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Parc éolien de Pradelles : des solutions aux problèmes et des problèmes aux solutions
En juin 2022, EDF Renouvelables déposait un projet de quatre éoliennes sur la commune de Pradelles : nouveau bras de fer entre "pros" et "anti" éolien sur l'extension du champ déjà existant à Lavillatte et Lesperon. Un projet qui fait débat, alors qu'il n'est encore qu'au stade d'instruction.
Il perdure depuis déjà plusieurs années, ce bras de fer entre "pros" et "anti" éoliennes à Pradelles. Face au projet d'installer quatre nouveaux pylônes sur le territoire de la forêt communale, l'association "Pas d'éoliennes à la Chabassole", présidée par Vincent Minaire, mène la vie dure au porteur de projet, EDF Renouvelables, et à la mairie qui se porte en soutien.
Le président de l'association explique ainsi la situation actuelle du projet : « Déposé en juin 2022, il est actuellement encore au stade de l’instruction administrative à la DREAL au Puy en Velay. Il n’a pas encore été soumis à l’évaluation de l’Autorité Environnementale. L’enquête publique n’est donc pas encore programmée et la Commission Départementale de la nature des paysages et des Sites (CDNPS) n’a pas été saisie. »
« La bâtisse est à une distance rédhibitoire », Vincent Minaire.
Pour autant, celui-ci se montre déjà très actif pour tenter de démonter le projet. Et pour cela, Vincent Minaire et la centaine de membres que revendique son association ont relevé plusieurs arguments.
À commencer par cette bâtisse La Fayette, située à Saint-Paul-de-Tartas, à l'entrée de la communauté de communes, et à moins de 500 mètres d'une des quatre éoliennes au programme. « 200 mètres entre le bâtiment et le premier pilonne, c'est une distance rédhibitoire pour la mise en place d'un projet éolien. Mais le maire de Pradelles, Alain Robert, et la communauté de communes, veulent acquérir le terrain pour permettre à EDF Renouvelables de s'installer. »
« Ce bâtiment est un danger permanent », Alain Robert.
À l'inverse, le maire de Pradelles et vice-président de la communauté de communes du Pays de Cayres-Pradelles souligne la dangerosité de ce bâtiment qu'il précise ne pas considérer comme une habitation : « En ruine et très fréquemment squatté, il représente une menace permanente pour la population. » En effet, il évoque une toiture et une proximité avec la route nationale 102 risquées.
Pour lui, racheter ces terres serait ainsi un moyen d'en assurer la sécurité, mais aussi d'en faire un espace « plus accueillant. En effet, c’est aussi l’entrée du département par la RN102, c’est donc important à la fois pour son image et celle de la communauté de communes, que ce lieu soit accueillant. Cela fait partie de nos projets, de réhabiliter ce lieu, soit en le re-végétalisant, soit en créant un lieu d’accueil ou d’information sur la communauté de communes ou le département par exemple. Ce ne sont encore que des idées. »
Le poids de l'argent
Par ailleurs, le maire Alain Robert défend sa position par le poids important des recettes que pourraient apporter l'implantation des éoliennes sur ses terres. « L’intérêt est plus qu’évident pour la commune. Les quatre éoliennes sont toutes sur de la propriété publique. Financièrement, l’intérêt sur 25 à 30 ans peut-être conséquent, puisqu’il pourrait être de l’ordre de 75 à 80 000 euros par an pour la seule commune de Pradelles. Comprenant les indemnisations d’utilisation du sol communal, mais aussi les intérêts fiscaux liés à la production d’énergies renouvelables sur le territoire communal, précise-t-il. C’est également bénéfique pour les finances de la communauté de communes (à hauteur de plus de 80 000 euros par an), le département (avec 40 à 50 000 euros par an), et la Région (à moindre mesure). »
Il ajoute par ailleurs que ces intérêts financiers pourraient êtres utiles pour la préservation de l'environnement naturel et urbain de Pradelles.
« Pradelles est une ancienne ville avec un patrimoine remarquable. Il est donc important de préciser que les recettes liées à ce champ éolien seront utilisées pour entretenir et réhabiliter ce patrimoine qui est en train de se dégrader rapidement, et donc conserver notre label de Plus beau village de France. »
« Que ce soient les espaces publics ou les bâtiments publics et privés. Ça permettrait à la municipalité de rentrer dans une perception de recettes et de ne pas tout attendre des subventions de l’État, de la Région ou du Département. »
Choisir son environnement
Parallèlement à la problématique causée par cette bâtisse, se pose la question de l'environnement, dont tous les deux sont bien conscients et pour laquelle une étude attentive va être menée avant la délivrance du permis de construire. En effet, la forêt communale de Pradelles abrite la chouette de Tengmalm et une certaine espèce de mousse, qui sont endémiques et protégées.
Sur ce point, pas de discorde, bien qu'Alain Robert souligne : « Ces quatre pylônes devraient monopoliser au total 3,5 des quelques 150 hectares de la forêt de Chanteperdrix-Chabassole. Donc ce n'est pas si conséquent. Ce n’est pas une atteinte majeure à la forêt en elle-même. Et dans le cadre de notre label Plus beau village de France, nous avons fait appel à un architecte, qui a aidé à déterminer la position des structures, pour qu'elles soient décalées par rapport à la ligne de crête. Elles sont donc beaucoup moins perceptibles. C’est évidemment heureux pour les habitants. »
Pourtant, Vincent Minaire et les membres de "Pas d'éoliennes à la Chabassole" regrettent « un non-sens écologique et économique, de détruire une portion de la forêt, productive, riche et puits de carbone. » De même que « l'ignorance de l'attachement des Pradellains pour leur forêt et l'attractivité touristique qu'elle représente. »
En somme, chacun des protagonistes souhaite choisir ce que deviendra son environnement. Mais ce sont les instances qui en prendront la décision, puisque comme précisé plus tôt, ce sont la DREAL, puis l'Autorité Environnementale, la préfecture et la CDNPS, qui doivent encore rendre leurs délibérations. De quoi laisser le temps aux poules d'avoir des dents.
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2 commentaires
Défendre la Chouette et "l'espèce de mousse" oui mais nous avons besoin d'écologie rationnelle, c'est bien les jusqu’au-boutistes mais quand le changement climatique sera plus conséquent avec 2 ou 3 degrés de plus et ne parlons pas au delà. "Si on ne s'occupe pas du climat, c'est le climat va s'occuper de nous."
Donc une des solutions est d'avoir des sources d'énergie décarbonées ou alors diminuer fortement notre consommation de cette même énergie... pas facile de dire à la population qu'il faut moins de consommation et de déplacements. Comme pour les habitants de ce secteur qui viennent au Puy on imagine très régulièrement.
La véritable raison avancée par le maire ne relève pas de l'écologie et des soi -disants avantages en matière de gaz à effet de serre mais uniquement des bénéfices financiers attendus .
Le paradoxe c'est de prétendre augmenter l'attrait d'une commune tout en dénaturant son paysage !