Tout bascule le 8 juillet 2022. Les habitants, découvrent grâce à un article publié chez nos confrères des journaux Centre France que le projet d’une « chaudière environnementale » par le groupe Vacher est toujours en développement. L’inquiétude des habitants a alors été ravivée, et un collectif d’habitants s’est très vite constitué (voir l'article en lien en bas de page).
« On sait que ce genre de projet provoque des cancers, mais nous ne le verrons que dans 20 ans »
Les membres du collectif ont de sérieux doutes quant aux vertus soi-disant écologiques de ce projet.
« On nous vend ça comme étant écologique, mais ça ne l’est pas du tout ! Il y aura forcément des rejets de fumées, puisqu’on brûle du plastique. Soyons clairs, , c’est ce qui s’est passé ailleurs. Ce sont nos enfants, nos petits-enfants qui vont le payer », explique un membre du collectif. Ces dires sont confirmés par des médecins qui regrettent le fait que le recul nécessaire à l’impact au niveau de la santé ne sera atteint que dans 20 ou 30 ans.
« Il ne se passe pas un an sans qu’il y ait un feu »
Le site Altriom a connu de nombreux incendies depuis son implantation. Un ancien sapeurs-pompier rappelle qu’en 2011, plus de 150 soldats du feu et 40 engins ont été mobilisés pour le plus gros incendie. De la fumée s’était dégagée sur plusieurs jours. « Il ne se passe pas un an sans qu’il y ait un feu », rappelle le maire
Au niveau pollution, on peut légitimement se poser des question. Cette chaudière thermique fabriquerait des granulés bois en faisant brûler des déchets issus du centre de tri qui ne sont ni recyclable ni organique. C’est ce qu’on appelle des CSR (Combustibles Solides de Récupération). Jusqu’à présent, seules les cimenteries utilisaient ces CSR, mais aujourd’hui le projet est de les brûler pour, non seulement fabriquer des granulés bois, mais aussi utiliser l’énergie dégagée pour, par exemple, le chauffage. Problème, dans ces CSR, il y a notamment du plastique mélangé. Le plastique provient du pétrole, et donc il est légitime de s’interroger sur les rejets provoqués par l’incinération de ces choses. « Il faudrait peut-être se poser la question d’arrêter le déchet à la source, plutôt que de le bruler ! Il faut produire moins de plastique », s’accordent à dire les membres du collectif.
Un manque de transparence
Si toutes ces questions autour de la pollution sont soulevés, c’est parce que très peu d’informations circulent depuis le début du projet, fin 2020. La municipalité, qui s’oppose depuis le début au projet (les 23 conseillers municipaux ainsi que le maire ont voté contre ce projet lors du conseil municipal du 13 décembre 2021), regrette aussi l’absence de contact entre elle et les dirigeants de l’entreprise. « En octobre 2021, l’entreprise nous adresse un courrier nous disant vouloir être à l’écoute. Suite à cela, nous avons sollicité quatre réunions qui ont toutes été annulées par l’entreprise » déplore Jean-Paul Vigouroux, maire de Polignac. La CPE (Comité de Protection de l’Environnement) ainsi que des élus comme Jean-Pierre Vigier et Olivier Cigolotti, ont manifesté leur soutien dans l’opposition de ce projet.
« Nous voulons tout faire de manière droite et correcte », Jean-Paul Vigouroux
Lors de la réunion publique, on sentait que la colère prenait certains habitants, et il s’est laissé dire que des actions plus musclées devraient être réfléchies pour la suite. La mairie, quant à elle, a décidé de faire appel à un avocat spécialiste en droit de l’environnement. « Nous voulons tout faire de manière droite et correcte », affirme le maire de Polignac, précisant qu’il ne signerait rien concernant le projet. « La commune donne énormément en matière environnementale […] Et puis, on est plus beau village de France, nous n’allons pas laissé noircir ce label », conclut-il.