(2 sur 2) Déviation du Pertuis : des agriculteurs partagés

Par Fabien CIVEYRAC , Mise à jour le 31/01/2025 à 17:00

Jeudi dernier les commerçants et agriculteurs étaient invités par la Région à se réunir et à échanger à propos du chantier du contournement des bourgs du Pertuis et de Saint-Hostien. Si nous vous avions déjà fait part du point de vue des commerçants, voici celui de certains agriculteurs.

Si l’aspect sécuritaire fait l’unanimité, tous ne sont pas égaux face aux conséquences quant à leurs exploitations et ont un point de vue mitigé.

"C’est une journée par an de perdue en temps d’attente dans nos tracteurs"

Tous les agriculteurs avec lesquels nous avons pu échanger partagent ce point de vue : le contournement va permettre de désengorger un axe de circulation frôlant à certaines heures de la journée la saturation. En effet, environ 15 000 véhicules de tous types traversent quotidiennement les bourgs en question.

Rémi Marcon jeune agriculteur basé au Pertuis (parmi une dizaine d’autres que compte la commune) accueille favorablement cette déviation pour des raisons de sécurité et de conditions de circulation. Pour illustrer ses propos ce dernier explique que "du temps de son père lui-même agriculteur par le passé, ce dernier traversait la RN 88 avec sa trentaine de vaches laitières. Aujourd’hui cela est absolument impossible.

A ce propos, Rémi ajoute qu’un confrère en arrivait à la conclusion qu’environ "une journée par an est perdue rien qu’en temps d’attente au volant de son tracteur" pour emprunter la RN 88 notamment pour rejoindre leurs parcelles agricoles. 

Jacky Bérard le rejoint sur ce point, lui qui connaît aussi les difficultés à traverser la chaussée à fortiori "avec des tracteurs ne permettant pas un démarrage aussi rapide qu’en voiture". 

Des pertes de surfaces agricoles non compensées.

A propos de parcelles justement, tous ne sont pas logés à la même enseigne et certains déplorent des pertes en surfaces agricoles plus ou moins conséquentes. 

Un exploitant désirant conserver l’anonymat se voit amputé de "plusieurs hectares lesquels ne sont pas compensés" via d’autres parcelles agricoles. Idem pour Rémi Marcon et Jacky Bérard cependant dans des proportions moindres.

Afin de contrebalancer les pertes foncières, un système de subventions a été  mis en place. C’est ainsi qu’une enveloppe permettrait une aide financière pour celles et ceux ayant un projet par exemple de magasin de vente directe ou d’achat de matériel. Cela peut concerner soit deux agriculteurs portant ce même projet soit un groupement d’agriculteurs telles les coopératives d’utilisation de matériel agricole ou CUMA.

Toutefois toujours selon ce même agriculteur, les aides accordées "seraient mal distribuées" en ce que la zone géographique susceptible d’être éligible est très large puisque elle peut s’étendre jusque"dans la région du Mézenc" et surtout "se chiffrent à seulement la moitié du coût du projet". Par exemple pour un projet à 100 000 euros, elles ne représenteraient que 50 000 euros. 

Tout ceci fait donc dire à ce dernier qu’il aurait été bienvenu d’étudier d’autres solutions, tout en reconnaissant l’utilité d’un désengorgement du réseau routier dont il est ici question.

 

 

 

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