Brives-Charensac panse ses plaies. Une illusion pour certain

Depuis le début de l'année, le collège St-Louis du Puy-en-Velay réfléchissait à une solution pour gérer l'usage des téléphones portables en milieu scolaire. Si la direction semble avoir trouvé une solution efficace et viable, il resterait tout de même des trous dans la raquette.
Après plusieurs recherches sur les pratiques existantes, le collège privé a retenu un système de pochettes pour sa simplicité de mise en place et son aspect pratique : chaque élève glisse son téléphone portable dans une pochette qui, une fois fermée, ne peut s’ouvrir qu’à l’aide d’une borne magnétique devant laquelle les collégiens passent en fin de journée.
Cinq ans que le téléphone portable est interdit dans les collèges
Ce système permet aux élèves de conserver la responsabilité de leur téléphone tout en le sécurisant pendant les heures de cours. Un moyen d’aider les jeunes à respecter la loi de 2018 qui interdit l'utilisation du portable dans les collèges.
Consultée par la direction, l'Association des parents d'élèves a soutenu activement ce projet. Avant les vacances de février, un mail a été envoyé aux familles pour les informer de cette initiative qui répondait par ailleurs aux attentes de plusieurs parents.
« Comme tout changement, cela peut générer quelques craintes, mais tout le monde s’accorde à dire que le climat est plus serein depuis la mise en place des pochettes ». Stéphanie Mignot, responsable pédagogique du collège St-Louis
Quatre minutes pour badger
Les craintes initiales portaient notamment sur les risques de retard à la sortie des classes, dû au passage de toutes les pochettes sur la borne. Certains avaient peur de manquer leur bus par exemple.
« Concrètement, il n’en est rien, reprend Stéphanie Mignot. Nous avons fait le test et il s'est avéré que le temps nécessaire pour que tous les élèves quittent l'établissement était de six minutes sur les premiers jours. Maintenant, nous sommes passés à quatre minutes. »
Moins de contrôle des "profs"
Du côté du personnel de la vie scolaire, cela a engendré une réorganisation du bureau et une charge de travail quant à la mise en place. Mais le système semble porter ses fruits puisqu’il permet une diminution de la surveillance liée à l'utilisation des téléphones en dehors de la classe.
Pour les enseignants, les pochettes sont un plus, car elles garantissent une meilleure concentration des élèves.
Ces pochettes, fabriquées en France en tissu recyclé par des personnes en réinsertion, s'inscrivent dans la charte de développement durable de l'établissement.
Les professeurs reconnaissent d’ailleurs être moins tentés d'utiliser leur appareil et se sentent rassurés quant à sa protection contre le vol. Des effets positifs ont aussi été observés en dehors des salles de classe. En exemple, lors d'un voyage à Lyon, les élèves ont profité de la pause déjeuner pour partager un repas ensemble sans l'interférence des téléphones, renforçant ainsi les liens sociaux.
Des failles dans le procédé ?
Malgré l'initiative qui apparait de prime abord efficace, il reste tout de même quelques cailloux dans la chaussure. « L'une des failles dans ce système est la possibilité d'un élève à confier un faux portable dans la pochette, en faisant croire aux enseignants sa bonne foi », souligne un professeur
L'enseignant méfiant ajoute dans le même sens : « Ou bien de ne rien mettre dans la pochette et faire croire à la direction, au moment de reprendre le téléphone, que celui-ci a été subtilisé. Il faut vraiment un cadre non seulement ferme et unanime pour que le procédé fonctionne. Et il faut, je pense, continuer les mêmes contrôles qu'avant, malheureusement ».
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1 commentaire
Portable chez les enfants = bombe à retardement car ils font tout et n'importe quoi avec en particulier avec les réseaux sociaux un désastre societal