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A71 Le Brezet : Les jeunes agriculteurs sur le pied de guerre
Depuis hier mercredi 24 janvier, les agriculteurs du Puy-de-Dôme bloquent l'autoroute A71 au niveau du Brezet répondant à l'appel national pour l'amélioration des conditions de travail et de rémunération du monde agricole.
Les Jeunes agriculteurs du Puy-de-Dôme et la FNSEA 63 sont en place, au niveau de l'échangeur 16 le Brezet, sur l'A71 à Clermont-Ferrand, depuis hier mercredi, encore ce jour jeudi 25 janvier, et jusqu'à demain. Et plus selon les réponses apportées par le gouvernement, face à ce cri de détresse du monde agricole, qui ne veut ni plus ni moins que défendre sa croûte.
Quentin a 31 ans, il est éleveur de vaches laitières (80 bêtes) depuis une dizaine d'années avec son oncle, à Manglieu (15 kms d'Issoire). Jeune papa d'une petite fille, en ce jeudi 25 janvier, il n'est pas auprès de sa famille ni de ses bêtes, mais sur le pied de guerre avec ses camarades pour défendre toute la communauté agricole et les futures générations. "L'agriculture a toujours été sur le fil, mais là on arrive à une bascule. Cela concerne tout le monde, même les gars les plus positifs que je connais baignent dans ce climat morose".
Tous dénoncent des charges en hausse : "on est les premiers maillons de la chaîne, on subit complètement ces augmentations", ainsi qu'une concurrence déloyale avec les marchés européen et mondial qui proposent des prix très compétitifs. "Si toutes les plaquettes de beurre étaient au même prix, on n'arrêterait pas de manger du beurre pour autant, mais on pourrait choisir les producteurs locaux, et être plus cohérents à l'heure où on parle de souveraineté alimentaire."
À cela s'ajoutent des contraintes administratives importantes dont une "traçabilité énorme à effectuer, avec la pression constante du contrôle. C'est bien la traçabilité, car cela valorise ce qu'on fait, mais les normes évoluent sans cesse et il faut s'adapter constamment. On pourrait presque être hors-la-loi tous les matins au réveil. Et comme on travaille à ciel ouvert, il faut savoir qu'on est fliqués deux fois par semaine par satellite. Dans les grandes boîtes comme chez Michelin par exemple, il ne se passe pas ça."
Concrètement, comme l'explique Quentin, le métier d'agriculteur, quelque soit la nature de l'exploitation, ce sont des heures et des heures de boulot. "60 à 80 heures par semaine, mais on le sait quand on choisit ce métier", mais pour gagner moins d'un SMIC. "Comment expliquer à sa femme et ses enfants que tout ce temps d'absence auprès d'eux, pour travailler, ne permet même pas de payer le panier de courses ?"
L'objectif : "Défendre l'installation viable et vivable des jeunes agriculteurs."
L'objectif principal selon Quentin, c'est de "défendre l'installation viable et vivable des jeunes agriculteurs." et assurer ainsi le renouvellement des exploitations par les générations futures. "On n'a pas envie d'embêter les gens nous, on sait que beaucoup nous comprennent et nous soutiennent, mais on n'a pas le choix. Plusieurs générations avant ont fait des sacrifices pour faire perdurer le métier".
Les agriculteurs attendent une réponse du gouvernement et des actes concrets mais comme le souligne Quentin "On est dirigés par des personnes qui n'ont jamais enfilé une paire de bottes... là ils doivent se dire, "on va les laisser s'amuser jusqu'au week-end", mais selon la réponse apportée, ça nous donnera le ton pour la suite...".
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