Déraillement d'un train entre Saint-Étienne et Le Puy
Des soignants de Sainte-Marie mobilisés pour demander de meilleurs salaires
539 salariés gagnent des salaires inférieur au SMIC actuel sur les 1167 embauchés à l'hôpital Sainte-Marie du Puy-en-Velay. Un constat dramatique relevé par les représentants du syndicat CGT de l'établissement de santé.
Ils étaient plus d'une vingtaine de soignants réunis devant le poste de secours du centre hospitalier Sainte-Marie du Puy ce mardi 15 novembre. Tous ont unis leurs voix pour la même cause : une revalorisation des salaires dans le domaine de la santé. Une mobilisation qui survient à la veille du congrès des dirigeants de la Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne privés solidaires (FEHAP) à Bordeaux auquel la direction de l'établissement altiligérien participe. Selon ces salariés, cette réunion au sommet symbolise l'opulence. Sur le site, le programme des deux jours y apparaît : " Echanger avec vos pairs et profitez d’un moment de convivialité lors du gala, découvrir un centre historique classé par l’Unesco, apprécier sa gastronomie et son vin, découvrir les richesses de la région, Bordeaux est la porte d’entrée vers tout le grand Sud-Ouest, entre terres et océan". Des activités qui leur semblent déconnectées avec la réalité du terrain.
"On voulait montrer notre désaccord avec cette façon d'agir", B. Carlier
" Je suis révoltée. Lorsque l'on revendique notamment des augmentations de salaires, la direction locale nous renvoie vers la FEHAP. Pendant ce temps là eux profitent d'un programme rempli d'opulence de visites de gastronomie. Ce n'est absolument pas notre quotidien." témoigne une infirmière présente à la mobilisation. " On voulait leur montrer notre désaccord avec cette façon d'agir, c'est le message que l'on voulait faire passer à travers cette mobilisation", poursuit Bernard Carlier, délégué syndical et représentant syndical CGT Sainte-Marie.
Des professions aux salaires dévalorisés
"J'ai 51 ans, je suis aide médico psychologique, j'ai 22 ans d'ancienneté et je touche 1600€ net par mois", confie Jean-François Vissac, délégué syndical CGT à Sainte-Marie. Selon des calculs effectués par ce cinquantenaire dans les années 2000, une ASH touchait 233€ au dessus du SMIC, en 2022, pour le même poste les salariés ont une perte de 384 euros en dessous du SMIC, ce qui équivaut à une perte de 618€ par mois. Même constat dans d'autres secteurs de la santé comme par exemple les ANP dont le salaire décroit de 600€ en 20 ans ou encore les aides soignants de 485€ et enfin les infirmières de 542 €. "Si on devait suivre l'évolution des salaires, on devrait avoir une augmentation de 500€ par salarié et par catégorie professionnelle", poursuit Jean-François Vissac.
Lutter contre les bas salaires, la pénurie de soignants et le manque d'attractivité de la profession
Depuis très longtemps, tous les soignants sont payés au point FEHAP. Actuellement, celui ci équivaut à 4,447€. Un indice qui n'a pas été revalorisé depuis bien longtemps selon ces soignants. " Aujourd'hui, le salaire de base d'un aide soignant correspond au coefficient 376. Le SMIC est égal au coefficient 377. Plus de 50 métiers de notre convention ont des salaires inférieurs au SMIC. Chaque fois que le SMIC augmente, tous nos salaires sont tirés vers le bas. C'est un mécanisme que nous condamnons depuis longtemps", déplore Bernard Carlier.
"Les jeunes regardent ce qu'ils vont toucher à la fin du mois", B.Carlier
Des salaires de plus en plus bas qui causent une importante pénurie de salariés dans la profession. " Les jeunes aujourd'hui regardent ce qu'ils vont toucher à la fin du mois. Il est de plus en plus difficile de trouver des infirmiers qui acceptent de travailler tôt le matin, la nuit ou même le week-end", ajoute-t-il.
Un sentiment partagé par Yann Legouhy, 41 ans et aide-soignant depuis 13 ans à Sainte-Marie. "J'ai démarré à 1200€ net. Aujourd'hui, je touche 1500€. C'est une augmentation minime qui n'a pas suivie l'inflation du coût de la vie. ", regrette-t-il. Une situation difficile à vivre pour ce salarié de l'hôpital Sainte-Marie. " En dépit des conditions de travail de plus en plus difficiles, ce soignant passionné reste optimiste et espère une évolution dans l'avenir.