Déserts médicaux, démographie en berne... Le Département réagit

Par EMa , Mise à jour le 16/01/2025 à 17:00

Marie-Agnès Petit, la présidente du Département de la Haute-Loire, ne cache pas son inquiétude face à une situation politique nationale qui complique la vie des collectivités locales. Malgré tout, elle garde le cap et reste motivée pour avancer sur les projets du territoire.

Après les turbulences politiques de décembre, marquées par la censure du gouvernement Barnier, Marie-Agnès Petit, la présidente du Département a choisi de faire l’impasse sur la traditionnelle cérémonie des vœux. À la place, elle a réuni la presse locale pour aborder directement les défis auxquels le département est confronté et réaffirmer son engagement pour la Haute-Loire.

Un sprint budgétaire en cours au Sénat

Suspendu en décembre après la censure du gouvernement Barnier, l’examen du projet de loi de finances (PLF) pour 2025 reprend là où il s’était arrêté : au Parlement. À ce stade, l’Assemblée nationale a rejeté le PLF en première lecture. Le Sénat, qui a validé le volet recettes, entame cette semaine l’étude des dépenses, avec des missions comme l’Outre-mer, l’agriculture et la défense à l’agenda.

« Aujourd’hui, je suis dans l’attente d’un nouveau PLF. Nous lisons ici et là qu’il pourrait être basé sur le précédent PLF proposé par le Premier ministre Barnier, intégrant les ajustements et les travaux que nous avions co-organisés avec le Sénat. Si tel était le cas, cela permettrait à la Haute-Loire d’économiser environ 5,5 millions d’euros. Cela dit, nous serons tout de même contraints de bâtir l’architecture d’un budget en cherchant à réaliser des économies sur les dépenses de fonctionnement », a lancé Marie-Agnès Petit, présidente du Département.

« Je refuse de baisser les bras ! »

« Nous évoluons dans un contexte à la fois politique et budgétaire marqué par l’incertitude. Cette situation est inédite, mais je refuse de baisser les bras. Je veux conserver toute mon énergie, ma détermination et ma volonté pour faire en sorte que le département de la Haute-Loire soit au rendez-vous de la solidarité territoriale, notamment avec les communes et les intercommunalités », a ajouté l’élue altiligérienne.

En 2025, la Haute-Loire investit pour attirer de nouveaux habitants

La Haute-Loire paie l’agence « Laou », dont la mission est de faire venir de nouveaux habitants, en priorité des actifs, sur le département. Cette initiative vise à répondre aux besoins économiques, démographiques et sociaux du territoire. Sous l’impulsion de Marie-Agnès Petit, présidente du Département, le projet se concentre sur des domaines prioritaires tels que la santé, l’emploi, l’économie, le cadre de vie et le tourisme.

« On perd 300 collégiens par an. »

L’agence « Laou » a pour mission d’attirer entre 70 et 100 nouveaux actifs d'ici à la fin de 2025. Cette démarche vise notamment à revitaliser les écoles en augmentant le nombre d’enfants scolarisés, contribuant ainsi à la dynamique des communes. « On doit avoir une vraie discussion sur les 10-15 prochaines années, avec une démographie scolaire qui baisse. On perd 300 collégiens par an », a insisté Marie-Agnès Petit.

Parmi les premières actions, un accent a été mis sur la santé avec la création d’un comité stratégique réunissant élus, ARS, CPAM et CAF, afin d’identifier et de combler les déserts médicaux. Des initiatives concrètes ont été lancées, comme le déploiement d’un médico-bus et l’installation de conteneurs dentaires dans les zones les plus démunies.

Bien vieillir en Haute-Loire : un défi financier

Sur les 49 établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) du département, le déficit cumulé atteint 4 millions d'euros. Cette situation financière affecte la qualité de prise en charge et complique la gestion des maisons de retraite. Seuls douze EHPAD sont excédentaires.

« Le département de la Haute-Loire a cette spécificité : il présente un taux de personnes âgées plus élevé par rapport à d’autres départements. Je sais que dans les prochaines années, nous aurons environ 4 500 personnes âgées en plus sur le département, donc il va bien falloir réfléchir à comment nous pouvons les accompagner, tant à domicile qu'en maison de retraite. Il est essentiel de bien vieillir en Haute-Loire », a déclaré la Présidente Marie-Agnès Petit.

Face à ces défis, le Département a pris une décision politique : lors de la dernière assemblée plénière, une aide de 2,5 millions d’euros a été votée, destinée à soutenir les EHPAD et l’aide à domicile.

Quand la volonté fait face aux contraintes financières

« Aimer mieux faire ? Avec plus d’argent, on pourrait faire davantage… » Cette réflexion, partagée par la présidente du département de la Haute-Loire, résonne profondément dans le contexte actuel. Si les moyens financiers étaient illimités, l’ambition serait de doubler les investissements, notamment pour rénover les collèges.

« Si nous avions les capacités financières, ce ne sont pas 25 millions d’euros que j’aurais mis pour rénover les collèges, mais 50, parce que je sais que c’est ce dont ils ont besoin », confie-t-elle, « C’est toujours le nerf de la guerre, cette question d’argent. Il n’empêche que, même si l’aspect financier n’est pas forcément au rendez-vous, nous avons réussi à garder cette énergie et cette volonté de faire rayonner ce département », ajoute-t-elle.

Ces dernières années, la Haute-Loire a notamment été élue premier département préféré des Français. De plus, la marque « Fier d’être altiligérien » a reçu le D d’Or, un témoignage de l’attachement des habitants à leur territoire.

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