Point Arrière redonne vie aux tissus dévalorisés

Par MFi , Mise à jour le 16/09/2024 à 12:00

L’effervescence, l’enthousiasme et la fierté étaient à l'œuvre ce vendredi 13 septembre dans la rue Antoine Clet, au Puy-en-Velay. Entre les façades rapprochées de cette rue étroite se déploie une formidable porte ouverte sur des initiatives écologiques, éthiques et atypiques, portées par la Rafistolerie. Parmi elles, la concrétisation d’un projet de taille : le lancement de la marque Point Arrière.

Nous vous en parlions il y a quelques mois de cela. Un joli bouillon d’idées était alors en ébullition du côté de la Rafistolerie, au Puy.

En ces lieux, la philosophie à l’œuvre depuis plusieurs années est celle de ne rien jeter en matière de textiles et mercerie, de réutiliser comme tel autant que possible ou de transformer pour donner un nouvel usage. Ainsi, Auriane, Louisa et toute leur équipe ont depuis leurs débuts brassé des tonnes de vêtements, linge de maison et accessoires, remis en circulation dans leur friperie pour ceux en bon état, ou démantelés pour alimenter une "matériauthèque" de tissu et mercerie pour ceux endommagés.

Mais depuis quelque temps déjà, la "matériauthèque" débordait, et ce, malgré la possibilité pour tous les adhérents de l’association, particuliers comme structures, de pouvoir s’y servir en illimité et gratuitement. Malgré également la mise en œuvre d’ateliers créatifs autour de la couture, du tissage, de la teinture, du macramé, visant à réemployer, sauver et embellir cette matière première accumulée, les volumes augmentaient encore et toujours…

C’est alors qu’a émergé l’idée, l’envie, l’évidence de fonder la marque qui saurait valoriser et mettre en avant le potentiel de seconde vie de ces textiles : Point Arrière.

Présentation des créations pour célébrer le lancement de la marque Point Arrière. Photo par MFi

De là sont nés Marius le cactus, Augustin le coussin, Viviane la banane, Henri le tapis qui déchire… et d’autres créations déco et accessoires qui ne manquent pas de caractère et d’allure !

Le recyclage embelli par le savoir-faire local

Si la Rafistolerie est à l’initiative du projet, elle n’en est cependant pas l’actrice exclusive puisqu’elle a su s’entourer des ressources locales permettant de donner vie (et sens) au projet.

« L’idée est de mailler le territoire »

Ainsi les partenariats mobilisés se déploient sur trois grands axes :

  • le partenariat matériel : à l’étape de la collecte, La Croix Rouge et l’entreprise D’Ennery ont fourni de la matière première textile, issue des textiles endommagés qui ne peuvent être vendus dans la boutique de la première, et de morceaux constituant des chutes de production pour la deuxième.
  • le partenariat de travail : à l’étape de la conception des objets, les Ateliers Aniciens, Entreprise à But d’Emploi basée à Taulhac, Daniel, tisserand, et Joëlle, crocheteuse, apportent leur contribution et leur savoir-faire aux salariés, services civiques et bénévoles de l’association qui désignent, prototypent et pour certains objets les réalisent.
  • le partenariat financier : le FONJEP (Fonds de Coopération de la Jeunesse et de l'Éducation Populaire) et le département de la Haute-Loire participent au financement des salaires, le FDVA (Fonds pour le Développement de la Vie Associative) soutient l'association, Auverboost a décerné son prix lauréat au projet avec à la clé l'allocation d'une somme ayant permis l'acquisition de matériel.

Et pour la suite ?

Point Arrière est un projet voué à grandir, évoluer et prospérer. Louisa évoque la volonté de travailler à partir de teintures végétales, pour à terme limiter l’usage des teintures achetées dans le commerce :

« On voudrait utiliser de la teinture végétale, mais pour le moment, nous sommes encore en démarche de recherche sur ce sujet. Il faut savoir par exemple que pour teindre à partir de plantes telles que l’ortie, il faut autant de matière sèche que de tissu à teindre. Donc il faut déjà s’approvisionner en matière première. En plus de ça, c’est très onéreux. Mais on aimerait vraiment à l’avenir pouvoir travailler sur un nuancier de plantes. »

Le lancement de la marque a animé la vie de tout un quartier ce vendredi soir. Photo par MFi

Autre volet voué à être développé : la commercialisation. Pour le moment les pièces de la marque sont disponibles à la Rafistolerie, mais de nouveaux partenariats sont en voie d’être mis en place, notamment avec une boutique physique ponote et une boutique en ligne altiligérienne.

Pour encourager ce projet et l’aider à grandir encore, tout un chacun peut participer financièrement à l’aventure en adhérant à l’association, en émettant un don sur le site de financement participatif, ou, comme le dit Auriane « en se procurant l’un des objets de la marque, confectionné avec amour ».

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