Quand les abeilles arrivent en ville

Par Macéo Cartal , Mise à jour le 14/08/2022 à 06:00

Sensibiliser à l’importance des abeilles dans notre écosystème, c’est le but d’Aurore et Frédéric Treille, gérants de Label Ruche du Velay. Ils ont d’ailleurs animé une demi-journée de sensibilisation et d’explications auprès des enfants de l’espace Bel-Air au Puy. L’occasion pour nous de discuter d’apiculture et de sa dimension plus urbaine.

« Si les abeilles venaient à disparaître, l'humanité n'aurait plus que quatre ans devant elle ». C’est ce qu’aurait dit Albert Einstein, célèbre physicien auteur de la fameuse formule E=Mc². L’importance de ces petits insectes noirs et jaunes n’est plus à démontrer. La Communauté d’Agglomération du Puy-en-Velay finance depuis quelques temps un projet éducatif autour des ruches et de la culture du miel.

Cinq ruches pédagogiques sur trois communes

« Le but est de sensibiliser les enfants, dès leur plus jeune âge, à la biodiversité qui nous entoure, et à savoir la préserver », explique Pierre Cabrol, chargé de mission à la transition énergétique au sein de la Com’ d’Agglo. Ainsi, les enfants ont eu une présentation de ce que sont les abeilles, avant d’aller voir la ruche présente juste au-dessus de l’espace Bel-Air.

« Si les abeilles venaient à disparaître, l'humanité n'aurait plus que quatre ans devant elle ». C’est ce qu’aurait dit Albert Einstein, célèbre physicien auteur de la fameuse formule E=Mc². L’importance de ces petits insectes noirs et jaunes n’est plus à démontrer. La Communauté d’Agglomération du Puy-en-Velay finance depuis quelques temps un projet éducatif autour des ruches et de la culture du miel.  Cinq ruches pédagogiques sur trois communes  « Le but est de sensibiliser les enfants, dès leur plus jeun
Les enfants se sont montrés très concernés par cette présentation aux abeilles Photo par M.Cartal

Ruches connectées

En plus des cinq ruches pédagogiques, la Com’ d’Agglo travail en collaboration avec Open Studio pour mettre en place des ruches connectées. Une dizaine vont être mises à disposition, dont deux à l’espace Bel-Air ou encore cinq au sein de l’école de la Calandrette.

En plus de celle-ci, quatre autres ruches ont été implantées par la Com d’Agglo au jardin Henri Vinay, aux jardins fruités, au jardin Jacques Viscomte à Vals ainsi qu’au sein du lycée La Chartreuse, à Brives-Charensac. Ce sont les exploitants de Label Ruche qui en ont la gestion totale et qui donnent ainsi plusieurs animations dans divers établissements de l’Agglomération ponote. 

Apiculture urbaine : un atout bénéfique pour la flore voisine

Voilà 6 ans que Frédéric et Aurore Treille ont installé leur boutique boulevard Président Bertrand, au Puy. Non seulement ils vendent du miel et toutes sortes de produits qui en dérivent, mais ils en produisent aussi, et ce en plein cœur du Puy-en-Velay. Sur une terrasse au dessus de la boutique, une petite vingtaine de ruches, toute plus colorées les unes que les autres, prennent place pour la production de miel. « De tous nos ruchers (NDLR : ils en ont aussi en campagne), ce n’est pas celui qui produit le plus, mais c’est le rucher le plus stable. On sait que chaque année, quelque chose va sortir », explique Aurore Treille. Ceci s’explique par le fait que la boutique se situe non-loin du Dolaison, dont les abords peu entretenus permettent le développement de différentes fleurs, et aussi par la présence de plusieurs points végétaux partout dans la ville.

« Si les abeilles venaient à disparaître, l'humanité n'aurait plus que quatre ans devant elle ». C’est ce qu’aurait dit Albert Einstein, célèbre physicien auteur de la fameuse formule E=Mc². L’importance de ces petits insectes noirs et jaunes n’est plus à démontrer. La Communauté d’Agglomération du Puy-en-Velay finance depuis quelques temps un projet éducatif autour des ruches et de la culture du miel.  Cinq ruches pédagogiques sur trois communes  « Le but est de sensibiliser les enfants, dès leur plus jeun
Les ruches juste au dessus du Boulevard du Président Bertrand Photo par M.Cartal

« Nous avons des gens qui sont venus après qu’on ait installé nos ruches sur le toit pour nos dire que leur arbre fruitier avait recommencé à donner des fruits », se félicite Aurore Treille. Les abeilles  peuvent donc aussi redorer votre jardin, et en plus sans vraiment de risques, puisque tout est fait que les abeilles ne fassent courir aucun danger à la population. « On sélectionne des espèces d’abeilles plus douces, qui ne sont pas virulentes. […] En plus, normalement une ruche ne doit pas se trouver à moins de 100 mètres d’une habitation, sauf si on installe un filet de protection de deux mètres de haut minimum, forçant les abeilles à prendre plus de hauteur », nous montre Frédéric Treille. L’apiculture urbaine semble être quelque chose de tout à fait faisable. Mais qu’en est-il de la pollution urbaine ? Il y a quelques années, la commune d’Aiguilhe avait commandé une étude dans le but d’installer des ruches en ville, et ces dernières ont démontré que les métaux lourds ne s’imprégnaient pas dans le miel récolté.

L’apiculture souffre aussi de la sécheresse

Nourrir les abeilles au sirop

Une des solutions pour les apiculteurs, est de combler le manque de nourriture des abeilles en les nourrissant au sirop, avec du sucre. Le problème est la rentabilité de ce genre de chose. « L’année dernière, qui a été l’été le plus catastrophique depuis 40 ans pour nous, apiculteurs, nous avons passé 5 tonnes de sucre pour à peine 800 kg de miel récolté », se souvient Anthony Eymard.

Bien sûr, la quasi-totalité de la production apicole en Haute-Loire se fait en campagne. Et en cet été marqué par la sécheresse, nos apiculteurs ont eux aussi souffert du manque d’eau, comme Anthony Eymard, apiculteur à Sanssac-l’Église. Lui, qualifie sa saison de « moyenne », compensée par un printemps particulièrement bon. Déjà, la chaleur perturbe la journée de travail des abeilles. « En ce moment, une abeille va finir sa journée de travail vers 11h, grand maximum. Le reste du temps, elle va rester dans la ruche pour la ventiler afin de la garder à une bonne température », explique Anthony. En effet, si les abeilles en elles-mêmes peuvent supporter de fortes températures, le couvain, c’est à dire les œufs, ne peuvent se développer au-delà de 34°C. 

« Si seulement nous avions ne serait-ce qu’une rosée le matin, ce serait top », Anthony Eymard, apiculteur 

La sécheresse a donc davantage d’impact sur la nourriture des abeilles, les fleurs. La floraison est très limitée et la production s’en retrouve en baisse. « La période de floraison ne se fait que sur quelques jours. Par exemple, pour l’acacia, tout s’est fait sur trois jours seulement », nous dit l’apiculteur. Problème, si ce genre d’été se pérennise, les fleurs n’auront plus le temps de fleurir et les abeilles n’auront rien à se mettre sous la dent. « En fait, le problème principal c’est l’eau. Si seulement nous avions ne serait-ce qu’une rosée le matin, ce serait top ! Mais en ce moment il n’y en a même pas », déplore Anthony Eymard.

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