Le verdict est tombé. Dans une ambiance électrique à l'Assemblée nationale, la première ministre, Elisabeth Borne a indiqué qu'on « ne peut pas faire de pari sur l'avenir de nos retraites », pour justifier le recours au 49.3.
Suite au compromis trouvé en Commission mixte paritaire ce mercredi 15 mars en marge des manifestations dans toute la France, puis le texte adopté au Sénat ce jeudi matin avec 193 voix pour et 114 contre, sur 307 exprimées. Ce jeudi, vers 15h20, le gouvernement a décidé d'avoir recours au 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites. Un tournant historique pour cette réforme après les nombreuses contestations dont elle fait l’objet depuis le mois de janvier dans les rues de France.
Cet article 49 alinéa 3 de la loi permet au gouvernement de faire passer le texte qu’il présente, sans vote. Le projet de loi est alors considéré comme adopté si une motion de censure contre le gouvernement n'est pas votée par l'Assemblée nationale. À l'inverse, si une motion de censure est votée, le gouvernement est renversé et le texte rejeté.
« Aujourd’hui ce n’est pas la défaite du mouvement social, c’est une défaite pour le gouvernement »
Les réactions ne se sont pas fait attendre du côté des oppositions :
« On est en colère, mais on n’est pas étonnés. Depuis le début, le gouvernement se contrefout de tout et passe en force. Le gouvernement s’assoit sur le fait qu’il y ait une majorité de personnes contre leur réforme en utilisant ce 49.3. Aujourd’hui ce n’est pas la défaite du mouvement social, c’est une défaite pour le gouvernement. J’appelle à continuer les grèves, les blocages de l’économie ! », a réagi Pascal Samouth secrétaire générale de FO43 pour Zoomdici.
« C’est un déni de démocratie. L’Assemblée nationale n’aura jamais pu voter ce texte. Si j’ai bien compris la logique parlementaire, il peut y avoir le déclenchement d’une motion de censure. La balle est désormais dans le camp de l’Assemblée nationale. Cette décision prouve que l’on a gagné la bataille de l’opinion. La partie n’est pas finie ! », a averti Jean-Pierre Chambon, responsable de l’UNSA en Haute-Loire.
L’intersyndicale de Haute-Loire était mobilisé contre cette réforme ce jeudi
Ce jeudi à 12 heures, aussi, avant le vote à l’Assemblée nationale, devant la Préfecture du Puy-en-Velay, l’intersyndicale de la Haute-Loire a tenu une conférence de presse militante pour appuyer son exigence commune : le retrait de la réforme des retraites.
Ensuite, des rassemblements ont eu lieu au Puy et à Brioude devant les permanences parlementaires des deux députés de la Haute-Loire, Jean-Pierre Vigier et Isabelle Valentin contre la loi parce qu’ils ne sont pas d’accord avec le passage à 64 ans.