Un conducteur flashé à 165 km/h au lieu de 90 km/h perd son permis
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Chasse : la fédération de Haute-Loire a du plomb dans l'aile
Si pour de nombreux chasseurs, la baisse de moitié du coût du permis de chasse national (de 400 à 200 €) a été une excellente nouvelle, les fédérations départementales étaient déjà très inquiètes l'an dernier.
Il faut dire que la fédération altiligérienne est la plus petite de France métropolitaine, avec un peu moins de 6 000 chasseurs désormais.
Une "flambée du permis national" passant de 10 à 50 % des chasseurs
Jusqu'à présent, on estime qu'environ 10 % des chasseurs français prenaient un permis national, les 90 % restants optant pour une licence départementale. Mais au prix qu'il est aujourd'hui (200 €), la tendance, en l'espace d'une année seulement, s'est clairement équilibrée : la moitié a conservé un permis départemental, l'autre moitié a jeté son dévolu sur un permis national.
Bien qu'elle ait réduit le coût de 20 %, pour garder un delta avec le permis national, la fédération de Haute-Loire ne peut que déplorer "cette flambée du permis national". L'effet est légèrement moindre dans le département avec 40 % de permis national "seulement".
----Le sanglier à l'origine des trois quarts des dégâts en Haute-Loire
Pourtant, pas moins de 3200 ont été prélevés l'an dernier alors que pour les cerfs par exemple, seuls 4 800 pouvaient être abattus. Si l'explosion des dégâts que le grand gibier cause est générale à la France, en Haute-Loire on estime que l'ardoise était d'environ 300 000 € en 2018, contre 180 000 € l'année précédente. D'ailleurs, face à une population qui a presque triplé en dix ans et des indemnisations pour les dégâts causés qui ne cessent de croître, les pouvoirs publics ont décidé d'organiser des battues et d'autoriser un certain nombre de prélèvements.-----"Ça a creusé un trou énorme dans les finances du secteur dégât grand gibier"
Mais en réduisant le coût du permis départemental, désormais à 153 €, couplé à la disparition du timbre grand gibier, la fédération de Haute-Loire s'est peut-être tiré une balle dans le pied. "Ça a creusé un trou énorme dans les finances du secteur dégât grand gibier", déplore Louis Garnier, Président de la fédération de Haute-Loire, "et nous avons essayé par divers moyens de présenter un budget à l'équilibre". En vain.
Désormais le recours principal sera de "frapper à la porte de la fédération nationale car de petites fédérations comme la nôtre prennent de plein fouet ce manque à gagner et nous comptons sur la solidarité nationale pour franchir certains caps". Mais il n'y aura aucune réponse avant fin novembre.
Doit-on s'inquiéter quant à la régulation de la faune ? Avec quels impacts pour les habitants ?
Si les effectifs ont été revus à la baisse, ça ne se traduit pas non plus par un prélèvement moindre cette année. Il faudra tout de même surveiller la tendance sur la durée.
Bien que ce soit une mission de service public, est-ce qu'on peut s'inquiéter quant à la régulation de la faune ? Avec quels impacts pour les habitants du département ?
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Comment faire cohabiter les chasseurs avec les animalistes ou les randonneurs ?
Il n'y a pas que l'agribashing, la chasse aussi souffre d'une mauvaise image dans une société de plus en plus clivante. Mais peut-on encore vivre ensemble et faire cohabiter les chasseurs avec les animalistes ou les randonneurs ?
"Il est impératif de se respecter", martèle le Président de la fédération de Haute-Loire, "la nature appartient à tout le monde, il suffit de suivre les consignes de sécurité et ici, à la fédération, on organise de nombreuses formations. D'ailleurs, on note une diminution des accidents et on s'en félicite car on travaille énormément à la sécurité de tous, pas seulement des chasseurs, dans un partage bien compris de la nature".
"Montrer que le chasseur est un acteur majeur de la biodiversité"
Pourtant, la fédération essaie de changer son image, notamment auprès des jeunes car elle a une pyramide des âges très défavorable, avec un âge moyen de 56 ans.
La fédération se tourne vers l'Education Nationale pour organiser des classes découvertes. "C'est pour nous l'occasion de montrer que le chasseur est un acteur majeur de la biodiversité", conclut Louis Garnier.
Maxime Pitavy
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