Les agriculteurs relancent la mobilisation : la Haute-Loire sous pression

Par EMa, CSe , Mise à jour le 14/11/2024 à 16:50

L’hiver dernier, les agriculteurs avaient marqué les esprits en bloquant routes et autoroutes. Cette fois, ils comptent occuper rond-points et boulevards dans chaque département de France pour attirer l’attention des pouvoirs publics et demander du soutien dès ce lundi 18 novembre. Leur opposition vise le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, qui menace, selon eux, l’agriculture française. Des points de rassemblements sont prévus en Haute-Loire. 

Moins d'un an après les blocages de routes et d'autoroutes, les agriculteurs se mobilisent de nouveau. Le principal syndicat agricole, la FNSEA, en alliance avec les Jeunes Agriculteurs, appelle à manifester dès le 18 novembre pour une mobilisation qui pourrait durer jusqu'à mi-décembre, voire reprendre en janvier si nécessaire.

Contrairement aux actions de l’hiver dernier, les syndicats promettent des manifestations sans blocages d’autoroutes, privilégiant une présence sur les rond-points et boulevards dans chaque département. Ils entendent ainsi attirer l'attention sur le traité de libre-échange avec les pays du Mercosur, dont la signature est imminente au G20 au Brésil (réunion prévu le 17 et 18 novembre).

C’est quoi cet accord UE-Mercosur ?

L'accord de libre-échange UE-Mercosur, en négociation depuis 1999, vise à réduire de manière significative les droits de douane entre l'Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et potentiellement Bolivie). Cet accord prévoit l'élimination de plus de 90 % des droits de douane sur une large gamme de produits industriels et agricoles, avec des volumes commerciaux estimés entre 40 et 45 milliards d'euros selon vie-publique.

Le traité prévoit des quotas non taxés pour certains produits sud-américains tels que le bœuf, le sucre, la volaille ou encore le riz. En échange, le Mercosur réduirait les taxes sur des produits européens comme le chocolat, le vin, les spiritueux, et certains produits laitiers, dont les fromages.

« On a besoin du soutien des Français pour rappeler que l’Europe ne peut pas être une passoire. »

« On a besoin du soutien des Français pour rappeler que l’Europe ne peut pas être une passoire. L’objectif : faire entendre la voix des agriculteurs européens au moment du G20. Un grand nombre d’état membres sont contre l’importation de produits agricoles qui ne respecteraient pas nos règles. On pourrait aussi parler de l’Ukraine, de la Chine ou des droits de douane avec les Etats Unis », a déclaré Arnaud Rousseau, Président de la FNSEA ce mercredi 13 novembre au micro de France Inter.

De nouvelles mobilisations dès lundi, au Puy

« L'impact en Haute-Loire et dans la Région serait catastrophique », FDSEA 43

Contactée, la FDSEA de Haute-Loire confirme que des mobilisations auront bien lieu en Haute-Loire, et ce dès ce lundi 18 novembre et durant tout la journée. Le rendez-vous est donné dans le centre-ville du Puy, sans davantage de précisions pour l'instant. 

L'objectif, comme partout en France, est d'abord de s'opposer à la ratification de l'accord du Mercosur, qui aurait, selon la FDSEA, « un impact catastrophique sur la Haute-Loire et la Région Auvergne-Rhône-Alpes ».

En effet, le syndicat indique que les élevages bovins de la Région pourraient être très fortement touchés, puisque les produits qui pourraient être importés sont environ équivalents à la production totale de l'AURA. « Sans parler du miel, dont les entrées représenteraient près d'une fois et demi la production française. »

« On sent un revirement de situation, et l'approche de promesses non tenues. On veut pousser le Gouvernement pour qu'on voit enfin la fin et l'aboutissement ainsi que l'application du projet de loi d'orientation agricole selon nos lignes. »

C'est le second enjeu de ces mobilisations : l'adoption du projet de loi d'orientation agricole, qui suscite des tensions dans la profession, de même que certains manquements du Gouvernement. 

La FDSEA 43 complète : « Des promesses ont été faites après les mobilisations du début d'année. Certaines n'ont toujours pas été respectées, alors on doit tenir bon. »

 

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