Capitaine Mougin : « Chaque vie sauvée est une réussite »

Par Clara Serrano , Mise à jour le 08/10/2024 à 06:00

Alors qu'il a posé ses valises en Haute-Loire en septembre dernier, Stéphane Mougin, nouvellement nommé capitaine, commande désormais l'escadron départemental de sécurité routière. 

Depuis son plus jeune âge, et sa découverte de la moto, Stéphane Mougin a toujours voulu arriver là où il en est aujourd'hui. Un rêve devenu réalité donc, et dont il parle ce 7 octobre avec un peu d'émotion, à l'occasion de la cérémonie de sa prise de commandement. 

« C'est un métier passion. C'est donc naturellement que je me suis engagé en gendarmerie, dès le début, avec l'objectif de devenir motocycliste. »

« J'ai atteint la marche que je m'étais fixée toute ma carrière. » Stéphane Mougin

Il revient ainsi sur son parcours professionnel, qui l'a amené à la tête de l'escadron altiligérien : « Dès que j'ai pu, j'ai acquis un droit pour un stage, qui m'a permis de faire deux ans de brigade territoriale, et dès lors, j'ai toujours été en unité de sécurité routière, que ce soit en brigade motorisée, en peloton d'autoroute, en peloton motorisé, etc. Donc, je connais déjà tous les rouages. J'étais à la place de mes commandants d'unité il y a quelques années. »

Et de poursuivre fièrement : « Cette prise de commandement, c'est une finalité. Je suis entré en gendarmerie pour me mettre au service de l'institution, avec des bottes. Petit-à-petit, j'ai gravi les échelons, et mon but "ultime" était de finir commandant d'escadron. J'ai eu la chance de pouvoir le faire avant la limite d'âge, et je sais que j'aurai encore potentiellement un ou deux escadrons à diriger après celui-ci. Donc, je n'en suis que satisfait. »

Mieux vaut prévenir que guérir

À 48 ans, il affirme sa volonté de mettre l'accent sur la prévention, entre autres auprès de la jeunesse, pour tenter de réduire le nombre d'accidents, et donc de blessés, voire de morts sur les routes. 

Sur son action, il ne prétend pas révolutionner le fonctionnement de l'escadron, bien sûr, mais il « va accentuer certains points qui semblent très importants : les conduites addictives, la vitesse, etc. Tout en essayant d'avoir une vraie pédagogie. »

Alors pour cela, il détaille que « Le problème n'est pas de faire un petit excès de vitesse, une petite infraction, la problématique est que derrière cette petite faute, isolée ou répétée, se trouvent de réels risques, d'accident par exemple. On dénombre quand même déjà neuf accidents mortels sur les routes de Haute-Loire depuis le début de l'année, ce n'est pas rien. Toute vie économisée est déjà une réussite d'une certaine façon. »

« C'est pourquoi je veux que les motocyclistes de l'escadron soient visibles. Il faut amener un sain équilibre entre la répression et la prévention. »

Et de poursuivre ainsi : « Commencer à faire de la répréhension, sans qu'elle soit assimilée et comprise par le contrevenant, n'a qu'un intérêt limité. À l'inverse, si elle comprend et vient à analyser sa faute, et qu'elle est amenée à ne pas la reproduire, ça devient de la pédagogie, donc de la prévention. Et puis lorsqu'un automobiliste en aperçoit un autre en train de se faire verbaliser, c'est un gage de prévention aussi, puisqu'il peut se dire "ça aurait pu être moi, je vais faire attention". »

Mais avant tout cela, il explique qu'un temps d'analyse devrait avoir lieu, afin de déterminer les tendances marquantes sur le territoire. Depuis son arrivée, il a d'ailleurs pu remarquer que les deux-roues étaient régulièrement impliqués dans des accidents de la route, et considère « qu'il est opportun d'aller au contact de cette population. Le motocycliste, ou le cycliste, quel que soit son deux-roues, est vulnérable. Il le sait, mais il l'oublie parfois. »

Avec des chiffres 2023 en hausse, une remise en question qui s'impose

En effet, force est constater que, en 2023, le nombre d'accidents corporels de la circulation routière et de personnes blessées a augmenté, mais également une baisse très nette des personnes décédées sur les routes altiligériennes.

Le colonel Christophe Marboutin soulignait d'ailleurs lors de la cérémonie de prise de commandement : « Cette unité contribue à la sécurité du réseau routier et à la protection du territoire sous différentes formes. Ainsi, malgré un trou à l'emploi de près de 8 % de vos effectifs, l'activité déployée par vos unités en 2023 mérite d'être soulignée avec près de 12 000 infractions au code de la route relevées, dont presque 600 conduites sous alcoolémie et presque 460 conduites sous stupéfiants. Les contrôles sont en très nette augmentation par ailleurs dans les transports collectifs et un nombre plus important d'étrangers en situation irrégulière a été interpelé. Enfin, une forte présence sur la voie publique a été mise en place. Cette dynamique doit être poursuivie. »

« Si on peut allumer la petite lumière du conducteur, pour le pousser à se dire "ça peut m'arriver, je ralentis", alors pour moi, la moitié du travail est fait. »

Le capitaine, lui, considère que ces chiffres sont un défi, puisqu'ils doivent entrainer une remise en question, afin d'en expliquer la cause, et surtout en trouver les solutions. 

« C'est un défi, parce qu'on s'interroge quant aux causes de cette augmentation du nombre d'accidents. Quand on essaie de faire son travail, avec cœur, en essayant d'être le pus efficace possible, on se remet en question. Donc c'est là où il faudra trouver des leviers à accentuer, qui ont peut-être été un peu oubliés. Par exemple, le contact avec les écoles, la sensibilité dès la vie du jeune conducteur », confie-t-il. 

Et il remarque par exemple une hausse des accidents chez les motocyclistes. Une tendance sur laquelle il souhaite intervenir rapidement et efficacement. « On va clairement accentuer notre investissement envers les usagers de deux-roues. »

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