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Après le marathon de Paris, Charly Bancarel, 93 ans, sera le doyen des 15 km
Charly Bancarel, 93 ans, était le doyen du Marathon de Paris dimanche 2 avril. Il l'a bouclé en 7 heures et 22 minutes. Originaire du Cantal, le marathonien nonagénaire va participer aux 15 km du Puy le 1er mai prochain avec le dossard 93. Nous l'avons rencontré pendant sa préparation. INTERVIEW
Charly Bancarel a été le héros du Marathon de Paris début avril dernier. Il était le doyen de la course parmi les 51 000 participants à la course. Après plus de sept heures d’effort, que d'émotion et de larmes pour les spectateurs à l'arrivée, il a bouclé les 42 km en terminant à la 50 769ème place sur 51 101 participants. Lui aussi, en larmes à l'arrivée, a été applaudi et salué par la foule pour sa belle prouesse. Ayant commencé les marathons à 70 ans, celui de Paris était son dixième. Dans une semaine, le 1er mai, il participera à l'épreuve ponote des 15 km, et il s'y prépare plutôt confiant.
Un Marathon plein d'émotions
Comment vous vous sentez ?
« Et bien, je vais bien ! Je suis toujours en assez bonne forme, vous savez, malgré l'âge qui avance, je n'ai pas trop de douleur, tout se passe bien. Je suis avec ma femme dans mon petit village touristique de Salers dans le Cantal. »
Vous êtes vous bien remis de vos émotions du Marathon ?
« Oh ben oui, très bien. Le lendemain, j'étais déjà remis ! »
« C'est la première fois que je vois autant de monde me soutenir. J'en avais les larmes aux yeux. »
Alors c'était comment ? L'émotion devait être forte
« Ah ça oui ! J'ai eu beaucoup d'émotions et de sensations. Parce que tout le long du parcours, c'est impensable les ovations que j'ai pu avoir. Les gens me soutenaient vraiment. C'est la première fois que je vois autant de monde me soutenir. J'en avais les larmes aux yeux. »
C'était votre premier Marathon de Paris ?
« Oula non ! Le cinquième, je crois ! Mon dixième marathon en tout ! Mais je n'avais jamais senti autant de bienveillance et de soutien durant la course que pendant celle-ci. »
Il n'y a pas d'âge pour commencer
Et vous courrez depuis combien de temps ?
« J'ai commencé vers 70 ans à peu près. J'ai commencé tard, car je n'avais pas le temps avant ! »
Vous étiez conducteur de bus durant votre vie...
« Et hôtelier ! L'Hôtel du Bailliage à Salers que nous avons construit avec ma femme en 1980. Aujourd'hui c'est mon petit-fils qui a repris les rênes". »
Mais alors pourquoi se lancer dans les marathons à 70 ans ? Quel a été le déclic ?
« Et bien depuis longtemps, je fais aussi beaucoup de vélo de course quand il fait beau. J'étais en bonne santé, je marchais normalement avec d'autres coureurs dans des clubs et à la suite de ça, lls m'ont inscrit à des courses et puis ça a commencé comme ça. J'ai été vraiment encouragé par mon entourage. Ça s'est bien passé. Aujourd'hui j'ai fait des 100 km en Dordogne, au Pays Basques et plusieurs marathons. »
Et l'idée de courir ?
« Ca m'est venu un peu comme ça, je vais vous dire une chose, je le fais quand il fait beau ! Et je fais aussi beaucoup de vélo de route. Alors bon, quand il n'y a pas de pluie, je cours dehors. Quand il pleut, j'ai aménagé dans mon garage un petit coin avec un vélo d'appartement et un rameur ! »
Aujourd'hui, vous avez 93 ans. Vous avez dit pendant la course : " Il faut toujours continuer, parce qu’on ne s’arrête pas quand on vieillit, mais on vieillit si on s’arrête". Pourquoi ?
« Ahah ! Ah, vous avez trouvé cette phrase ! Eh bien, c'est bien un peu la vérité et des fois, c'est difficile, mais en fait, il faut avoir la volonté de continuer. »
« Je n'ai jamais abandonné une course, j'ai toujours fini la course, même si c'était difficile.
Vous essayez de donner un peu l'exemple qu'il n'y pas d'age pour courir et que rien n'est impossible ? C'est un peu ça l'idée ?
« Oui, c'est ça. Suivant ses possibilités, suivant comment on peut le faire, on le fait à un certain régime, ça dépend des gens. Aujourd'hui, les gens le savent que je suis toujours le doyen de la course. Et je pense que comme il y en a beaucoup d'autres qui ont cet âge-là, mais ils peuvent arriver. Moi, je n'ai jamais abandonné une course, j'ai toujours fini la course, même si c'était parfois difficile. Le mental joue beaucoup. Tout le monde peut y arriver en y mettant de la motivation ».
Quel est le message que vous souhaitez faire passer en courant à 93 ans aujourd'hui ?
« Et beh d'être heureux de le faire. Et puis c'est une satisfaction pour ma famille, mes parents, mes petits enfants. Je les incite à toujours faire quelque chose, à faire un peu de sport. »
Direction les 15 km du Puy
A Paris, c'était 42 km. Le 1er mai ce seront les 15 km du Puy, ça va être plus simple ?
« Oui il y a moins de kilomètres, mais ça n'a rien à voir. C'est vraiment un autre paysage, c'est vraiment agréable. Le marathon de Paris, c'est dans les rues de Paris, il n'y a pas vraiment de paysage, c'est plus pour courir. Là, on peut prendre le temps d'admirer. »
Vous avez déjà couru au Puy
« Oui, 3 fois. Et puis ce n'est pas très loin de chez moi. On peut y aller en voiture. Et comme je suis toujours bien accueilli au Puy-en- Velay, c'est pour ça que j'y reviens ! »
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Quelles sont vos attentes sur ces 15, vous avez un objectif de temps où c'est surtout pour prendre du plaisir ?
« Ça dépend des fois, ça dépend du temps aussi. On verra comment je serai en forme, mais on essaiera de toute façon de faire le mieux possible ! »
La course va vous attribuer le dossard numéro 93 en rapport à votre âge, cela vous fait sourire ?
« Ah bien ça je ne savais pas ! Ben, c'est très bien, c'est sympa d'attribuer le dossard suivant l'age ! »
Et après alors, vous parliez même des JO de Paris 2024 ?
« Oui, oui, oui ! Ça il faudra voir, car je sais qu'il faut avoir un dossard. Ça dépendra de comment ça se passe pour se faire inscrire pour une chose ou pour une autre. J'essaierai de trouver quelqu'un qui me dirige vers ce projet. Ça dépendra de beaucoup de choses. »
En tout cas, le nonagénaire n'a pas fini de courir. Il sera bien au 15 km du Puy avec le numéro 93.