Un partenariat renforcé pour accélérer la transition énergétique en Haute-Loire
C'est du génie : les graines du Département ne viendront plus de Nouvelle-Zélande
Saviez-vous que la végétation des talus routiers départementaux venait à 80 % de Nouvelle-Zélande ? Et bien, il est temps de se mettre à la page puisque ce ne sera bientôt plus le cas en Haute-Loire.
À l'occasion des assises de l'association des Départements de France organisée à Angers le 14 novembre dernier, la Haute-Loire a présenté sa démarche visant à produire ses propres graines de prairies pour l'ensemencement des chantiers routier et des dépendances bâties.
Une réelle innovation pour le Département comme pour les collectivités françaises puisqu'en Haute-Loire, comme pour beaucoup, près de 80 % de ces graines venaient jusqu'à présent de Nouvelle-Zélande.
Elles parcouraient donc 18 500 kilomètres pour habiller les talus du Département.
Et le plus fou, c'est que ce ne sont pas des espèces rares ou exotiques endémiques du pays des All-Blacks. Non, ce sont des graines de plantations endémiques de la Haute-Loire, spécifiquement sélectionnées parce qu'elles s'y développent et s'y plaisent.
On fait le point.
Les premiers résultats visibles dans 2 à 3 ans
Plus qu'un projet, la machine est belle et bien lancée pour la production de graines de prairie locales pour l'ensemencement des chantiers routier et des dépendances bâties du Département.
Après des mois de recherche, en collaboration avec le Conservatoire botanique national du massif central et des entreprises spécialisées, les services départementaux sont parvenus à établir un mélange
« On ne cherche pas à avoir un "green". Ce qu'on veut, c'est de la robustesse. »
Sous la supervision des exploitants locaux, des graines ont donc été récoltées sur des sites comme la pinatelle du Zouave, l'aérodrome du Puy et le domaine du Sauvage.
Ces espaces ont été choisis car ils répondent à des caractéristiques spécifiques, et présentent des sols exigeants. De quoi s'assurer que les graines puissent s'adapter à l'environnement des talus routiers.
« Les plantes choisies sont des plantes locales, et qui tiennent la route. On ne cherche pas à avoir un "green". Ce qu'on veut, c'est de la robustesse » soulignait d'ailleurs le directeur des services du Département en charge de cette mission.
Leurs qualités permettent aussi à la collectivité de déployer moins de moyens pour leur entretien (fauchage, irrigation).
Si ces ensemencements sont si importantes lorsque le Département réalise des travaux, c'est pour plusieurs raisons. Marie-Agnès Petit, présidente du Département, souligne d'abord qu'« elles sont indispensables pour lutter contre l'érosion des talus, mais aussi contre la propagation de plantes invasives. »
Puis, elle poursuit : « Elles permettent également tant à la faune qu'à la flore de se réinstaller et de se développer sur ces terres. »
« On marchait sur la tête », Michel Brun, vice-président du Département de la Haute-Loire en charge du réseau routier
En charge, notamment, du réseau routier départemental, Michel Brun souligne l'importance de cette innovation : « Le pire, c'est qu'on achetait jusqu'à présent quelque chose qui ne fonctionnait pas, alors qu'on avait, localement, de quoi faire mieux, plus économique, et plus écologique. On marchait sur la tête. »
Et en plus de ça, l'ancienne méthode, encore utilisée partout ailleurs, coûte même plus cher au département, et ne profite à aucune entreprise locale. Aujourd'hui, en Haute-Loire, trois entreprises sont partenaires du projet, et l'ensemble du processus coute 59 centimes par m2 contre 50 centimes à 1,20 € pour la même surface.
Un non-sens économique pour la collectivité qui cherche pourtant à faire des économies
Enfin, preuve que cette innovation en est réellement une, le Département de la Haute-Loire a déjà été sollicité par d'autres, intéressés pour mettre, eux aussi, en œuvre un tel procédé.
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