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Quatre éoliennes sur le Massif du Devès : l'enquête publique lancée
Les premières études du projet éolien du Massif du Devès ont démarré en 2016. Un projet qui a évolué au fil des années pour être fixé aujourd'hui sur un nombre de mâts et une zone d'implantation précis. La demande du porteur de projet, la société Boralex -- spécialisée dans quatre secteurs d'activités : éolien, solaire, hydroélectrique et thermique -- porte donc sur l'installation de quatre éoliennes de 175m de haut et pouvant assurer une production annuelle de 24 000 à 30 000 MWh, soit l'équivalent de la consommation d'environ 5 133 à 6 417 foyers par an (consommation de 4 710 kWh par an et par foyer, production d'eau chaude sanitaire incluse).
"Le projet s’inscrit dans une logique de développement territorial, il est localisé dans une zone favorable du Schéma Régional Eolien et se situe en dehors de tout enjeu majeur recensé à l’échelle régionale, précise Mathieu Richard, chargé de communication chez Boralex. Le dossier a fait l'objet en juillet 2018 d'une demande d'Autorisation Environnementale Unique avant d'être instruit par les services de l'Etat.
----Cliquez ici pour découvrir les documents du dossier de l'enquête publique.-----Une nouvelle étape a démarré le 16 septembre dernier : l'ouverture d'une enquête publique au titre de la législation relative aux installations classées pour la protection de l’environnement. Elle se poursuivra jusqu'au 19 octobre 2019. A cette occasion, l'association Regards de la Durande fait une nouvelle fois entendre son opposition à ce projet de parc éolien du Devès. Pourquoi s'opposer à ce projet ? Le collectif répond à cette question en développant trois arguments.
1. Des espaces naturels mis en danger et un patrimoine souillé
L'association s'inquiète de voir ce parc éolien sacrifier l'espace vital de certaines espèces menacées. "Le marais du Poux et le marais de Limagne qui bordent l'espace du projet éolien, abritent des espèces d'oiseaux menacées : la Pie-grièche grise, le Tarier des près, la Bécassine des marais, ainsi que de nombreux oiseaux migrateurs en transit. [...] Deux rapaces protégés sont régulièrement observés dans le ciel du Massif et font l'objet de surveillance dans le cadre de la gestion des marais cités : le Busard cendré et le Milan royal. Le second est listé "menacé - en danger d'extinction" par l'Union internationale pour la conservation de la nature."
Quant au patrimoine. "Face au projet éolien, sur la commune de Vergezac, se trouve le château du Thiolent et son parc, tous deux inscrits à l'inventaire des Monuments Historiques. A 1 000m d'altitude, le parc est sans doute l'un des plus hauts classés en France". Un parc depuis lequel le champ éolien sera perceptible.
> Lire aussi : Journées du Patrimoine : bienvenue au château du Thiolent (23/09/2019)
La réponse de la société Boralex
"Entre 2016 et jusqu'à fin 2017, des expertises environnementale, paysagère, patrimoniale et une campagne de mesure de vent ont été réalisées. Ces expertises ont permis de confirmer la faisabilité technique du projet. Une fois superposées et adjointes aux échanges avec les parties prenantes (élus locaux, comité de suivi du projet et administrations), ces expertises ont permis de mener, fin 2017, à un scénario d’implantation offrant le meilleur compromis tant sur les aspects paysagers, environnementaux que sociétaux et techniques."
2. Un potentiel économique et touristique gâché
Nouvelle interrogation de la part de l'association opposée au projet éolien du Massif du Devès : "Peut-on raisonnablement penser qu'un tel projet industriel exogène, sans lien avec l'histoire du territoire, va générer plus de richesse et de valeur qu'un développement économique qui mise sur les richesses profondes du territoire (nature grandiose, variété des paysages et des activités possibles, authenticité, patrimoine culturel, climat) ?"
La réponse de la société Boralex
"Au-delà de ces aspects techniques, le projet du Massif du Devès est également source de retombées économiques pour le territoire et sa commune d’accueil. Des ressources fiscales à destination de la commune (imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER) : environ 18 000€ par an et taxe foncière : environ 2 700€ par an), de la Communauté d’agglomération du Puy-en-Velay (environ 51 000€ par an dont 6 000€ de cotisation foncière des entreprises et 45 000€ d’IFER) et au Département de la Haute-Loire (environ 34 000€ par an dont 7 000€ de taxe foncière et 27 000€ d’IFER). Deux montants forfaitaires uniques seront également versés à la commune au moment du chantier pour les aménagements d’accès sur les biens de section du Meynial et pour le survol des chemins communaux et ruraux par les éoliennes, l’utilisation des chemins ruraux et le passage des câbles en tréfonds sur des voies communales et chemins ruraux."
Le territoire devrait également bénéficier de retombées liées aux mesures d’accompagnements. "Afin de s’adapter aux besoins réels du territoire au moment de la construction du projet, les mesures d’accompagnements bénéficieront d’un affinage dans leur objet et leur périmètre de concert avec les élus et parties prenantes concernées. Parmi les mesures d’accompagnements citées dans l’Etude d’Impact nous retrouvons deux volets :
* Un volet Patrimoine et tourisme avec le soutien pour la mise en valeur du petit patrimoine et le renforcement de l’offre touristique locale grâce au versement de 10 000€ par an pendant 5 ans
* Un volet Amélioration du cadre de vie grâce à un budget de 20 000€ par an pendant 5 ans dont la répartition permettra une réponse adaptée à la définition progressive des actions envisagées pour souligner la qualité du paysage."
3. Des nuisances et des dangers avérés pour les riverains
La création de ce parc éolien aurait, selon l'association, pour conséquence de faire subir aux riverains "des préjudices notoirement connus" : des infrasons pouvant provoquer des nausées, des troubles du sommeil, de l'anxiété..., des nuisances sonores et visuelles ainsi que et dans un autre registre, une dépréciation du patrimoine bâti. "Nous sommes d'autant plus inquiets que les villages qui bordent le projet éolien sont à proximité directe et certains à peine plus de la limite légale fixée à 500m. Vergonges : 590m, le Meynial : 730m, Saint-Jean-de-Nay : 1 150m, le Thiolent : 1 330m, Cereix : 1 210m, Beyssac : 1 400m."
La réponse de la société Boralex
"Le projet éolien a également fait l’objet d’une étude acoustique lors de laquelle des microphones ont été posés au niveau des habitations situées à proximité de la zone de projet afin de mesurer le bruit sans éolienne. Des simulations numériques réalisées par un expert acoustique indépendant ont permis d’optimiser l’implantation afin de garantir la tranquillité des riverains et le respect de la réglementation (la loi française impose aux parcs éoliens de ne pas dépasser le bruit ambiant de +3dB la nuit et +5dB le jour). En phase d’exploitation, un contrôle du bruit sera réalisé pour vérifier la conformité des installations." Et de nous inviter à consulter l’infographie documentée et sourcées (AFSSET) de France Energie Eolienne.
L'enquête publique en cours
Pendant la durée de l’enquête, les observations et propositions du public sur le projet pourront être déposées en mairies de Bains, Chaspuzac, Loudes, Saint-Bérain, Saint-Jean-de-Nay, Saint-Privat-d'Allier, Saint-Vidal, Sanssac-l’Eglise, Siaugues-Sainte-Marie, Vazeille-Limandre, Vergezac, Le Vernet, Vissac-Auteyrac. Des réunions sont également organisées dans chacune des mairies pré-citées jusqu'au 18 octobre (voir le calendrier en cliquant ici). Les observations et propositions pourront également être adressées par voie numérique via : parceoliensaintjeandenay@registredemat.fr ou https://www.registredemat.fr/parceoliensaintjeandenay.
Au terme de l'enquête publique, le préfet de la Haute-Loire, Nicolas De Maistre, devra décider de la validation ou du refus de la demande d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien comprenant quatre éoliennes et deux postes de livraison sur la commune de Saint Jean-de-Nay.
A suivre donc.
Stéphanie Marin
- Photo montage @ DR Boralex -
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