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35 communes de Haute-Loire au cœur des étoiles
Le label national "Villes et Villages étoilés", organisé par l'ANPCEN, récompense les communes engagées dans une démarche d'amélioration continue de la qualité de l'environnement nocturne tant pour les humains que pour la biodiversité. Réduction de pollution lumineuse, économies d'énergie, diminution de coûts publics, sensibilisation des habitants...Tels sont les enjeux de cette reconnaissance.
Depuis 3.7 milliards d'années la vie terrestre est réglée par l'alternance du jour et de la nuit. En moins de 50 ans, l'homme a bouleversé cette alternance par une utilisation exponentielle et disproportionnée des éclairages extérieurs qui génère une pollution lumineuse.
Pollution lumineuse : ses conséquences
Quand on entend pollution lumineuse, on pense tout de suite à la faune. La mise en lumière de la nuit modifie le milieu naturel qui entraine chez l'animal un dérèglement des rythmes biologiques qui affectent l'alimentation, la reproduction et pour certains les périodes d'activités et la migration. Alain Mourlevat, ancien d'EDF à la retraite est le coordinateur de l'ANPCEN (Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l'Environnement Nocturnes) pour la Haute-Loire, cet astronome passionné explique très justement le phénomène : " On s'est rendu compte avec le temps de la perte de certaines espèces, notamment, les passereaux qui s'écrasent la nuit contre des murs blancs trop éclairés ou encore les batraciens dans les plans d'eau des centres ville qui sont tout simplement décimés". Toute la chaine alimentaire s'en trouve modifiée et par voie de conséquence la biodiversité.
Mais l'être humain est également touché par ce manque d'alternance. De récentes études révèlent un lien entre l'exposition à la lumière artificielle pendant la nuit et divers problèmes de santé : stress, fatigue, troubles du sommeil,... : "On peut se demander quelles peuvent être les conséquences socio-psychologiques de la perte du contact de l'homme avec la nature, y compris avec l'environnement nocturne", se questionne Alain Mourlevat.
En France 722 communes disposent d'un label. En Haute Loire, près de 35 communes sont désormais labélisées. Les nouvelles sont Saint Haon et Sanssac l'église, avec trois étoiles. Depuis 2015, la commune de Saint Germain Laprade en avait deux, elle vient d'obtenir sa troisième étoile.
Des communes qui s'engagent
C'est en 1995, qu'est créée l'ANPCEN. Cette association s'est déployée depuis sur tout le territoire français afin d'informer les pouvoirs locaux sur les bienfaits d'une gestion maîtrisée de l'éclairage public : "Nous intervenons auprès des élus afin de les accompagner à s'interroger sur la pertinence de l'éclairage, le choix des équipements, l'adaptation de la puissance des ampoules et le choix de la durée de l'éclairage en fonction des besoins". En Haute Loire, la première commune labelisée a été Saint Julien Chapteuil il y a 20 ans. Depuis, les habitants de près de 35 communes du département peuvent regarder librement les étoiles la nuit. Sanssac l'église et Saint Haon viennent d'obtenir toutes les deux trois étoiles.
Saint Germain Laprade : une troisième étoile
Ce mardi 15 juin, la commune obtenait son diplôme de troisième étoile. L'ancien maire André Cornu était au côté de son successeur Guy Chapelle. Ombre au tableau, l'absence du conseiller très motivé, Michel Forestier, disparu subitement en septembre, grâce à qui ce dossier s'est finalisé. " Nous avons changé près de 1000 points lumineux sur la commune et installé des horloges astronomiques afin de programmer plus facilement l'extinction dans le bourg", explique Guy Chapelle. D'autres aménagements ont été réalisés comme la mise en place de boutons poussoirs sur les terrains de pétanque : "En une année, nous faisons dorénavant plus de 20 000 euros d'économie grâce à ces nouvelles mesures", ajoute André Cornu.
Un dispositif à étendre dans le département
Le souhait d'Alain Mourlevat est de déployer ce dispositif sur tout le département en créant éventuellement des fédérations de communes : "Je suis en discussion avec la Com d'agglo qui est intéressée dans le cadre des mesures de transition écologique". Mais certaines communes restent réticentes à l'appel de la nuit : "Au Puy en Velay, c'est une catastrophe, les élus ont fait de très mauvais choix, en toute connaissance de cause, ce sera très difficile de revenir en arrière", atteste Alain Mourlevat. La ville lumière n'est pas prête de s'éteindre. Par contre, nombre de ses voisines ont opté pour une régulation des lumières nocturnes, telles que Chadrac, Polignac ou encore les Baraques sur la commune de Cussac sur Loire.