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Le Medef effectue sa rentrée sous le signe de la transition écologique
Le Medef entame l'automne sous le signe du numérique et du digital. Actualité oblige, trois thèmes se sont succédés à la tribune: la situation sanitaire, la transition écologique et l'état du marché de l'emploi.
Après une année 2020 et trois trimestres 2021 bousculés par la saga politico-sanitaire du Covid, le président du Medef Haute-Loire, Jean-Pierre Lenhof se montre fataliste et pragmatique: " Il y a un constat à faire: nous allons devoir vivre avec ces vagues de Covid à répétition. Nous devons continuer à appliquer les gestes barrières et inciter les gens à se faire vacciner non seulement pour se protéger soi-même mais aussi pour protéger les gens que nous rencontrons. Le Medef est favorable au pass sanitaire. Celui-ci évite en effet tout confinement à répétition et permet aux entreprises de continuer à fonctionner et à faire tourner l'économie. Nous y sommes favorables même si nos libertés doivent en souffrir."
"Pendant que nous réduisons notre empreinte carbone, d'autres continents continuent à l'augmenter"
Il attaque ensuite l'un des deux gros morceaux de cette rentrée patronale: la transition écologique. "C'est le défi majeur auquel nous sommes confrontés. Un changement radical se profile à l'horizon. Nous n'en mesurons pas encore toute la portée. Depuis deux siècles, le capitalisme a dû prendre des virages très importants: la révolution industrielle, l'électricité, l'automobile, l'aérien puis l'informatisation depuis les années 80. Notre modèle de production est peut-être obsolète."
"L'écologie et l'économie ne doivent pas être opposées. La solution ne peut pas être la décroissance"
Il poursuit: " Les solutions technologiques existent dans presque tous les domaines. Elles coûtent souvent cher et ne peuvent être imposées de force à nos concitoyens car elles se heurtent à certaines libertés et besoins fondamentaux."
Cependant, il s'insurge contre les modèles économiques de décroissance. " L'écologie et l'économie ne doivent pas être opposées. La solution ne peut pas être la décroissance ou la théorie du potager comme le proposent certains. Je crois même que c'est l'inverse: la solution passe par la croissance et l'innovation." Les adeptes de Jean-Marc Jancovici, très à la mode parmi les jeunes générations de décideurs, apprécieront.
"Le chômage structurel se situe entre 7 et 8%; c'est le handicap majeur pour notre croissance"
"Pour décarboner l'économie nous avons besoin de beaucoup d'électricité et la seule énergie qui peut nous la fournir sans carbone c'est le nucléaire." insiste-t-il.
"Il y a aussi un autre aspect dans les mutations énergétiques que nous vivons: la France et l'Europe se sont engagées sur une trajectoire vertueuse et difficile. Ce n'est pas le cas de tous les continents. Pendant que nous réduisons notre empreinte carbone, d'autres continuent à l'augmenter. Les émissions de la Chine ont cru de 25% en une décennie. L'Inde produit les trois-quarts de son électricité avec le charbon, sa consommation a progressé de 58% depuis 2009." Et il conclut: "C'est pour cela qu'à défaut d'un prix du carbone mondial, il nous faut rapidement une taxe carbone aux frontières de l'Europe."
"La seule énergie qui peut nous fournir de l'électricité sans carbone c'est le nucléaire."
Enfin, le président du Medef Haute-Loire aborde un autre chapitre épineux: la situation économique actuelle et l'état du marché de l'emploi.
"Nous demandons une réforme rapide du système d'assurance-chômage"
"La vérité c'est que la plupart des indicateurs économiques sont au vert contrairement à toutes les prévisions. Cela tient à la réactivité des gouvernements mais aussi à la formidable résilience des entrepreneurs et de leurs salariés qui se sont adaptés." Mais il amende aussitôt: " Le plus grand danger pour l'économie française ce sont les pénuries de matières premières, avec leurs surcoûts et les difficultés à recruter."
"Il faudra aussi reculer l'âge de la retraite. Il faudra le faire très vite."
Il explique: "La France est le seul pays de l'OCDE où le chômage structurel se situe entre 7 et 8%; c'est le handicap majeur pour notre croissance potentielle. Or, la seule théorie que je connaisse est simple: la richesse d'un pays est directement proportionnelle à la quantité de travail de ce pays." Et il cerne deux problèmes majeurs: la faible mobilité géographique "la France est le pays de l'OCDE où on déménage le moins pour changer d'emploi" et les problèmes d'inadéquation entre la formation, les compétences et les attentes des entreprises. "Il y a aussi et surtout un système d'assurance chômage complexe et coûteux qui décourage, dans un certain nombre de cas, la reprise du travail. C'est pour cela que nous demandons une rapide réforme de ce système. Il faudra aussi reculer l'âge de la retraite. Il faudra le faire très vite."