, “il déplore que ce sont toujours un peu les mêmes qu’on retrouve en tête de pont comme cet après-midi et pense que les gens devraient se mobiliser un peu plus”.
Pendant le temps de cette entrevue, un représentant syndical a déclamé publiquement le message intersyndical qui a été rédigé avant de passer la parole à un responsable politique de l’UCL (Union communiste libertaire) qui lui-même donnera la parole à un interlocuteur gilets jaunes.
Au nom du collectif Pascal Samouth qui avait été désigné par le collectif organisateur déclarait que “le projet de loi "sécurité globale" énième loi sécuritaire, hautement liberticide, s'inscrit dans un contexte où les gouvernements successifs détruisent toutes les solidarités et les conquêtes sociales du 20e siècle”.
Il rappelait encore que la loi qui a été votée en première lecture donne des pouvoirs inédits à la police et rappelle “cette nouvelle loi permet à l’état de banaliser la violence contre les manifestant-e-s”.
Punchlines et slogans imaginatifs
Jean Pierre et Jean Louis approuvent ce texte, militants de la FSU, ils sont, en quelque sorte, des institutionnels. Ils estiment que le nombre de personnes présentes est très correct compte tenu du contexte mais ils reconnaissent aussi qu’on rencontre ceux qui sont attendus dans ce type de mobilisation. D’ailleurs, durant la conversation, nombreux sont celles et ceux qui viennent les saluer en rentrant.
Les arguments de leur organisation, sont forgés de punchlines “On peut y lire que non seulement les jours heureux promis en juin n’arrivent pas mais qu’au contraire on peut parler de lendemains qui déchantent en termes de libertés publiques et de droits… au concours Lépine de la régression des droits.
Rencontré aussi, Guy Richard de La Chaise Dieu, nouveau responsable départemental de la France Insoumise, souhaite insister sur le fait que « cette loi qui a été passée dans l'empressement et dans un grand mépris démocratique ». Son communiqué ajoute “Nous pensons qu'il faut revenir à un rôle de gardiens de la paix et non de maintien de l'ordre”. Il expose encore qu’une nouvelle fois, « aucun des amendements proposés par le groupe France Insoumise n’ait été retenu lors de la discussion nocturne de jeudi soir à l’assemblée Nationale ».
De nombreuses autres participants arborent des panneaux contre le projet de loi. Ceux –ci contiennent un message militant, souvent humoristique, parfois sarcastique.
Les gilets jaunes acceptent maintenant de militer aux côtés des syndicats et partis politiques
Pendant que celui-ci explique le sens du long panneau cartonné qu’il a rédigé et détaille que son expérience de gilet jaune lui a permis d’acquérir un sens et une culture politique qu’il n’avait peut-être pas avant et a donné un véritable sens à son engagement. “au début, on est sorti pour demander plus de pouvoir d’achat et puis petit à petit, on s’est aperçu que tout est lié et que le pouvoir doit être plus démocratique, plus décentralisé. C’est pour ça qu’aujourd’hui on participe aux côtés des syndicats et des partis politiques dans la dénonciation de ces lois de surveillance"
Et puis un défilé s’est organisé qui scinde le rassemblement en deux entités inégales
Ce n’est absolument pas l’avis de Mathilde qui vient l'interrompre. Elle, elle est aussi gilet jaune, engagée de la première heure, et “de ceux qui sont restés sur les ronds-points longtemps après le premier essoufflement du mouvement et qui se sont opposés directement aux forces de l’ordre dans des manifestations parfois violentes”.
Elle estime pour sa part que dans le rassemblement de cet après-midi il y a au moins 80% de gilets jaunes. “C’est sûr, on les connaît tous, on s’est déjà vu avant dans les manifs.
Et puis soudain elle encourage tout le petit groupe à se mobiliser derrière elle et quelques autres.
Un défilé s’organise et quitte la place de la préfecture pour aller marcher à travers la ville.
15 minutes plus tard, le cortège apparaît au sortir de la rue porte Aiguière pour emprunter le boulevard du Breuil dans le sens inhabituel de la descente.
Nous les retrouvons le long du théâtre remontant vers le cinéma.
“On va devant le commissariat”.
Le cortège est constitué d’un peu moins de 100 personnes, il défile derrière une banderole floquée contre la loi sécu globale et appelant à une révolte générale. L’ambiance est revendicative. Des slogans anciens sont repris en cœur et des panneaux jouant sur les mots comprenant le terme “acab” sont aperçus.
Le rassemblement s’arrête devant l’hôtel de police dont le rideau est baissé. Le groupe se disperse dans le quart d’heure sans qu’il n’y ait eu d’incident.
T.C.
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