C’est un débat qui s’invite dans l’actualité politique depuis quelques temps. La faute à une inflation qui n’épargne pas les produits énergétiques. Conséquence, la France est entrée dans “la fin de l’abondance”, selon le Président de la République. Une phrase suivie d’effet avec l’annonce d’Elisabeth Borne quelques jours plus tard. “Notre objectif est de baisser de 10% notre consommation d'énergie par rapport à l'année dernière et d'éviter au maximum les pics de consommation".
"La sobriété, ce n'est pas produire moins. Il s'agit de réduire un peu le chauffage et d'éviter toutes les consommations inutiles. Ce sont donc des millions de décisions individuelles, chaque jour, de chacun d'entre nous, qui sont indispensables pour que l'hiver prochain se passe bien”, déclarait-t-elle le 14 septembre dernier.
“Nous nous devons de donner l’exemple”
Un effort de plus demandé auprès des concitoyens pour passer l’hiver prochain. “La question des économies d’énergie est la même que pour les questions de mobilité, c’est un effort collectif qui doit être fait. Chaque citoyen doit essayer de faire des économies et les collectivités de la même façon. Mais il est légitime pour les citoyens d’attendre l’exemplarité de la part des collectivités. Nous nous devons de donner l’exemple”, explique Jean-Luc Vachelard, maire de la ville de Brioude depuis 2020.
L’éclairage public Brivadois en question
Depuis plusieurs semaines, Christophe (le prénom a été modifié pour des questions d’anonymat) s’est étonné de la puissance de certains équipements d’éclairages publics dans la ville de Brioude. Il est alors sorti en pleine nuit pour faire quelques clichés sur certaines zones de la ville.
“J’ai montré certains de mes clichés à mes voisins, qui ont été surpris. D’un côté, on nous demande de faire des efforts pour économiser l’énergie. Et de l’autre, on voit que dans certains secteurs, la ville est sur éclairée”, confie Christophe.
De son côté, la municipalité affirme avoir pris les questions de sobriété énergétique très au sérieux depuis plusieurs années. En témoigne notamment, le choix du passage au LED pour les lampadaires de la ville. “Le passage au LED a permis de permettre l’extinction totale à partir de 21h30 et jusqu’à 5 heures du matin d’un lampadaire sur deux sur certains secteurs de la ville, et de deux lampadaires sur trois sur d’autres parce qu’il y a des questions de sécurité routière à prendre en compte”, explique Anne Guinchard, maire-adjointe en charge de la communication et des relations avec les Brivadois.
La place de la Liberté au centre des préoccupations
Sur les clichés, on peut notamment apercevoir une place de la Liberté éclairée de manière que certains pourraient qualifier d'abusive. En témoigne l’éclairage de mise en valeur des arbustes de la place qui pose questions auprès de Christophe et d’autres citoyens. “Il y a 2 500 lanternes sur Brioude, il y a tout un travail technique à faire pour pouvoir éteindre certaines lampes et pas d’autres. Il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton”, explique le maire de Brioude avant d’ajouter “mais évidemment que nous comprenons la colère de certains habitants. Il faut nous le signaler et nous réajusterons. Il est vrai que pendant des années nous avons peut-être un peu manqué de vigilance par rapport à tout cela. Maintenant, il faut être plus rigoureux et respectueux vis-à-vis de ces questions environnementales ".
Une carte de la Préfecture de la Haute-Loire dénoncée par la municipalité
Sur le site de la Préfecture de la Haute-Loire, deux cartes sont publiées pour mettre en avant les communes du département qui ont choisi de réglementer l’éclairage public. Une de 2017 et une autre de 2021.
Sur celle de 2017, on peut voir que la ville de Brioude fait partie des communes altiligériennes concernées par la réglementation de l’éclairage public. Sur celle de 2021, elle n’en fait pas partie. Nous avons posé la question auprès de la municipalité qui affirme une erreur du côté de la Préfecture.
“Nous nous sommes préoccupés de ces questions depuis plusieurs années et le passage au LED en est la preuve. Contrairement à ce que publie la Préfecture, nous n’avons pas changé notre réglementation sur l’éclairage public”, explique Anne Guinchard.